Ça dessinait une forme vaguement humaine, recroquevillée. Les billes luisantes, translucides, bougeaient doucement, dans un mouvement pâteux. C'était légèrement irisé, et ça s'imaginait poisseux.

     La femme était là, sous la couverture de billes transparentes. Morte, Dieu merci ! Et ce n'était plus une femme. Un morceau de viande rouge à vif. On voyait les tendons. L'arête du nez commençait à sortir, et les orbites se creusaient. Une main écorchée serrait toujours le manche corné d'un couteau de chasse à large lame. Les billes ondulaient, lentement.

     Suite de L'autoroute sauvage, où l'accent est mis cette fois sur deux nouvelles incidentes de la post-guerre biologique en France : la découverte que la Suisse est un havre à peu près épargné mais fortement militarisé et la lutte contre des entités gélatineuses mutantes et bouffeuses de vie, déjà évoquées brièvement dans L'autoroute... Pour le reste, se reporter à la critique du précédent : c'est tout aussi excellent, et Thomas enlève pour la seconde fois la palme du meilleur Anticipation du trimestre.