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Jérusalem au poker

Edward WHITTEMORE

Titre original : Jerusalem Poker, 1978
Première parution : États-Unis, New York : Holt, Rinehart and Winston, avril 1978   ISFDB
Cycle : Le Quatuor de Jérusalem  vol. 2 

Traduction de Jean-Daniel BRÈQUE
Illustration de Jackie PATERNOSTER

Robert LAFFONT (Paris, France), coll. Ailleurs et demain précédent dans la collection suivant dans la collection
Date de parution : novembre 2005
Dépôt légal : novembre 2005, Achevé d'imprimer : octobre 2005
Première édition
Roman, 480 pages, catégorie / prix : 22 €
ISBN : 2-221-10128-6
Format : 13,5 x 21,5 cm
Genre : Science-Fiction


Quatrième de couverture
Vous croyez connaître l'Histoire. Mais elle est autre,
illogique, folle et suprêmement cruelle.
 
   Dans une échoppe poussiéreuse du vieux Jérusalem, Cairo Martyr, le musulman noir aux yeux bleus vendeur de poudre de momies, O'Sullivan, l'Irlandais catholique marchand d'amulettes sacrilèges, et Munk Szondi, le Hongrois sioniste trafiquant d'armes, se lancent en ce dernier jour de 1921 dans une partie de poker qui durera douze ans et qui a pour enjeu rien de moins que le contrôle absolu de Jérusalem.
   Toutes les fortunes du Moyen-Orient se pressent à leur table de jeu. Elles y fondront lamentablement.
   De son côté, Nubar Wallenstein, l'Albanais paranoïaque, réfugié dans une cave sous le Grand Canal, à Venise, ourdit des complots pour se débarrasser des trois joueurs...
   Et on ne vous dit rien des autres protagonistes de cette action.
 
   Dans ce deuxième volume du Quatuor de Jérusalem, Edward Whittemore pousse plus loin encore la folie imaginative révélée dans Le Codex du Sinaï. Science-fiction, fantasy, uchronie ? Peut-être, ou peut-être non. Mais à coup sûr un prodigieux exercice de déraison littéraire.
Critiques
     Imaginons d'abord un Noir musulman aux yeux bleus, avec une boule de fourrure blanche (très vivante) perchée sur l'épaule, et spécialisé dans la vente de poudre de momies. Ensuite, pour équilibrer un peu, prenons un Hongrois sioniste héritier de la colossale fortune accumulée par les femmes de sa famille, les Sarah, et porteur d'une montre à trois cadrans contradictoires — ou apparemment contradictoires. Enfin, mettons un Irlandais catholique arrivé déguisé en bonne sœur, et trafiquant d'amulettes plus ou moins orthodoxes.

     Réunissons ces trois individus dans la minuscule boutique d'un antiquaire casqué, âgé de trois mille ans, qui s'est toujours battu aux côtés des perdants lors des innombrables guerres qui ont ravagé Jérusalem. Disons enfin qu'ils engagent par désœuvrement une interminable partie de poker dans laquelle ils misent des sommes inconcevables, des objets plus rares et plus précieux les uns que les autres — et des quartiers entiers de la Ville sainte...

     Ceux des lecteurs du précédent ouvrage de Whittemore paru dans la même collection, Le Codex du Sinaï (critique in Bifrost n°39) qui penseraient que l'auteur pouvait difficilement trouver un « plus » ou un « au-delà » à ses délires... eh bien, ceux-là ont tout faux. Car si Le Codex s'apparentait déjà à nombre de romans d'auteurs singuliers et remarquables comme Lewis Carroll, Franz Kafka ou Thomas Pynchon, il convient d'ajouter ici à la famille le Sade de La Philosophie dans le boudoir et le Samuel Delany des grands textes sur la politique et la sexualité comme Vice-versa ou Dhalgren.

     Car de sexualité il est aussi beaucoup question, et outre les aspects absurdes et pourtant très logiques déjà rencontrés dans le premier volet de cet invraisemblable « Quatuor », on rencontrera ici des développements saisissants sur l'histoire d'une lignée de femmes (les Sarah) dont les maris sont tous musiciens, sur les amours homosexuelles, sur la place accessoire des enfants mâles dans la transmission de l'Histoire, sur...

     En fait, il serait presque plus rapide d'évoquer ici les thèmes que Jérusalem au poker n'aborde pas d'une manière ou d'une autre, tant le roman malmène de sujets et, avec un humour ravageur, pousse son lecteur à en malmener d'autres. Jamais l'expression « mise en abîme » n'aura peut-être eu autant de sens.

     On signalera enfin la touchante préface de Gérard Klein, qui ne s'est que rarement autant confié à son public, et l'excellent travail de traduction réalisé par Jean-Daniel Brèque.

     Et on se consolera d'avoir lu Jérusalem... en se disant qu'il reste deux volets à paraître...

Emmanuel JOUANNE
Première parution : 1/5/2006 dans Bifrost 42
Mise en ligne le : 1/8/2007

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