DENOËL
(Paris, France), coll. Présence du futur n° 436 Dépôt légal : février 1987 Première édition Recueil de nouvelles, 256 pages, catégorie / prix : 10 ISBN : 2-207-30436-1 Format : 11,0 x 18,0 cm Genre : Science-Fiction
Traduction partielle du recueil original.
Quatrième de couverture
L'envers mystérieux de la réalité, l'autre côté du miroir, l'exotisme absolu...
Pour ce couple en crise venu s'étourdir en Amérique centrale, ce sera un vieux sorcier indien et son pouvoir de changer la vie...
Pour ce fonctionnaire américain en retraite sur une petite île des Caraïbes, ce sera un extraterrestre en exil parmi les hommes...
Pour cet ancien routard échoué à Katmandou, ce sera un fantôme importé de Nouvelle-Angleterre capable de terrifier jusqu'aux fantômes locaux...
Pour ce pilote dont l'avion s'est écrasé en plein Paraguay, ce sera un nouveau docteur Moreau...
Pour ce jeune Américain adopté par une communauté hippie de la Costa del Sol, ce sera un couple trop bizarre pour appartenir véritablement à notre univers...
Pour vous, ce sera le tour du monde de Lucius Shepard en cinq escales.
1 - La Fin de la vie (pour ce que nous en savons) (The End of Life As We Know It, 1985), pages 9 à 50, nouvelle, trad. William Olivier DESMOND 2 - Le Conte du voyageur (A Traveler's Tale, 1984), pages 53 à 121, nouvelle, trad. William Olivier DESMOND 3 - La Nuit du Bhairab blanc (The Night of White Bhairab, 1984), pages 125 à 173, nouvelle, trad. William Olivier DESMOND 4 - Mengele (Mengele, 1985), pages 177 à 195, nouvelle, trad. William Olivier DESMOND 5 - Leçon espagnole (A Spanish Lesson, 1985), pages 199 à 245, nouvelle, trad. William Olivier DESMOND
Critiques
(Critique commune aux deux recueils de Lucius Shepard parus dans la collection Présence du Futur sous les n° 435 « le chasseur de jaguar » et 436 « la fin de la vie »)
Une étoile est née !
Car voici enfin, au milieu de la production américaine, une production que je qualifierais de standardisée et de classique (les plus jeunes copiant leurs aînés, lorsqu'ils ne se pompent pas tout simplement entre eux, nous faisant peu à peu oublier le goût de la nouveauté que la génération des années 60-70 nous avait appris à découvrir), voici deux recueils brillants que nous devons à un nouveau grand auteur, un de ceux sachant ce qu'écrire veut dire, ce que raconter signifie : Lucius Shepard. Nous ne le connaissions que pour deux de ses nouvelles, publiées ici-même en septembre et octobre 1985, mais ne pouvions nous imaginer l'étendue de son talent, tant celui-ci est grand. Et une fois de plus, c'est Denoël qui prend les devants en sortant en deux volumes l'ensemble de ses textes publiés en revues et en anthologies aux USA (ce qui n'a toujours pas été fait là-bas, comme quoi on peut parfois être en avance...), en attendant son premier roman, Les yeux verts, qui sera sans doute sorti, chez Laffont cette fois, lorsque vous lirez ces lignes.
Ce qui frappe chez lui, plus que ses histoires, lesquelles demeurent souvent assez « traditionnelles », voire rétro, c'est la qualité de son style, la densité de son écriture et surtout, comme le souligne la quatrième de couverture, la « richesse de son expérience » ; Shepard a beaucoup voyagé et cela se sent. Ses descriptions, ses paysages, ses personnages, leurs sensations, leurs impressions sonnent juste. Et d'ailleurs, à une ou deux exceptions près (« Comment chochote et crie le vent à Madaket »), toutes ses histoires se passent en dehors des Etats-Unis, généralement en Amérique latine, mais également au Népal, en Espagne, et l'auteur fait souvent référence à de nombreux autres pays étrangers. Au passage, il en profite pour égratigner, avec véhémence parfois, la politique américaine en Amérique centrale, comme la génération précédente avait pris position à propos du Vietnam, dont il nous parle lui aussi beaucoup. Ce qui laisse à penser qu'étant âgé de quarante ans, il est fort possible qu'il ait servi là-bas comme plusieurs autres auteurs, Gene Wolfe notamment. C'est en partie pour cela qu'il se définit comme un auteur engagé, un auteur politique. Mais il est subtil, aussi cela n'a-t-il rien à voir avec ce que certains auteurs français écrivaient il y a quelques années.
De plus, et c'est tout à son honneur, la SF n'est pour lui qu'un moyen et non pas un but, un objet de culte à vénérer, son prochain livre étant d'ailleurs un roman de littérature générale. Et quand je dis cela, je ferais mieux de remplacer « SF » par « Fantastique », vu que sur les dix nouvelles présentées, une seule relève vraiment du premier genre, les autres étant plutôt à mi-chemin entre le second, le conte, la légende et le mainstream...
Deux recueils écrits par un auteur à part, ex-musicien de Rock converti à l'écriture, à découvrir et à faire lire éventuellement à ceux de votre entourage que la SF et le Fantastique n'ont jamais véritablement convaincus.