Site clair (Changer
 
    Fiche livre     Connexion adhérent
Hadès Palace

Francis BERTHELOT

Cycle : Le Rêve du démiurge  vol. 6 


Illustration de EIKASIA

GALLIMARD (Paris, France), coll. Folio SF précédent dans la collection n° 284 suivant dans la collection
Date de parution : 5 juillet 2007
Dépôt légal : juin 2007
Réédition
Roman, 352 pages, catégorie / prix : F8
ISBN : 978-2-07-034198-6
Format : 10,8 x 17,8 cm
Genre : Fantastique

Autres éditions
   BÉLIAL', 2005
   in Le Rêve du Démiurge, l'intégrale - 2/3, DYSTOPIA (association), 2017

Quatrième de couverture
     Maxime Algeiba est un jeune artiste prometteur, à la fois mime et contorsionniste. La consécration arrive lorsqu'il est invité à se produire à l'Hadès Palace. Cette vaste demeure, fondée par le maître des lieux, Bran Hadès, héberge la crème des artistes internationaux, et les grands de ce monde se pressent pour venir les applaudir. Maxime n'hésite pas une seule seconde. Mais une fois logé dans l'antique demeure, il commence à se poser des questions : À quoi peuvent bien servir les vigiles armés qui errent dans les couloirs ? D'où vient cette voix qui lui donne des ordres ? Quels Ombres secrets cèle cette prison dorée ?
 
     Fantastique ? Réalisme magique ? Hadès Palace est un roman subtil, ciselé d'une plume d'orfèvre par un Francis Berthelot au sommet de son art.
 
     Né à Paris en 1946, Francis Berthelot se partage entre son métier de chercheur en théorie littéraire et sa carrière d'écrivain. On lui doit entre autres merveilles Rivage des intouchables ou plus récemment Nuit de colère, Forêts secrètes et Hadès Palace.
Critiques des autres éditions ou de la série
Edition BÉLIAL', (2005)

     Maxime Algeiba — le jeune frère d'Ivan, le « Tartare » du Jeu du Cormoran — est devenu un mime et un contorsionniste d'exception. Convié à se produire à l'Hadès Palace, un célèbre complexe de loisirs situé dans le Gers, Maxime ne peut pas laisser passer cette chance. Il y apprendra que la vie d'artiste est un enfer, et pas seulement au sens figuré...

     Hadès Palace est le sixième tome du Rêve du démiurge, un cycle romanesque au parcours éditorial assez tortueux — Denoël, Fayard, Flammarion et aujourd'hui le Bélial' soit quatre éditeurs pour six romans. Heureusement, chacun de ces romans peut se lire de manière autonome, leurs liens se limitant à quelques personnages récurrents et à quelques résonances thématiques. L'ensemble forme un cycle inclassable, aux limites de la littérature générale et des littératures de l'Imaginaire, c'est-à-dire au sein même de cette nébuleuse des « transfictions » à laquelle le même Berthelot vient de consacrer un guide de lecture chez Folio SF : sa Bibliothèque de l'Entre-Mondes.
     Après Nuit de colère, dont les angoisses étaient ancrées dans l'actualité et que la présence de pouvoirs psi pouvait rattacher à la SF, Hadès Palace est un récit résolument fantastique et intemporel. Il s'agit d'une véritable descente aux Enfers, à travers ses trois Cercles (les Fêtes, les Crimes et les Ombres), aux cotés d'Orphée et d'Eurydice — ou plutôt du chanteur Orfelt et de sa compagne Lys d'Eurcy...
     L'artiste doit-il se damner au nom de son art ? Doit-il accepter de souffrir pour parfaire sa technique ? La quête de la perfection vaut-elle de risquer son humanité ? Peut-on laisser une société du spectacle laminer les artistes pour produire des numéros toujours plus impressionnants ? Autant de questions ou de choix auxquels seront confrontés Maxime et ses différentes personnalités — Dame Vipère et M. Spleen — face à un inquiétant Hadès.

     Comme toujours, l'écriture lumineuse de Francis Berthelot fait merveille. Son exploration méthodique des fêlures de l'âme humaine nous entraîne dans un monde où le sublime côtoie le sordide, où le strass masque avec peine de terrifiantes ténèbres.
     Avec six romans tous extrêmement différents — sans compter les trois à venir — Le Rêve du démiurge forme décidément une fresque originale, une tragédie tourmentée dont on ne sort jamais tout à fait indemne.

Pascal PATOZ (lui écrire)
Première parution : 24/10/2005
nooSFere


Edition BÉLIAL', (2006)

[Chronique commune à Bibliothèque de l'entre-mondes et à Hadès Palace]

Noël 2005, c'est deux Berthelot pour le prix d'un. Le genre de promotion impossible à refuser, d'autant que le produit répond à toutes les attentes. D'un côté, un roman, Hadès Palace, sixième variation (ou déviation) inscrite dans le grand œuvre « Le Rêve du démiurge » cher à l'auteur. De l'autre, Bibliothèque de l'entre-mondes [...] 1

Retour à la fiction (légèrement transgressive, cette fois) avec Hadès Palace, roman sombre et angoissé qui raconte la descente aux enfers (au sens le plus littéral) de Maxime, jeune mime séduit par les sirènes de l'Hadès Palace, temple de la création à la mode et ticket d'entrée assuré pour le succès. Une fois accepté au saint du saint, le jeune homme ne tarde toutefois pas à déchanter : ici, l'art est vivant. Pour plaire à un public aussi voyeur qu'exigeant, l'artiste doit se sacrifier, faire don de ses propres tripes et atteindre la grâce en crevant de beauté. Asile de fous, mais aussi métaphore des paillettes et du strass qui séduisent trop vite et qui finissent par brûler, l'Hadès Palace est dirigé par un homme qu'on dit immortel, protégé par des vigiles tout droit sortis d'un film de Pasolini. Pour Maxime, la visite au pays des morts commence. Premier cercle où tout semble aller de soi, deuxième cercle où l'on rééduque les artistes avec des méthodes nazies, puis troisième encore plus inquiétant et dont on ne pipera mot. Maxime connaîtra-t-il le destin de tous ces artistes sacrifiés sur l'autel d'une passion aussi cruelle qu'exigeante ?

Evidemment écrit de façon magistrale (une habitude, chez Berthelot), Hadès Palace est au final un roman d'une grande limpidité, en totale opposition avec Nuit de colère (son roman précédent, chez Flammarion). La narration est fluide, les rebondissements bien agencés et la morale de l'histoire claire et nette. On décèle même une certaine note d'optimisme dans ce qu'il faut bien appeler un happy-end. Autant dire que le plaisir de lecture est bien réel et parfaitement accessible. Hadès Palace, roman idéal pour découvrir Francis Berthelot ? Sans doute. La langue est déliée, les thèmes tous présents et l'ensemble fonctionne remarquablement bien.

Résumons. Nous avons le Berthelot romancier et le Berthelot chercheur. Miracle, les deux se complètent harmonieusement et nous passionnent toujours autant. Chapeau, monsieur. Beau travail, comme on dit à la Légion.

Notes :

1. La partie de la chronique consacrée à Bibliothèque de l'entre-mondes n'est pas reproduite ici [note de nooSFere]

Patrick IMBERT (site web)
Première parution : 1/1/2006
dans Bifrost 41
Mise en ligne le : 23/4/2007

retour en haut de page

Dans la nooSFere : 87251 livres, 112067 photos de couvertures, 83685 quatrièmes.
10815 critiques, 47149 intervenant·e·s, 1982 photographies, 3915 adaptations.
 
NooSFere est une encyclopédie et une base de données bibliographique.
Nous ne sommes ni libraire ni éditeur, nous ne vendons pas de livres et ne publions pas de textes. Trouver une librairie !
A propos de l'association  -   Vie privée et cookies/RGPD