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Le Château d'encre

Serge BRUSSOLO


Illustration de Georges RAIMONDO

DENOËL (Paris, France), coll. Présence du futur précédent dans la collection n° 453 suivant dans la collection
Dépôt légal : janvier 1988, Achevé d'imprimer : janvier 1988
Première édition
Roman, 160 pages, catégorie / prix : 4
ISBN : 2-207-30453-1
Format : 10,8 x 17,7 cm
Genre : Fantastique

Autres éditions
   in Territoires de l'impossible, OMNIBUS, 2001

Quatrième de couverture
     Et si votre ombre devenait subitement une sorte de médecin personnel attaché à vos pas ?
     Si, tout en collant à vos talons, elle plongeait en vous d'étranges racines dont la fonction consisterait à extirper de votre corps tous les germes de la maladie susceptibles de s'y développer ? Hésiteriez-vous à devenir le frère siamois d'un tel ange gardien ? Ou bien, comme cet enfant solitaire et mal aimé rivé à l'œil-de-bœuf de son grenier, vous emploieriez-vous à observer les rites et coutumes nés de cette symbiose ? Utiliser le pouvoir thérapeutique des ombres, c'est bien, mais les comprendre, communiquer avec elles, s'en faire le complice, c'est encore mieux quand la maladie dont on doit se protéger est le monde des adultes.
 
L'auteur
     Romancier et scénariste, Serge Brussolo a écrit à ce jour une quarantaine de livres dans des genres aussi divers que la science-fiction, le fantastique, le roman policier ou le récit d'aventures. L'originalité et la puissance de son imagination lui ont valu (entre autres) le prix Apollo 1984.
Critiques
 
     Décidément, Serge Brussolo est présent partout en ce moment. Outre ses nombreuses apparitions au Fleuve Noir, le voilà qui nous revient chez Denoël avec « Procédure d'évacuation immédiate des musées fantômes » et surtout « Le château d'encre », sa dernière prestation. Comment fait-il pour écrire autant de livres de cette qualité et si vite ? Quel est son secret ? A quelle source puise-t-il son imagination ? Beaucoup de questions qu'on est en droit de se poser devant l'œuvre monumentale qu'il est en train d'ériger.
     Chacun de ses livres est pour lui l'occasion de donner libre cours à son imagination, Brussolo en a à revendre. Avec lui, point de space-opera ou de SF classique, mais c'est toujours le dépaysement total. Véritable bâtisseur de mondes dont il fixe lui-même les lois, Brussolo ne cesse de nous charmer par l'originalité de ses créations.
     Dans « Le château d'encre », il imagine une société dans laquelle les gens vivent accompagnés de leur « ombre » l'originalité vient ici du rôle thérapeutique de ces ombres, véritables pièges à maladies qui débarrassent leur propriétaire de tout ennui de santé, intéressant pour renflouer les caisses de la Sécurité Sociale... D'une certaine manière, on peut dire que l'ombre est tout à fait l'opposée du vampire. Ce dernier s'approprie la substance vitale de ses victimes tandis que l'ombre les purge de toutes cause de maladie. Mais si les ombres constituent des doubles qui veillent comme des anges gardiens sur la santé de leur propriétaire, encore faut-il apprendre à vivre avec elles. Ce n'est pas toujours facile. Chaque ombre a sa personnalité propre dont le propriétaire doit tenir compte. En société, cela pose parfois des problèmes. Il faut faire attention de ne pas piétiner l'ombre de son interlocuteur de peur de lui causer des préjudices. Heureusement, il y a « la distance de sauvegarde ». « Les piétons pratiquaient ce qu'ils nommaient la « distance de sauvegarde. Cet art consistait à ne jamais frôler les autres marcheurs, et — en règle générale — à ne pas s'approcher d'eux à moins de trois mètres » (p.38). Et lorsqu'ils font l'amour ? Question existentielle s'il en est. Réponse évidente : ils copulent debout. Encore faut-il être à la hauteur de la situation ; question d'habitude, sans doute. Comme on le voit, la présence des ombres s'accompagne parfois de petits désagréments avec lesquels il faut s'arranger.
     Dans cet univers parallèle, un enfant solitaire porte un regard innocent sur cette étrange symbiose. Enfermé dans le Château d'Encre avec une mère qui coud des linceuls (sic) et une sœur qui « malaxe les parasites pour les transformer en redingote » re-(sic), il essaie de comprendre les ombres, de communiquer avec elles ; ce qui s'avère plus particulièrement intéressant quand la maladie dont on doit se protéger est le monde des adultes. Caché dans le Château d'Encre, l'enfant regarde le monde des adultes, indécis à quitter l'univers feutré de son adolescence. Mais peut-être cet enfant représente-t-il l'adolescent qui sommeille en tout homme et qui n'attend parfois que l'occasion de se manifester. Quoi qu'il en soit, ce court roman de 155 pages se lit très bien et s'agrémente d'une bonne dose d'humour. La lecture en est plaisante. C'est un livre plein de jeunesse et de fraîcheur, une réussite de plus à mettre au compte de l'auteur. Au fil de ses romans, Brussolo s'affirme comme un grand visionnaire et certainement comme l'écrivain de SF française le plus original.

Frédéric KURZAWA
Première parution : 1/3/1988 dans Fiction 395
Mise en ligne le : 29/9/2007

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