CRITIC
(Rennes, France), coll. Science-Fiction Date de parution : 20 septembre 2018 Dépôt légal : août 2018, Achevé d'imprimer : août 2018 Première édition Roman, 312 pages, catégorie / prix : 19 € ISBN : 978-2-37579-052-6 Format : 13,0 x 19,8 cm✅ Genre : Science-Fiction
Ouvrage dirigé par Simon Pinel.
Conception graphique : Éric Marcelin.
« Une idée affreuse était revenue le hanter, avant de disparaître
d’elle-même : se pouvait-il que ce monde s’avère transitoire
et non une fin en soi ? »
Coloniser d’autres mondes a divisé l’humanité.
Désormais, seuls les Spatiens desservent encore les planètes à bord d’immenses consortiums d’astronefs nommés Agrégats, accomplissant ainsi la Tradition du Vide.
Parmi les millions d’habitants qui les composent, Rivka est une moissonneuse chargée de sillonner la zone d’influence gravitationnelle afin de collecter les ressources énergétiques et minérales vitales à leur communauté. C’est en secourant Ilam, photographe dont le vaisseau a subi une avarie, que son destin va basculer.
Pour les deux jeunes gens débute un dangereux périple où ils tenteront d’échapper au Maître de l’Ordre chargé de veiller au respect de la Tradition, mais aussi de jouer un rôle dans une trame qui les dépasse : un jeu de piste millénaire construit sur les notes d’un mystérieux chef d’orchestre.
Biologiste de formation, Étienne Cunge est un expert dans le domaine du développement durable. Dans son travail comme dans ses écrits, il questionne les innovations scientifiques émergentes, bio et nanotechnologies, ainsi que leurs conséquences sociétales possibles.
Après Antarticas - un thriller écologique remarqué -, il change de registre avec Légendes d'Agrégats et signe un space opera tendu et plein d'imagination, qui plaira aux fans de P.-J. Hérault ou à ceux de Pierre Bordage.
1 - (non mentionné), L'Illustrateur, pages 211 à 211, biographie 2 - Laurent GENEFORT, Découvrez les premières pages de la trilogie "Spire", pages 299 à 306, extrait de roman
Critiques
Dans un futur lointain, l’humanité s’est divisée en deux branches : d’un côté les « Chondriens », vivant sur ces puits de gravité que sont les planètes, de l’autre les « Spatiens », à bord des Agrégats — ces sept immenses nuées d’astronefs qui arpentent ce petit recoin de Galaxie selon la même boucle multimillénaire et suivent les préceptes de la Tradition du Vide. Ilam, amateur de photo spatiale (car dans ce futur distant, on apprécie encore ce loisir qu’est la photographie), se fait un jour piéger lorsqu’un Agrégat se matérialise dans le système stellaire qu’il avait entrepris d’explorer. Secouru par Rivka, spatienne dont le job est de récupérer des ressources minières, Ilam rejoint l’Agrégat — l’Intervention Divine — et se retrouve au cœur d’intrigues. Un scientifique spatien aurait fait une découverte menaçant la Tradition du Vide, ce qui conduit le malfaisant chef de l’ID à prendre des mesures drastiques… Quant à Ilam et Rivka, entre mafieux au grand cœur et méchants pas très gentils, ils auront fort à faire pour sauver leur peau, et puis s’aimer aussi.
Après Antarcticas, un thriller écologique, Étienne Cunge s’essaie ici au space opera, sans grand bonheur malheureusement. Si le décor de Légendes d’Agrégats se veut grandiose et les enjeux riches de perspective, le roman ne parvient guère à susciter l’adhésion : le couple formé par Ilam et Rivka confine vite au niais, tandis que les autres personnages restent unidimensionnels, aucun ne soutenant une intrigue aux faibles horizons d’attente. L’ennui pointe rapidement — et la résolution finale du mystère soulevé par le prologue ne convainc guère. Espérons qu’Étienne Cunge fera mieux (ou en tout cas moins mal) la prochaine fois, et saura davantage susciter le sense of wonder. En attendant, Pierre Bordage (cité en quatrième de couverture) et Laurent Genefort (publié notamment chez le même éditeur) n’ont pas grand souci à se faire, et c’est bien tout le problème.