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La Fille du bourreau

Ambrose BIERCE

Traduction de Gérard COISNE
Illustration de Jean-Michel NICOLLET

NOUVELLES ÉDITIONS OSWALD (NéO) (Paris, France), coll. NéO Plus (policier / thriller ou fantastique / horreur) précédent dans la collection n° 4 suivant dans la collection
Dépôt légal : novembre 1986, Achevé d'imprimer : novembre 1986
Première édition
Roman, 224 pages, catégorie / prix : nd
ISBN : 2-7304-0407-4
Format : 15,0 x 22,5 cm
Genre : Fantastique

L'ISBN indiqué sur le livre (2-7304-0407-8) est erroné.


Quatrième de couverture

1680. Dans les solitudes désolées du Galgenberg, La Montagne du Gibet, vit Benedicta, jeune fille pure et farouche, objet du mépris de toute la contrée en raison de l'ignoble fonction de bourreau exercée par son père.
Ambrosius, jeune moine franciscain encore tout épris des idéaux d'amour et de fraternité professés par son saint patron, le doux François d'Assise, est envoyé, par son supérieur, en retraite sur le Glagenberg, hanté par les ours et les esprits maléfiques.
Là, il retrouvera la fille du bourreau. Dans une sorte de délire halluciné, Ambrosius, qui sent son coeur se broyer, ne va pas tarder à plonger au plus profond des gouffres de l'âme humaine : il est des montées aux cieux qui ressemblent fort à des descentes aux enfers.
Ce singulier roman est ici suivi de huit nouvelles, l'ensemble réunissant ce qui n'avait encore jamais étré traduit de l'œuvre d'un des plus sombres créateurs de l'imaginaire fantastique américain : disparitions mystérieuses, maisons hantées, morts qui marchent et vous ignorent... cette nuit où vous errez, seul, jamais ne finira et jamais vous n'en reviendrez.
Des récits percutants, saisissants. Auxquels vous repenserez, bien plus tard, la nuit, seul.

Né dans l'Indiana en 1842 et disparu au Mexique, sans doute en 1914, dans la tourmente de l'épopée de Pancho Villa qu'il avait voulu suivre, Ambrose Bierce vécut principalement en Californie, dans le San Francisco d'avant le grand tremblement de terre de 1906, où il s'acquit rapidement, par l'entremise de plusieurs journaux de l'empire Hearst naissant, une solide réputation de brillant journaliste, de satiriste redoutable, de pamphlétaire redouté, mais aussi de misanthrope et d'ours mal léché.

Pour nous, Ambrose Bierce est surtout l'énigmatique auteur de deux recueils de nouvelles fantastiques : Tales of Soldiers and Civilians (1891) et Can Such Things Be ? (1892) dont on trouvera les nouvelles qui les composent, éparpillées, principalement dans Morts violentes (Grasset), Histoires impossibles (Grasset) et La rivière du hibou (Humanoïdes Associés) pour ne citer que les anthologies les plus récentes. Ambrose Bierce est également l'auteur de l'exceptionnel Dictionnaire du Diable.

Sommaire
Afficher les différentes éditions des textes
1 - Howard Phillips LOVECRAFT, Lettre à Frank Belknap Long (extraits) (1927), pages 7 à 14, courrier, trad. Gérard COISNE
2 - La Fille du bourreau (The Monk and the Hangman's Daughter, 1892), pages 15 à 98, roman, trad. Gérard COISNE
3 - Au service de l'Ahkoond (For the Ahkoond, 1909), pages 99 à 110, nouvelle, trad. Gérard COISNE
4 - L'Histoire du chef de bataillon (A Practical Joke: Major Broadwood Recalls the Heroic Past / The Major's Tale, 1890), pages 111 à 122, nouvelle, trad. Gérard COISNE
5 - Jupiter Doke, Général de Brigade (Jupiter Doke, Brigadier General, 1885), pages 123 à 140, nouvelle, trad. Gérard COISNE
6 - Une jarre de sirop (A Jug of Syrup / A Jug of Sirup, 1893), pages 141 à 154, nouvelle, trad. Gérard COISNE
7 - La Vallée hantée (The Haunted Valley, 1871), pages 155 à 168, nouvelle, trad. Gérard COISNE
8 - Les Disparitions mystérieuses ("Mysterious disappearances", 1888), pages 169 à 178, article, trad. Gérard COISNE
9 - De la difficulté de traverser un champ (The Difficulty of Crossing a Field, 1888), pages 171 à 173, article, trad. Gérard COISNE
10 - Une course interrompue (An Unfinished Race, 1888), pages 173 à 174, article, trad. Gérard COISNE
11 - La Piste de Charles Ashmore (Charles Ashmore's Trail, 1888), pages 174 à 176, article, trad. Gérard COISNE
12 - Où l'on hasarde une hypothèse scientifique (Science to the Front, 1910), pages 176 à 178, article, trad. Gérard COISNE
13 - Itinéraires de fantômes (The Ways of Ghosts, 1909), pages 179 à 190, recueil de nouvelles, trad. Gérard COISNE
14 - Présent à la pendaison (Present at a Hanging, 1888), pages 181 à 183, nouvelle
15 - Un salut plutôt froid (A Cold Greeting, 1888), pages 183 à 185, nouvelle, trad. Gérard COISNE
16 - Un message céleste (A Wireless Message, 1905), pages 185 à 187, nouvelle, trad. Gérard COISNE
17 - Une arrestation (An Arrest, 1905), pages 187 à 189, nouvelle, trad. Gérard COISNE
18 - De quelques maisons hantées (Some Haunted Houses, 1964), pages 191 à 218, recueil de nouvelles, trad. Gérard COISNE
19 - L'Ile des Pins (The Isle of Pines, 1888), pages 193 à 197, nouvelle, trad. Gérard COISNE
20 - Une mission sans résultat (A Fruitless Assignment, 1888), pages 197 à 200, nouvelle, trad. Gérard COISNE
21 - Une treille sur une maison (A Vine on a House, 1905), pages 200 à 204, nouvelle, trad. Gérard COISNE
22 - Le Vieil Eckert (At Old Man Eckert's, 1901), pages 204 à 206, nouvelle, trad. Gérard COISNE
23 - La Maison des spectres (The Spook House, 1889), pages 207 à 211, nouvelle, trad. Gérard COISNE
24 - Les Autres locataires (The Other Lodgers, 1907), pages 211 à 213, nouvelle, trad. Gérard COISNE
25 - Ce qui s'est passé à Nolan (The Thing at Nolan, 1891), pages 214 à 218, nouvelle, trad. Gérard COISNE
Critiques
     Etrange roman que cette Fille du bourreau, dont la paternité demeure incertaine, puisqu'il fut soit inspiré, soit directement traduit du romancier Allemand Richard Voss, et qu'un ami de Bierce, Gustav Adolph Danzinger (qui signa pour la circonstance de Castro) en fut le co-auteur (ou le co-adaptateur)... Une lettre de Lovecraft à Frank Belknap Long, reproduite ici en guise de préface, tente de faire le point sur ce mystère littéraire, avec la subjectivité du maître de l'épouvante, qui sait se montrer fin décrypteur. Et qu'importe au fond ? La patte de Bierce, même s'il ne fut pour la circonstance que retoucheur, est visible comme un nez de clown au milieu de la figuré d'un entrepreneur de pompes funèbres, dans ce sombre récit où un moine raconte sa passion pour une jeune fille, celle du bourreau précisément, qui lui préfère un rustre montagnard. La gageure pour Bierce a été de faire comprendre à ses lecteurs que l'amour que porte Ambrosius à Bénedicta est des plus charnel, alors que naturellement il ne fait qu'évoquer la pureté de ses sentiments. Le résultat, bel exercice de second degré (ou, pour parler plus savamment, bel usage d'un métalangage en équilibre sur le fil du rasoir), est très drôle. Pastiche, exercice de style visant à tordre le cou au mélodrame ? L'essentiel est que ce court roman est en tout point réussi.
     Le reste aussi. Car, même s'il forme un méli-mélo de toutes les tendances littéraires de l'auteur de La rivière du hibou, ce recueil de textes en principe en français pétille du début à la fin. S'il n'est pas utile dans nos colonnes de s'apesantir sur les textes se déroulant pendant la guerre de Sécession (qui marqua l'auteur à vie), même si les plus fines perles sont bien là (Jupiter Doke, général de brigade, hilarant portrait d'un officier complètement givré, dont tout le monde veut se débarrasser), on notera avec amusement que Bierce à tâté de la science-fiction à travers l'exploration du continent américain du futur, où toute vie humaine s'est éteinte (Au service l'Ahkoond). Mais surtout, on retiendra tous ces textes courts, simples relations journalistiques de faits mystérieux à la Charles Fort, regroupés sous les rubriques Les disparitions mystérieuses, Itinéraires de fantômes, et De quelques maisons hantées ; on peut voir là des ébauches de nouvelles jamais écrites par flemme, ou encore une autre sorte de détournement, puisqu'on sait que l'auteur fut journaliste. Mais, plus encore, à travers ces relations sans la moindre explication de disparitions, on le sait aussi, disparut à tout jamais du monde pendant l'hiver 1913-1914, alors qu'à 71 ans il était allé rejoindre les troupes de Pancho Villa au Mexique (un mystère qui, juste retour des choses, a donné lieu et donne encore à bien des exploitations romanesques).
     La traduction de ces inédits est due à Gérard Coisne, qui n'a pas eu la partie facile, et s'en est honorablement tiré, bien qu'il abusât quelque peu de « que » et de « comme ». Nul n'est parfait, à part maître Ambrose Bierce, bien entendu.

Jean-Pierre ANDREVON (lui écrire) (site web)
Première parution : 1/6/1987 dans Fiction 387
Mise en ligne le : 19/1/2003

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