A la fin des années 50,
un critique disait de Jacques Sternberg :
« Il ne sert pas la science-fiction,
il se sert de la science-fiction
pour édifier en toute quiétude son monde personnel. »
Jusqu'au jour où il abandonna le tremplin de la S.-F.
pour s'enfoncer dans les cauchemars et la démence
de la réalité quotidienne. Démarche prévisible,
il avait été le premier, en France,
à mêler l'humour noir et la terreur,
le non-sense et la satire, en se tenant à distance
de l'anticipation et du scientisme.
Dans cette réédition attendue,
augmentée d'ultra-brefs inédits,
les nouvelles appartiennent à l'époque
où Sternberg n'avait guère de concurrent en France
et demeurent exemplaires
d'une certaine science-fiction ricanante qui,
pour être teintée de saugrenu,
n'en donne pas moins dans le frisson.
L'auteur :
Bien que né à Anvers, Sternberg
ne raconte pas sa vie comme une histoire belge.
Il l'évoque en quelques chiffres :
30 emplois différents,
36 livres publiés abordant tous les genres,
plus de 1000 chroniques parues un peu partout,
un seul film, pour Alain Resnais,
une pièce créée par la Comédie-Française,
300 000 km en Solex et 20 000 miles en dériveur.
Et pourtant, il n'a creusé son trou dans aucun gruyère.