Il commence très bien, ce treizième
Black Mamba, avec la nouvelle de Marc Aiken et Ugo Bellagamba, petit western fantastique décalé dans une Provence sèche comme un coup de trique. On y boit du génépi en faisant parler dynamite et six-coups ; le décor vaut sans doute plus que l'intrigue, mais l'ensemble glisse tout seul et
Black Mamba publie là sans doute un des tout meilleurs textes de son histoire. Suit une nouvelle de Timothée Rey très S-F grivoise à la
Fredric Brown, malheureusement trop longue et pas assez soignée sur le plan stylistique pour être totalement convaincante. On passera pudiquement sur le texte de deux pages de Didier Daeninckx
« Nouvelle Noël sans cervelle », dont l'unique intérêt est de mettre le nom de Daeninckx au sommaire (encore un des effets collatéraux de la
Crise, sans doute). Quant à la nouvelle glauque, un tantinet nauséabonde, de Benoît Giuseppin, elle évoque les nouvelles d'horreur psychologique de
Karl Edward Wagner, sans arriver au niveau. Rien de bien surprenant.
Les bédés sont chouettes dans leurs genres respectifs, la première est une blague idiote qui m'a fait hurler de rire ; la seconde est une aventure sino-sibérienne au dessin classique très « école belge », un reprint pas désagréable du tout.
Sur les dernières pages, on se permettra de pouffer en lisant l' « interview rock » de Serguei Dounovetz (mais que fait
Brice Hortefeux Eric Besson ?) qui donne bien des envies, mais certainement pas celle de lire ses livres (ceux de Dounovetz, pas ceux de Besson).
Au final, un chouette numéro.