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La Controverse de Zara XXIII

John SCALZI

Titre original : Fuzzy Nation, 2011
Première parution : New York, USA : Tor, mai 2011   ISFDB
Traduction de Mikael CABON
Illustration de LERAF

L'ATALANTE (Nantes, France), coll. La Dentelle du Cygne précédent dans la collection suivant dans la collection
Dépôt légal : février 2018, Achevé d'imprimer : février 2018
Première édition
Roman, 320 pages, catégorie / prix : 5
ISBN : 978-2-84172-847-3
Format : 14,5 x 20,0 cm
Genre : Science-Fiction


Ressources externes sur cette œuvre : quarante-deux.org
Ressources externes sur cette édition de l'œuvre : quarante-deux.org

Quatrième de couverture

Prospecteur indépendant sur une des planètes minières de la toute-puissante compagnie Zarathoustra, Jack Holloway découvre un filon d’innombrables pierres précieuses dont une seule suffira à le mettre quelque temps à l’abri du besoin… si les avocats de son client ne trouvent pas le moyen de l’en déposséder.
     Le même jour l’alarme de son domicile se déclenche. On s’est introduit chez lui. S’agit-il d’un cambrioleur ? Non ! L’intrus se révèle être une adorable boule de poils d’une espièglerie confondante. Mais sans doute ne vit-elle pas seule sur cette planète…
     Bientôt, les cadres de la compagnie s’avisent du problème : si le petit peuple à fourrure de Zara XXIII est doué de raison, c’en sera fini de l’exploitation de son sous-sol par une entreprise étrangère. À leurs yeux, la solution est simple : tout faire pour que ne soit pas reconnue cette intelligence.
     Ainsi débute La controverse de Zara XXIII.

     Avec son humour coutumier, John Scalzi laisse cette fois encore libre cours à ses idées humanistes dans cette histoire pleine de rebondissements où il dénonce l’âpreté au gain des puissants, l’individualisme de tous et la vulnérabilité des plus faibles.

Critiques

   Zara XXIII, une planète sauvage à des dizaines d’années-lumière de la Terre. Dépourvue d’espèce sentiente susceptible d’en revendiquer la propriété, et riche de ressources naturelles, Z. XXIII est exploitée à tous les sens du terme par la Zara-Corp. Seule concession aux règles strictes de l’administration coloniale : respecter un minimum l’environnement de la planète, dans un mix de précaution et de remise en état qui s’apparente plus à du greenwashing qu’à un vrai souci environnemental. Les actionnaires s’enrichissent, certains prospecteurs aussi.

   L’un de ces prospecteurs s’appelle Jack Holloway. Bordélique, guère respectueux des règles, fort en gueule, Holloway a bien peu d’amis sur Z. XXIII ; il est considéré, à juste titre, comme un vrai connard. Et voilà qu’un jour, en prospection, le misfit foire une déflagration contrôlée. De là, deux issues possibles : il est viré pour le trouble environnemental causé, ou associé à l’exploitation du fabuleux gisement de pierres précieuses qu’il a accidentellement mis au jour. Mais y aura-t-il exploitation ? Car Holloway découvre, dans son habitation, un petit groupe de créatures (les toudous !!!) qui ressemblent à des chats en plus futés, et dont le comportement amène à se demander s’ils ne seraient pas l’espèce intelligente de la planète. Si c’était le cas, tout devrait cesser et Z. XXIII leur serait alors restituée. On comprend que ça ne fasse pas l’affaire de la ZaraCorp. La bataille judiciaire commence, les coups bas aussi…

   John Scalzi écrit ici une nouvelle version des Hommes de poche, de H. Beam Piper.

   La Controverse de Zara XXIII a beau se passer dans l’espace, il se situe quelque part entre le western ou le roman colonial (ce qui revient un peu au même), mâtiné d’une approche qui se veut humoristique à la Cary Grant, sans oublier le film de procès. L’ensemble se lit vite et bien, mais n’est guère profond. Le titre choisi par l’éditeur veut inciter à lorgner sur La Controverse de Valladolid, mais on en est loin ; le titre VO, Fuzzy Nation, est plus cohérent avec le ton du roman. Publié en 1962 et nominé au Hugo en 63, le Piper était sans doute adapté à son temps. En dépit de quelques patches (greenwashing, souci du patriarcat, etc.), la version de Scalzi est atrocement datée. Tout y est : les oppositions surjouées entre Holloway et la Corp, les « méchants » coloniaux aussi immoraux que guère malins, le chien fidèle, le côté mutin de l’ex d’Holloway, et le charmant couple qu’elle forme avec l’avocat de la compagnie, la bonne humeur volontariste de tout ce petit monde, la comédie judiciaire avec coups de théâtre à la barre, jusqu’à l’épiphanie d’Holloway se découvrant une conscience capable d’étouffer son égoïsme ou le final dans lequel la juge intègre sanctionne le Puissant et protège le Petit ; on se croirait dans un film en noir et blanc. Scalzi fait ce qu’il veut, mais la SF a évolué depuis. On pourra conseiller cet inoffensif roman à un jeune qui veut découvrir le genre ou à un récalcitrant qui veut s’encanailler sans trop se dépayser.

Éric JENTILE
Première parution : 1/7/2018 dans Bifrost 91
Mise en ligne le : 7/5/2023

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