SOLARIS
(Lévis (Québec), Canada), coll. Solaris (revue) n° 194 Dépôt légal : avril 2015, Achevé d'imprimer : avril 2015 Première édition Revue, 160 pages, catégorie / prix : 12,95 $ ISBN : néant Format : 13,3 x 21,0 cm Genre : Imaginaire
Cinq fictions dans ce Solaris. Quatre inédites et « Pour qui s'anime le ciel factice », reprise d'une anthologie préhistorique de chez Rivière Blanche. En guise d'entrée, Natasha Beaulieu nous propose un étonnant texte avec des femmes minuscules nées de la poussière. On dirait du Jeffrey Ford, et même s'il manque un petit quelque chose pour que le texte soit inoubliable, il se lit avec plaisir. Je passe vite sur « Projection privée » de Pierre-Luc Lafrance, véritable purge farcie de clichés autour d'un insupportable critique cinéma. Fuyez, pauvres fous ! Avec « Objets intelligents », tout est dans le titre, Jean-Noël Lafargue (auteur, entre autre, du très bon blog < http://hyperbate.fr/dernier/ >) s'essaye lui à une science-fiction spéculative et humoristique dans la grande tradition de Damon Knight ou Cyril M. Kornbluth, pas très ambitieux mais franchement fun. Célia Chalfoun, elle, nous emmène en Égypte en 2347, un choix de date étrange, le texte semblant plutôt se passer dans un futur bien plus proche, mais peu importe, la jeune Française (installée au Québec depuis deux ans et demi) s’intéresse à un sujet somme toute peu traité en SF : celui du tourisme dans le futur. Si « Les Raisins de Gournah » est certes un texte de débutante, il s'y déploie une vraie volonté de raconter quelque chose d'intéressant, et de mettre en scène une « spéculation » – prometteur. Frédérick Durand clôt cette partie fictions avec un long texte préhistorique qui sent un peu le carton-pâte de Quand les dinosaures dominaient le monde – Victoria Vetri et les dinosaures en moins. Cependant, même si on voit poindre trop de considérations modernes çà et là, la novelette se lit avec un petit plaisir coupable. Sans doute le charme des rousses en peau de bête (un petit clin d’œil à Wilma Pierrafeu ?).
Suivent deux articles franchement intéressants : l'un de Jean-Louis Trudel sur Iain Banks, l'autre de Mario Tessier sur « L'Imaginaire médiéval au Québec » (Tessier qui écrit sur de la fantasy ? sans doute un effet collatéral du succès de « Game of Thrones »).
Dans son long article sur le cinéma de genre, Christian Sauvé consacre quelques jolis paragraphes à Scarlett Johansson et rhabille Luc Besson (Lucy) pour deux ou trois hivers québécois.
Un numéro très convaincant.
Thomas DAY Première parution : 1/7/2015 dans Bifrost 79 Mise en ligne le : 1/6/2020