Black Mamba continue son bonhomme de chemin, avec ce coup-ci des nouvelles de Sire Cedric, Laurent Queyssi, Karim Berrouka, Yves Crouzet, des BD, et un volet critique assez mal fichu (en fait « toujours aussi mal fichu »). La nouvelle de Sire Cédric « A-R-T », spin-off boiteux et anecdotique de son roman Angemort, ne vaut pas grand-chose et enfile les clichés à un rythme ahurissant. La nouvelle de Laurent Queyssi décrit un monde de demain où le citoyen peut s'apparier à une marque : une mère de famille devient une Evian, un nerd un Toshiba, un jeune fan de sport, un Adidas — proie préférée des Nike. Le monde est plutôt intéressant, sans doute pas assez fouillé pour être totalement convaincant et au final la nouvelle se lit bien, d'autant plus qu'elle est assez amusante, relativement profonde, relativement bien écrite, il n'y manque qu'une histoire pour enthousiasmer pleinement (défaut sans doute imputable au format de Black Mamba qui ne peut publier que des textes très courts). Les deux textes suivants sont des agréables surprises dans des genres très différents, Yves Crouzet s'essaye à la nouvelle d'horreur ambiance Weird Tales, mais décor made in Provence, et ça marche. Karim Berrouka, lui, nous propose un conte autour d'un enfant qui vient au monde tout rouge ; c'est plein d'humour, de trouvailles, on ne peut s'empêcher de penser à De bons présages de Terry Pratchett et Neil Gaiman, ce qui n'est pas le moindre des compliments. Chouette numéro. Aaargh ! j'allais oublier, ils offrent Léviatown dédicacé par Philip Le Roy si vous vous abonnez (c'est pas chez Bifrost qu'on propose des cadeaux d'abonnement qui arrache le string à ce point ; ils sont forts chez Black Mamba, très forts).