Si l'étudiant Mark Cornwall décide d'entreprendre, en compagnie d'Olivier le lutin et de Sniveley le gnome, son pèlerinage enchanté, c'est qu'il est le seul à poser des questions dans un monde où les questions sont interdites. Sa soif de connaissances lui donne le courage de braver les chiens d'enfer, la Bête-du-Chaos et tous les autres périls qui lui barrent la route de l'Université mythique où réside le savoir des Anciens.

     Mais qui sont les Anciens ? Des ancêtres ou de simples voisins, attendant avec espoir le jour où les deux mondes parallèles de la magie et de la science, arbitrairement séparés, se réuniront enfin pour donner le jour à une civilisation nouvelle ?

     Une vraie « fantasy » qui n'a rien d'héroïque (« Il me semble que certains exploits sont surtout glorieux rétrospectivement. Une simple boucherie se transforme on ne sait comment en combat chevaleresque, quand on l'évoque... » ), mais se promène quelque part entre Lewis Carroll et Tolkien, portée par une foule de personnages pittoresques : Mark, l'étudiant en fugue ; Mary, la vierge lutine ; les représentants du Petit Peuple, un raton-laveur authentique ; un ogre amphibien qui adore jouer avec les enfants, le Bavard (capable de détecter à des milles l'odeur d'un bon repas), et bien d'autres... Simak rate (ou n'a pas voulu traiter) son sujet : la rencontre de l'univers de la féerie et du monde contemporain (qu'une improbable manipulation inter-dimensionnelle semble faire coïncider), mais s'étend à loisir sur de menues péripéties et d'insolites saynètes. C'est sans doute mince et mineur, mais c'est charmant, chaleureux, clair comme le jour et simple comme bonjour.