Léon FAURE Dépôt légal : 4ème trimestre 1982 Première édition Roman, 184 pages, catégorie / prix : 18 F ISBN : 2-86357-010-4 ✅ Genre : Imaginaire
Quatrième de couverture
... Les maisons qui entourent le square (qui est en réalité ovale et porte le nom d'un peintre) sont moins nettes que le square lui-même, plus fumeuses ; un peu plus, on dirait qu'elles tremblent ; un souffle, le vent les disperserait. Personne n'y habite ; ou plutôt si : des ombres, population tout à fait en accord avec la matière fluide du lieu. Dans ce décor tranquille aurait dû se dérouler une histoire simple, avec de simples gens vaquant à de menus travaux ...
1 - Pour n'en plus finir, pages 11 à 12, nouvelle 2 - Leçon d'histoire, pages 13 à 16, nouvelle 3 - La Guerre approche, pages 17 à 22, nouvelle 4 - La Vie civile, pages 23 à 28, nouvelle 5 - Complet !, pages 29 à 32, nouvelle 6 - Un dessin au crayon magique, pages 33 à 36, nouvelle 7 - La Mort du petit chat, pages 37 à 42, nouvelle 8 - Crime de jeunesse, pages 43 à 46, nouvelle 9 - L'Espion, pages 47 à 52, nouvelle 10 - Le Facteur, pages 53 à 56, nouvelle 11 - Rêver, pages 57 à 60, nouvelle 12 - Après nous le peintre, pages 61 à 66, nouvelle 13 - Merrywater, pages 67 à 70, nouvelle 14 - La Bête de Noël, pages 71 à 74, nouvelle 15 - Vénus de la montagne, pages 75 à 76, nouvelle 16 - Passage sous les bombes, pages 77 à 82, nouvelle 17 - Le Pillage du Musée d'Alger, pages 83 à 90, nouvelle 18 - Fragments d'une histoire lointaine, pages 91 à 110, nouvelle 19 - La Pipe, pages 111 à 112, nouvelle 20 - L'Espionne au coeur tendre, pages 113 à 122, nouvelle 21 - Cut, pages 123 à 128, nouvelle 22 - Pluies, pages 129 à 136, nouvelle 23 - Grand-mère aux oiseaux, pages 137 à 140, nouvelle 24 - La Bête, pages 141 à 142, nouvelle 25 - Les Éléphants, pages 143 à 146, nouvelle 26 - L'Oiseau de lune, pages 147 à 152, nouvelle 27 - La Vénus de la ville, pages 153 à 160, nouvelle 28 - Un peu comme dans la vie, pages 161 à 176, nouvelle 29 - L'Île, pages 177 à 180, nouvelle
Critiques
Ce recueil rassemble une trentaine de « textes de jeunesse » d'Andrevon, écrits avant ses débuts professionnels à la fin des années soixante.
(Quelques-uns d'entre eux avaient figuré jadis dans Fiction, dans les séries de brefs récits intitulées Huit communiqués sur la guerre totale ordinaire : n° 245, et Neuf déchirures dans la trame de la désespérance journalière : n° 259/260). Dans ces écrits savoureux, un jeune Andrevon encore timide à manier la plume mais qui sait déjà où il veut en venir développe de courtes fables, des saynètes incongrues, des paraboles doucement et férocement poétiques, avec des éclats de violence efficacement manœuvres. Le style est limpide comme de l'eau, il est pour un débutant habilement contrôlé, il explose parfois en giclées qui font mouche. On enchaîne d'un texte à l'autre, propulsé par ce qu'il faut bien appeler une « inspiration » -même si on décèle au passage des influences, Buzzati et autres. Andrevon jeune n'avait pas de métier mais déjà du talent. Aujourd'hui il a gardé le talent et acquis le métier. Si la curiosité vous prend de vous pencher sur ses premiers pas (qui certes ne laissent pas deviner sa carrière future), ne manquez pas ce livre. Andrevon a fait mieux par la suite, mais il y avait ici une incomparable « fraîcheur ». Les écrits de jeunesse sont décidément toujours intéressants, après coup (ce qui me rappelle — j'espère que vous l'avez lu ! — son Traitement définitif d'une histoire d'amour à la manière de Boris Vian, écrit en 1963 et tardivement publié en décembre 1982 dans Fiction).
Et au fait, si par hasard vous dénichez dans les rayons de votre libraire préféré (et qualifié) un autre recueil marginal d'Andrevon : C'est tous les jours pareil (Dernier Terrain Vague, 1977), n'hésitez pas à vous le procurer : c'est une future pièce de collection, qui reprend vingt-sept histoires écrites en 1975 pour Charlie-Hebdo (où douze seulement virent le jour). Là, de l'eau a coulé sous les ponts ; ce sont des textes beaucoup plus cyniques, violents et décapants, mais qui bizarrement semblent prolonger, à des années de distance, la veine de ceux qui sont réunis dans Des îles dans la tête. Cette « petite musique » d'Andrevon n'est pas sur le mode mineur : loin de là.