FLEUVE NOIR / FLEUVE Éditions
(Paris, France) Dépôt légal : juin 2015 Première édition Roman, 400 pages, catégorie / prix : 22,5 € ISBN : 978-2-265-09037-8 Genre : Science-Fiction
Ce roman se passe dans le même univers que Vision Aveugle, sans pour autant en constituer une suite directe.
Quatrième de couverture
En plein désert, Daniel Brüks, biologiste, poursuit son étude de la vie et de ses évolutions mutantes. À l'écart d'un monde qui voit s'éteindre l'homo sapiens au profit d'une humanité génétiquement et technologiquement upgradée, Daniel rumine sa part de responsabilité dans le concert de fléaux qui s'abat sur l'humanité. Mais aussi loin s'est-il retiré, la tornade dévastatrice l'a rattrapé, accompagnée d'une attaque de zombies. Daniel trouve alors refuge dans le monastère voisin. Mais la véritable menace n'a pas encore frappé. Dan, athée convaincu, n'a pas d'autre choix que de suivre la communauté dans son pèlerinage spatial. À bord de La Couronne d'épines, il embarque avec une pilote en quête de vengeance, un soldat en deuil, une femme vampire et un groupe de moines extatiques, à la rencontre des Anges des astéroïdes...
« Un conte paranoïaque qui rendrait Philip K. Dick fier, écrit dans un style littéraire qui devrait séduire ceux qui ne sont pas d'habitude amateurs de science-fiction. »
Kirkus Reviews
« Échopraxie est de la science-fiction sous stéroïdes – ou mieux, sous drogues hallucinogènes à haut pouvoir énergisant qui restent à inventer. »
Los Angeles Review of Books
Biologiste marin de formation, Peter Watts est l'auteur de nombreuses nouvelles et de six romans, dont Vision aveugle qui partage le même univers qu'Échopraxie. Il vit à Toronto, au Canada et il est d'ores et déjà considéré comme l'un des plus brillants et originaux écrivains de SF actuels.
Critiques
Daniel Brück est un « souche ». Autrement dit, un fossile sur une planète où l’Homo sapiens s’éteint peu à peu au profit d’une posthumanité génétiquement et technologiquement améliorée. Vivant à l’écart du monde, il collecte des échantillons de vie sauvage dans le désert de l’Oregon, pour oublier sa responsabilité indirecte dans une catastrophe médicale majeure. Une tâche aussi vaine qu’inutile au sein d’une écologie où ne subsiste pas un seul brin d’ADN indemne de toute pollution génétique. De manière fortuite, il se retrouve plongé au milieu d’un conflit entre une vampire et des moines ayant recâblé leur cerveau pour atteindre, par la transe mystique et l’interconnexion, un niveau supérieur de connaissance. Le voilà embarqué dans un long voyage vers Icare, la station solaire pourvoyeuse d’énergie, en compagnie d’un pilote obsédé par la vengeance, un militaire en deuil et une ribambelle de monstres, humains zombifiés, esprit de ruche et vampire, à la rencontre d’une entité extraterrestre qui pourrait bien constituer la menace ultime pour l’humanité.
Échopraxie renoue avec l’univers de Vision aveugle. Quinze années après l’expédition du Thésée, Peter Watts reprend les mêmes recettes pour broder un huis clos paranoïaque, entrelardé de spéculations vertigineuses, exposées parfois de manière trop didactique. Et, une nouvelle fois, le résultat se montre époustouflant, même si l’écriture aride ne facilite pas l’accès à ce futur étrange et complexe. L’auteur canadien pousse au renversement des paradigmes. Il passe les concepts d’identité, de conscience, d’intelligence à la moulinette des neurosciences, multipliant les hypothèses et les théories hardies. Sous sa plume, le libre-arbitre devient une illusion, Dieu un virus et l’univers une simulation livrée à elle-même. Ses nombreuses spéculations fournissent matière à réflexion et discussion, enrichissant l’esprit d’idées et d’images stimulantes.
Mais, si le futur de Peter Watts se montre fertile en théories ébouriffantes, il n’a cependant pas l’apparence d’une douce utopie. C’est un monde malade, en phase terminale, en proie à un chaos total où la science n’est finalement qu’une forme de foi plus efficace, et où le salut de l’humain passe par une nécessaire adaptation, quitte à abandonner sa façon de penser.
Ardu, fascinant, intelligent, Échopraxie se conquiert de haute lutte, parfois au détriment du simple plaisir de lecture. Mais l’effort en vaut la chandelle. Assurément.