« Kong ouvrit la bouche et un rugissement jaillit des profondeurs de sa poitrine... Sa fureur était l'explosion sauvage, cataclysmique, de sa passion la plus intime... Kong se dressa. Le grand corps, que des chaînes avaient maintenu accroupi, apparut soudain debout — et terrifiant. D'un coup de tête, Kong défonça le haut de la cage. Ses poings qui agitaient des débris de chaîne commencèrent à marteler son large torse. Un pied énorme, où cliquetaient la chaîne et l'anneau qui, un instant plus tôt, le réduisaient à l'immobilité, força avec une facilité dérisoire les barreaux qui le séparaient d'Ann... »
Les foules du monde entier se précipitent devant KING KONG depuis sa première apparition cinématographique, dans les années 30. Il terrorise, bouleverse, attire, émeut, laisse sans voix.
Mais peu de gens aujourd'hui se souviennent que KING KONG a été aussi... un roman Sorti en 1932, l'année précédant le film, ce roman raconte avec talent et panache toute l'histoire passionnante du célèbre monstre-dieu, cette histoire qui, avec le passage du temps, n'a rien perdu ni de sa fascination ni de sa qualité étrangement émouvante. Le voilà maintenant, en français, dans sa version intégrale : le seul, le véritable, l'original...
Critiques
Publié aux U.S.A. en 1932, quelques mois semble-t-il avant la sortie du film, ce roman n'est qu'un récit de circonstance, écrit par un tâcheron dont l'existence même a été mise en doute, d'après le scénario original de Merian C. Cooper et Edgar Wallace (mort avant le tournage et qui, selon Cooper, n'avait de toute façon pas écrit une ligne...). Bâclé, mal construit (King-Kong n'apparaît qu'à la moitié du livre et la splendide partie new yorkaise n'y occupe que les 25 dernières pages), plein d'absurdités (tous les dinosaures ont invariablement un long cou et le héros entend une araignée géante respirer !), ce « roman » ne peut être considéré ni comme une curiosité, ni même comme un document 1, et seule la sortie du film de Dino de Laurentiis avec deux i et John Guillermin 2 a pu inciter Albin ou Michel à le traduire et le publier... Mieux vaut revoir King-Kong,le seul, le vrai, ce gigantesque chef-d'œuvre du septième art qui n'aura jamais d'équivalent ni dans la technique ni dans nos cœurs.
Notes :
1. En fait de document, il faut lire, sur le tournage du film original, Comment nous avons fait King-Kong, d'Orville Goldner et George E. Turner (Editions de la Courtille) et, plus spécialement axé sur la postérité des grands singes au cinéma, King-Kong story, de René Château, Editions René Château, on n'est jamais si bien servi que par soi-même... 2. Pas un mauvais film à strictement parler, simplement un film inutile.