ALMA
(Paris, France), coll. Jean Ray Dépôt légal : mai 2018, Achevé d'imprimer : mai 2018 Réédition Recueil de nouvelles, 280 pages, catégorie / prix : 18 € ISBN : 978-2-36279-273-1 Format : 13,5 x 18,5 cm Genre : Fantastique
« JUDITH CLARENDON, ON LA PRÉTENDAIT GOLFEUSE HORS-LIGNE... C'ÉTAIT UNE ATROCE MAZETTE, MAIS COMME ELLE ÉTAIT BELLE ! »
Médiocre golfeur s’il en fut, Jean Ray s'en venge dans ce recueil paru à titre posthume en 1964 mais constitué dans les années 1950 à partir de textes publiés dans la revue Golf - dont on retrouve ici les versions originales. Avec lui, le vert paradis des greens devient une scène de crime où s’assouvissent vengeances et haines confites ; où les balles cachent, sous leurs blanches rondeurs, des sortilèges immondes ; où déferlent les horreurs surgies des confins du temps. Il n’est jusqu’au bar select du club qui prend soudain des allures de tavernes borgnes. Là s’échangent les plus sombres souvenirs, tandis qu’au vestiaire s’accumule un bric-à-brac gothique. Chez Jean Ray, les links frôlent l’abîme et toute balle, un jour ou l'autre, s’égare en enfer. Bienvenue au club !
1 - 72 holes... 36... 72., pages 11 à 19, nouvelle 2 - « Le Golfeur » de Mabuse, pages 20 à 26, nouvelle 3 - Seul, dans le clubhouse, pages 27 à 34, nouvelle 4 - Mademoiselle Andrette Froget, pages 35 à 39, nouvelle 5 - Influence, pages 40 à 47, nouvelle 6 - La Balle de l'engoulevent, pages 48 à 55, nouvelle 7 - La Parade des soldats de bois, pages 56 à 62, nouvelle 8 - Les Hasards du colonel Midgett, pages 63 à 68, nouvelle 9 - Le Swing, pages 69 à 74, nouvelle 10 - La Bête des links, pages 75 à 80, nouvelle 11 - Les Links hantés, pages 81 à 90, nouvelle 12 - La Grande ourse, pages 91 à 99, nouvelle 13 - La Chance des aigles blancs, pages 100 à 107, nouvelle 14 - Le Plus ancien membre, pages 108 à 113, nouvelle 15 - EG-1405, pages 114 à 121, nouvelle 16 - La Balle volée, pages 122 à 128, nouvelle 17 - La Forêt de Madrones, pages 129 à 134, nouvelle 18 - Hécate, pages 135 à 143, nouvelle 19 - Monsieur Ram, pages 144 à 152, nouvelle 20 - La Fin, pages 153 à 158, nouvelle 21 - Le Septième trou, pages 159 à 165, nouvelle 22 - Qui ?, pages 166 à 173, nouvelle 23 - La Belle partie, pages 174 à 177, nouvelle 24 - Le Driver doré, pages 178 à 184, nouvelle 25 - Le Vestiaire. Réflexions d'un observateur grincheux, pages 185 à 189, nouvelle 26 - Le Mystère du Dip Club, pages 190 à 202, nouvelle 27 - Lexique, pages 203 à 205, lexique 28 - Le Miracle du professeur, pages 209 à 214, nouvelle 29 - Le Trou dans le mur, pages 215 à 218, nouvelle 30 - Baraterie, pages 219 à 227, nouvelle 31 - « Retour à l'aube », pages 228 à 230, nouvelle 32 - La Fenêtre éclairée (...Peur au-delà de la mort...), pages 231 à 236, nouvelle 33 - Jour de pluie..., pages 237 à 239, nouvelle 34 - Un Nom sur les links (Chanson golfique sur trois notes), pages 240 à 241, chanson 35 - Sonnet golfique pour la Noël, pages 242 à 242, poésie 36 - Fable express, pages 243 à 243, poésie 37 - Golf et littérature policière, pages 244 à 245, article 38 - Le Golf était à l'origine jeux de vilain, pages 246 à 252, article 39 - Arnaud HUFTIER, Postface, pages 253 à 265, postface 40 - Arnaud HUFTIER, Bibliographie, pages 267 à 268, bibliographie
Le recueil, constitué après la mort de Jean Ray, regroupe des textes initialement parus dans la revue Golf. Exercices d’écriture sous contrainte, donc. Dans Les Contes du whisky, l’unité thématique donnait prétexte aux récits sans vraiment les influencer. Ici, le fond détermine les différentes variations formelles, et Jean Ray brasse large. « 72 holes… 36… 72 », « Seul dans le Club House » et « Mademoiselle Andrée Froget » traitent de tragédies amoureuses. « La Balle de l’engoulevent » s’intéresse à la sorcellerie, « Les Links hantés » et « La Chance des aigles blancs » sont des histoires de fantômes, « Hécate » et « EG-1405 » parlent de surnaturel exotique, tout comme le très beau « Monsieur Ram », histoire d’enfant martyr et de son ami pas si imaginaire que cela. « Le Mystère du dipclub » propose une vengeance à la Monte-Cristo. « La Grande Ourse » revisite l’un des thèmes classiques du fantastique, la boutique qui disparaît du jour au lendemain. « La Bête des links » offre un récit réaliste autour d’un tueur de femmes, tandis que « Le Plus ancien membre », « La Fin » et « Le Septième trou » relèvent du fait-divers. On retrouve aussi la parodie d’essai, exercice cher à l’auteur, avec « Le Vestiaire » et l’usage de références historiques, fausses ou avérées dans « Le Golfeur de Mabuse ».
On appréciera, à titre de clin d’œil, « La Balle volée », qui permet de retrouver le personnage de Si Triggs, héros malgré lui du roman La Cité de l’indicible peur (Alma, 2015), et surtout « Le Swing », récit d’une réjouissante méchanceté.
Un ensemble hétérogène, qui va de l’agréable à l’excellent, complété dans l’édition d’origine par une postface d’Henri Vernes.
Xavier MAUMÉJEAN Première parution : 1/7/2017 Bifrost 87 Mise en ligne le : 12/1/2023