Copieux, ce troisième Mythologica.

            Du côté des nouvelles, on citera le texte maritime de Luis Astolfi « Nina d’Aigua » (qui survit à une traduction française des plus étrange), la nouvelle de fantôme japonais signée Li-Cam qui vaut davantage par son ambiance que par son scénario. Steampunk oblige, Johan Héliot nous propose une courte préquelle à sa trilogie La Lune seule le sait, préquelle qui ne raconte pas grand-chose mais se laisse lire avec plaisir. La palme du pire est remportée haut la main par Jeanne-A Debats et son vampire Navarre, trente pages dont on se serait bien passé tant tout y est insupportable : le style, le personnage principal, sans oublier l’abus de notes de bas de page – un cauchemar.

            Le « dossier steampunk », mené de main de maître par Étienne Barillier, remplit parfaitement son office (vous saurez tout ou presque sur le courant littéraire inventé par K.W. Jeter, Tim Powers et James P. Blaylock). On regrettera juste l’absence d’article un peu sérieux sur les jeux vidéo steampunk, pourtant nombreux (regret fondé, puisque la revue n’hésite pas à parler de jeux vidéo).

            Hors dossier, on notera la présence d’un intéressant article de Patrice Lajoye sur Mysterium de Robert Charles Wilson (Folio « SF »).

            Le reste de la revue est constitué d’interviews, de prépublications, de critiques de livres, films, BDs, mangas, jeux vidéo, etc. Critiques qui sont parfois désarmantes de naïveté (ou manque de culture générale), passons.

            L’objet, un gros bouquin au format presque carré, est vraiment très agréable à manipuler ; dommage qu’il subsiste tant d’erreurs de mise en page, typos & co. Mythologica a tout ou presque pour devenir une chouette revue ; pour filer la métaphore steampunk, il reste juste quelques boulons à serrer, notamment dans la partie critique.

Thomas DAY (site web)
Première parution : 1/10/2014 dans Bifrost 76
Mise en ligne le : 21/4/2020