1 - Henri PARISOT, Avant-propos, pages 7 à 9, préface 2 - Qu'était-ce ? (What Was It? A Mystery, 1859), pages 11 à 31, nouvelle 3 - Médée, pages 33 à 59, nouvelle 4 - La Chambre perdue (The lost room, 1858), pages 61 à 87, nouvelle 5 - La Lentille de diamant (The Diamond Lens, 1858), pages 89 à 126, nouvelle 6 - Le Forgeur de Merveilles, pages 127 à 180, nouvelle 7 - Le Bohémien, pages 181 à 211, nouvelle 8 - Le Pot de tulipes, pages 213 à 237, nouvelle
Une intéressante réédition d'un recueil introuvable depuis sa première apparition aux éditions Robert Marin, collection « L'Envers du Miroir », en 1950. D'origine irlandaise, O'Brien, qui rédigea ces sept nouvelles entre 1858 et 1869, n'est certes pas l'égal de Poe comme le suggère le prière d'insérer. Si Poe avait du génie, O'Brien n'avait, lui, que du talent, si l'on me permet ce distinguo scolaire. Encore ce talent ne s'affirme-t-il que par endroits — mais ces éclats fugitifs valent le détour. L'œuvre d'O'Brien, aux thèmes typiques du fantastique classique, semble en fait être une mosaïque ou un tissu cousu d'influences, de traditions et d'éclairs d'originalité. Ses textes, comme son fantastique, sont une sorte de corps hybride. Qu'était-ce ? s'amorce comme un récit à double interprétation (ironie du ton et rôle de l'opium) pour s'engager dans le « merveilleux noir » en balayant d'un coup les possibilités d'hésitation. Au contraire, Médée reçoit une élucidation toute policière et La chambre a des relents d'Hoffmann. Tantôt naïf ou désuet, tantôt véritablement inspiré, O'Brien donne l'impression de n'avoir été qu'un écrivain en gestation. Sa voix propre perce sous une épaisse couverture de conventions et de stéréotypes dont il ne parvient à se débarrasser que fugitivement. Dans la même nouvelle, O'Brien peut être à la fois pompier, dérisoire (« A l'époque où l'année voguait entre les rives verdoyantes de l'été pour pénétrer dans le flamboyant décor de l'automne... » p. 32), et user d'images fulgurantes (« Aucun instrument chirurgical n'a jamais glissé dans la chair de l'homme avec un calme plus silencieux et plus cruel », p. 29, à propos d'un aileron de requin qui fend la surface de l'eau).
Petit maître du fantastique classique, O'Brien charrie avec désinvolture les splendeurs comme les scories du genre. Pour l'amateur, cette hétérogénéité est éclairante et passionnante. Superbe couverture de Nicollet, comme d'habitude.
Adaptations (cinéma, télévision, BD, théâtre, radio, jeu vidéo...)The Diamond Lens
, 1952, Don Medford (d'après le texte : La Lentille de diamant), (épisode d'une série TV)