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Dimension URSS

ANTHOLOGIE

Textes réunis par Patrice LAJOYE


Illustration de Alexey KONDAKOV

BLACK COAT PRESS (Encino, États-Unis), coll. Rivière Blanche - Fusée n° 5
Dépôt légal : avril 2009, Achevé d'imprimer : avril 2009
Première édition
Anthologie, 300 pages, catégorie / prix : 20 €
ISBN : 978-1-934543-70-2
Format : 12,8 x 20,3 cm



Quatrième de couverture
     Anthologie de SF des pays de l'ancienne Union Soviétique présentée par Patrice Lajoye. Textes de Pavel Amnouel, Alexandre Beliaev, Dmitri Bilenkine, Kir Boulitchov, Valeri Brioussov, Vladimir Drozd, Valentina Jouravliova, Victor Koloupaev, Roman Podolny, Vladimir Pokrovski, Vladimir Savtchenko, Karen A. Simonian, Valentina Soloviova, traduits par André Cabaret, Patrice Lajoye et Vahagn Terzian.
 
     La science-fiction soviétique, longtemps après l'effondrement de l'URSS, est en passe d'être définitivement enterrée dans la mémoire des amateurs occidentaux. Seul le nom des Strougatski subsiste encore. Il fallait donc effectuer un petit voyage temporel, voir ce qu'elle a été réellement, au-delà les intentions idéologiques et historiques.
 
     Assistez à la création de la femme idéale ou de tester sans le savoir son homologue masculin. Visitez l'esprit de l'être aimé, avant que les savants fous n'éliminent l'atmosphère ou ne balancent des missiles à la légère...

     Patrice Lajoye travaille au CNRS. Il est docteur en Histoire des religions comparées, mais sa grande passion reste la science-fiction, d'où qu'elle vienne.

Sommaire
Afficher les différentes éditions des textes
1 - Patrice LAJOYE, Pourquoi une anthologie de science-fiction soviétique ?, pages 7 à 10, introduction
2 - Valeri BRIOUSSOV, La Terre – Scènes des temps futurs (1904), pages 11 à 59, théâtre, trad. André CABARET
3 - Alexandre BELIAEV, Au Dessus du néant (1927), pages 60 à 78, nouvelle, trad. Louis GAURIN & Véra GOPNER rév. Patrice LAJOYE
4 - Vladimir SAVTCHENKO, L'Éveil du professeur Berne (1956), pages 79 à 96, nouvelle, trad. Louis GAURIN & Victor JOUKOV rév. Patrice LAJOYE
5 - Valentina JOURAVLEVA, L'Astronaute (Astronavt, 1960), pages 97 à 119, nouvelle, trad. Louis GAURIN & Véra GOPNER rév. Patrice LAJOYE
6 - Dimitri BILENKINE, Sur un Sentier poudreux (1966), pages 120 à 126, nouvelle, trad. Viktoriya LAJOYE
7 - Karen A. SIMONIAN, Le Pré (1968), pages 127 à 132, nouvelle, trad. Vahagn TERZIAN
8 - Roman PODOLNY, Une Dernière histoire de télépathie (1976), pages 133 à 137, nouvelle, trad. Viktoriya LAJOYE
9 - Victor KOLOUPAEV, Quels Drôles d'arbres (1975), pages 138 à 149, nouvelle, trad. Harald LUSTERNIK rév. Patrice LAJOYE
10 - Vladimir DROZD, Pygmalion (Pigmalion, 1976), pages 150 à 164, nouvelle, trad. Ilya ISKHAKOV
11 - Kir BOULYTCHEV, Un Cheechako dans le désert (1981), pages 165 à 183, nouvelle, trad. Jean CHAMPENOIS rév. Patrice LAJOYE
12 - Valentina SOLOVIOVA, La Station intermédiaire (1984), pages 184 à 202, nouvelle, trad. Varvara MIKHALKOVA rév. Patrice LAJOYE
13 - Vladimir POKROVSKI, La Toute dernière guerre au monde (1984), pages 203 à 217, nouvelle, trad. V. ANDRONOVA
14 - Pavel AMNOUEL, Vingt milliards d'années après la fin du monde (1984), pages 218 à 250, nouvelle, trad. Patrice LAJOYE & Viktoriya LAJOYE
15 - Karen A. SIMONIAN, Le Saule épanché et le roseau tremblant (1986), pages 251 à 259, nouvelle, trad. Vahagn TERZIAN
16 - Patrice LAJOYE, La SF soviétique : La quatrième (et dernière) vague, pages 260 à 266, postface
17 - COLLECTIF, Portfolio, pages 267 à 294, portfolio
Critiques
     On oppose souvent « amateur » à « professionnel », or il convient de rappeler que le premier terme dérive de la même racine (latine) que le verbe « aimer », et c'est à un véritable travail d'amateur, dans l'acception la plus noble du mot, que nous convie Dimension URSS, une anthologie à dimension historique, mais à la vocation plus littéraire qu'on pourrait le croire.

     Cela commence pourtant assez mal. La préface de Patrice Lajoye, où il explique sa démarche de proposer un complément aux précédents recueils couvrant cette littérature, dont le « Livre d'or » Science-fiction soviétique (Leonid Heller, Presses-Pocket, 1984), n'est certes pas en cause, mais il faudra un brin de bonne volonté au lecteur pour aller au bout de la pièce de théâtre de Valeri Brioussov, « La Terre, scène des temps futurs » : même si le décor, notre planète enchâssée dans une ville géante désormais presque vide à la suite du déclin de l'humanité, et l'ambiance, une fin du monde feutrée, peuvent séduire, les péroraisons de ses protagonistes valent un bon Valium. (Et, publiée en 1904, elle n'appartient pas stricto sensu à la période concernée.) Le style reste très pesant dans « Au-dessus du néant » (1927), d'Alexandre Beliaev, le comble pour une nouvelle traitant de l'annihilation de la gravité — ceci dit, dans Amazing Stories, à la même époque, on ne faisait pas mieux...

     Puis, dès « L'Eveil du professeur Berne » (1956), de Vladimir Savtchenko, le niveau d'ensemble s'élève nettement pour ne plus trop redescendre ; ce texte à chute n'aurait guère paru déplacé dans un Galaxy de la même période. Avec « L'Astronaute » (1960), de Valentina Jouravlovia, on est plutôt dans l'école Astounding, et non loin des nouvelles d'un Tom Godwin ; il s'agit du premier texte vraiment émouvant de l'anthologie. « Sur un sentier poudreux » (1966), de Dmitri Bilenkine, apparaît plus mineur, une vignette à la Fredric Brown sans l'humour, mais « Le Pré » (1968), de Karen A. Simonian, aurait pu être signé par Simak ou Sturgeon. « Une Dernière histoire de télépathie » (1976), de Roman Podolny, démontre une fois de plus à quel point l'art du récit bref est difficile, quelle que soit la langue, et « Quels drôles d'arbres » (1975), de Victor Koloupaev, manque un peu sa cible malgré une narration habile, à cause d'une pirouette finale qui l'est moins.

     S'enchaînent ensuite trois récits majeurs. « Pygmalion » (non daté), de Vladimir Drozd, une variation poétique et nostalgique sur le mythe classique, bénéficie d'une belle écriture joliment rendue (malgré la révision des traductions, pour la plupart issues de la revue Lettres soviétiques, reconnaissons que tous les textes n'ont pas cette chance), « Un Cheechako dans le désert » (1981), de Kir Boulytchov, nous ramène vers une science-fiction plus dure, avec une réussite certaine, tandis que « La Station intermédiaire » (1984), de Valentina Soloviova, aborde le fantastique ou le fantasmatique : l'auteure se met en scène dans une nouvelle qui évoque un épisode de La Quatrième dimension scénarisé par Philip K. Dick.

     « La Toute dernière guerre au monde » (1984 encore), de Vladimir Pokrovski, et « Vingt milliards d'années après la fin du monde » (1984 toujours), de Pavel Amnouel, m'ont moins convaincu, car il s'agit de textes plus militants (militants pour la paix, ceci dit), mais le recueil s'achève en beauté sur un second récit de Karen A. Simonian, « Le Saule épanché et le roseau tremblant » (non daté), qui confirme le talent de la dame et son goût pour les ambiances inquiètes.

     Enfin, il s'achève pour les fictions, car on peut encore lire une étude de Patrice Lajoye et admirer une galerie de couvertures, reproduites en noir et blanc. Bref, cette somme plaisante et roborative fait honneur aux « amateurs » un peu fêlés qui dirigent Rivière Blanche. Spassiba, camarades.

Pierre-Paul DURASTANTI (lui écrire)
Première parution : 1/7/2009 dans Bifrost 55
Mise en ligne le : 31/10/2010

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