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Le Château noir

Glen COOK

Titre original : Shadows Linger, 1984
Première parution : Tor, 1984   ISFDB
Cycle : La Compagnie Noire  vol. 2 

Traduction de Alain ROBERT
Illustration de Johan CAMOU

J'AI LU (Paris, France), coll. Fantasy (2000 - 2007) précédent dans la collection n° 7591 suivant dans la collection
Dépôt légal : mars 2005
Réédition
Roman, 416 pages, catégorie / prix : M
ISBN : 2-290-32992-4
Genre : Fantasy

Autres éditions
   L'ATALANTE, 1999, 2003, 2005
   in La Compagnie noire - Les livres du Nord, 2008
   J'AI LU, 2005, 2006, 2008, 2009
   in Les Annales de la Compagnie Noire - L'intégrale 1, 2015
   J'AI LU, 2018

Quatrième de couverture
     Glen Cook
     Né à New York en 1944, il commence à écrire très tôt et son premier texte publié date de 1970. Aussi à l'aise dans la science-fiction (Le dragon ne dort jamais) que dans le mélange des genres atypique (les aventures de Garrett, détective privé, un croisement délirant de polar et de fantasy), il a fait subir le même sort à la fantasy que Sergio Leone au western en publiant le cycle de La Compagnie noire.

     D'étranges disparitions se succèdent dans la ville de Génépi : cadavres et vivants se volatilisent, proies d'un mystérieux commerce nocturne. Y aurait-il un rapport avec le château noir, cette sombre éminence qui domine la ville, cette verrue monstrueuse qui semble croître de jour en jour ? Possible... La Dame, elle, semble prendre la menace très au sérieux et dépêche la Compagnie sur place pour voir de quoi il retourne. Coincée entre l'horreur qui grandit aux abords du château et sa peur de la Dame, la légendaire Compagnie noire pourrait bien envisager pour la première fois de son histoire de rompre son contrat et de sérieusement redéfinir ses allégeances...
Critiques des autres éditions ou de la série
Edition L'ATALANTE, Bibliothèque de l'évasion ()

     L'intrigue assez simple de ce roman pourrait évoquer une nouvelle de Robert Howard : un château noir et maléfique se nourrit de cadavres et annonçe la venue du Dominateur, autrefois enfermé par la Dame… Mais alors qu'Howard est un conteur chez qui la force narrative peut emporter la conviction, il est plus difficile ici d'adhérer en raison d'un style assez plat : de petites phrases sèches, très peu de descriptions et beaucoup de courts dialogues, la plupart sans grand relief...

     Le principal attrait réside dans l'ambiance particulière, noire et morbide, qui baigne ce roman. Qu'il s'agisse de scènes de combat ou de scènes de taverne, il existe une unité de ton, toujours sombre, qui peut séduire.

     De plus, une certaine originalité vient du fait que le véritable héros est bien la compagnie, conçue comme une entité complète et non comme une somme d'individus remarquables comme cela est habituel en fantasy… En effet, même si les différents personnages ont quelques caractéristiques qui permettent de les distinguer les uns des autres, ils n'ont guère de personnalité propre, et aucun d'entre eux n'est réellement attachant. C'est bien la compagnie dans son ensemble qui devient un personnage à part entière.
     C'est d'ailleurs une compagnie vieillissante, lasse et prête à tourner la page, que met en scène Glen Cook. Il y aurait sans doute eu un thème à approfondir dans cette « crise de conscience » d'une compagnie de mercenaires, mais malheureusement le sujet n'est abordé que superficiellement.
     Le seul personnage qui ait une présence est donc finalement extérieur à la compagnie : Shed est un simple tavernier, contraint par la nécessité de commettre de lourds forfaits… Il est le seul qui ait une certaine épaisseur et dont la personnalité évolue au fil du livre.

     Le château noir lui-même a également une présence évidente, mais curieusement l'auteur ne l'exploite pas : après une brève bataille, une débandade éparpille les personnages loin de ce lieu que l'on pressentait pourtant riche en possibilités ; les voilà déjà partis pour une autre aventure…

     C'est donc avec une légère frustration que nous tournons la dernière page de ce roman qui, même s'il se lit sans difficulté ni réel déplaisir, ne parvient jamais à trouver le ton nécessaire pour nous passionner ou nous intriguer.

Pascal PATOZ (lui écrire)
nooSFere


Edition L'ATALANTE, Bibliothèque de l'évasion ()

     Quelques années ont passé depuis la bataille de Charme racontée dans le précédent volume de la série. Les mercenaires de la compagnie noire sont toujours au service de la Dame, traquant les rebelles dans les coins les plus reculés de l'Empire. Jusqu'au jour où la Dame rappelle la compagnie et l'oblige à parcourir plus de trois mille kilomètres pour se rendre dans une ville du nord, Génépie où se dresse un mystérieux château noir. Génépie, c'est aussi la ville où Corbeau, un ancien membre de la compagnie, a trouvé refuge avec Chérie, sa protégée. Il se livre à des activités lucratives mais peu recommandables en livrant des cadavres aux créatures du château noir tout en poursuivant ses propres buts.

     Le récit de ce second volume des annales de la compagnie noire est toujours raconté par Toubib, le médecin de la compagnie. A sa manière particulière, comme si le récit était destiné à être lu par d'autres membres de la compagnie. Il n'explique donc jamais ce qui lui paraît évident. Ainsi l'on ne s'attarde pas sur le caractère des principaux personnages de la compagnie, mais sur celui des personnages qui lui sont extérieurs et particulièrement Shed le tavernier. Shed est le tenancier de l'auberge où s'est installé Corbeau, et le personnage qui est le plus mis en avant dans ce roman, notamment par son évolution au cours des événements, qui vont le conduire à des actes terribles.

     Même s'il est préférable d'avoir lu le premier volume de la série, tous les éléments importants sont rappelés lorsqu'ils sont indispensables à l'intrigue. L'ambiance est toujours aussi sombre, et les personnages se valent tous. Ici, pas de héros vaillant et vertueux, mais des gens pragmatiques qui ne prennent pas de risque et font juste leur boulot de mercenaire de la manière la plus efficace possible, des truands avides de pouvoir ou des gens essayant de survivre sans trop se préoccuper de leur conscience. Chaque personnage est capable du meilleur comme du pire, et plus souvent du pire que du meilleur. Cette ambiance noire si particulière est d'ailleurs pour beaucoup dans le charme de cette série.

      Les annales de la compagnie noire sont donc toujours aussi passionnantes et la tension monte à son comble lorsque les événements se précipitent dans le dernier quart du roman.

Frédéric BEURG (lui écrire)
nooSFere


Edition L'ATALANTE, Bibliothèque de l'évasion (1999)

     La compagnie noire, paru voici quelques mois chez le même éditeur, ouvrait le cycle éponyme qui a rendu Glen Cook célèbre dans le milieu de la fantasy anglo-saxonne. Ce deuxième tome poursuit l'histoire (ou plutôt la chronique) de cette armée de mercenaires.
     Travailler pour la Dame n'est pas une sinécure. La paie est bonne, mais les membres de la Compagnie se posent de plus en plus de questions... Ont-ils choisi le bon camp, entre leur employeur et la rébellion de la Rose Blanche  ? L'Empire de la Dame pourra-t-il continuer longtemps sa politique expansionniste  ? Quel sera le prix à payer  ?
     Bien sûr, de deux maux, il faut choisir le moindre... et la Dame tâche d'empêcher le retour du Dominateur scellé dans sa tombe de pierre. Elle envoie donc la Compagnie à Génépi où, dans le Château Noir dominant la ville, de mystérieux adeptes pratiquent la nécromancie – dans quel but  ? C'est la question que se pose Toubib, le médecin de la Compagnie et le rédacteur de ses Annales.
     Ce qu'il ignore, du moins au début, c'est qu'un de ses anciens compagnons d'armes, Corbeau, a trouvé refuge à Génépi... Il détient des documents susceptibles de mettre en péril la Dame, et il a juré de protéger Chérie, la jeune muette qui n'est autre que l'incarnation de la Rose Blanche.
     De plus, Toubib a un lien mental, avec la Dame. Difficile de garder des secrets par-devers soi, dans ces conditions...
     Ce qui frappe, dans cette série, c'est la noirceur des situations et le tragique des personnages. Seul Moorcock, et Leiber sur la fin du « Cycle des Épées  », ont poussé aussi loin la subversion du caractère censément « héroïque  » de la fantasy. La narration à la première personne, rare dans le genre, renforce cette impression qui peu à peu s'empare du lecteur, celle de patauger dans la boue, le froid, de partager le désespoir des héros de cette saga cruelle et lucide.
     Alors, « La compagnie noire  » n'est peut-être pas pour tous les goûts... mais si l'on recherche la face cachée du merveilleux, si l'on est fasciné par l'envers du décor, il n'y a pas de meilleur choix. Intrigues complexes, langage aussi moderne qu'argotique, ambiguïté morale assumée, tout ceci fait de cette série à part une œuvre dérangeante, mais, en fin de compte, étrangement attachante.
     Le noir, après tout, ne saurait exister qu'en relation avec le blanc, et l'ombre avec la lumière. Non  ?

Pierre-Paul DURASTANTI (lui écrire)
Première parution : 1/9/1999
dans Bifrost 15
Mise en ligne le : 12/1/2001

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