Pas très convaincant ce
Solaris, à l'image de son édito « téléphonique », facile et vide. Cinq nouvelles au sommaire, aucune qui soit inoubliable (ou même bonne), et quelques articles et interviews vite lus vite oubliés. Faisons toutefois le tour des nouvelles :
• Alexandre Lemieux chausse sans style aucun le destin d'un mercenaire condamné à rembourser ses améliorations cybernétiques à coups de missions plus ou moins suicides — un sujet maintes fois traité durant les années cyberpunks (par
Walter Jon Williams et
John Maddox Roberts, entre autres) et sublimé par
Lucius Shepard dans son roman
La Vie en temps de guerre.
• Mathieu Fortin s'essaye au thriller médical à la
Greg Egan (« Cocon ») ou à la
Greg Bear (
La Musique du sang) sans convaincre, allant même jusqu'à verser dans le ridicule sur le dernier tiers.
• Avec
« Dellamorte » — concentré mal foutu, mal écrit, de clichés fantastiques — , Jonathan Reynolds signe le seul texte vraiment mauvais de ce numéro. Un bon candidat pour les razzies 2009.
• Dans un registre plus fin, François Levesque nous invite à un voyage davantage typique que fantastique au bord d'un lac canadien. Malheureusement l'écriture est banale et
« La Trace » n'en laissera aucune ou presque.
• Quant à la jeune française Luma, qui clôt la partie fictions de la revue avec
« Le Trésor à la peau de lune », elle aurait pu grandement nous épargner cette histoire de fée, mièvre à s'en mettre les doigts (voire les poings, mais ça fait plus mal) au fond de la gorge.