J'AI LU
(Paris, France), coll. Nouveaux Millénaires Date de parution : 24 avril 2019 Dépôt légal : avril 2019, Achevé d'imprimer : 24 mars 2019 Première édition Roman, 384 pages, catégorie / prix : 19 € ISBN : 978-2-290-17419-7 Format : 13,0 x 20,0 cm✅ Genre : Science-Fiction
Illustration de couverture : d'après Ernst Haeckel (c) Studio de création J'ai Lu (Alice Péronnet).
Nigeria, 2066. La ville de Rosewater a poussé comme un champignon autour d’un biodôme extraterrestre mystérieusement apparu quelques années plus tôt et qui, depuis, suscite de nombreuses interrogations parmi la communauté internationale. Les habitants de Rosewater, eux, se fichent bien du comment et du pourquoi, tant que le dôme continue de dispenser ses guérisons miraculeuses lors de son ouverture annuelle. Karoo vit dans cette cour des miracles. Officiellement, il travaille comme agent de répression de la cyberfraude, mais il est aussi un membre du S45, une officine d’État chargée de missions plus ou moins discrètes qui l’a recruté en raison de ses pouvoirs psychiques, sans doute acquis au contact du dôme. Mais aujourd'hui, ses talents font de lui une cible...
TADE THOMPSON est né à Londres de parents yorubas et a vécu toute son enfance au Nigéria, avant de revenir en Angleterre où il exerce aujourd’hui le métier de psychologue. Rosewater, premier tome d’une trilogie décrite par la presse comme le Neuromancien du XXIe siècle, a remporté en 2017 le NOMMO Award, la plus haute distinction de la SF africaine.
« Intelligent. Captivant. Fabuleux ! » Ann Leckie
« Un authentique tour de force, habilement écrit et bourré d’idées
originales et dérangeantes. » Adrian Tchaikovsky
« Une histoire de premier contact parmi les plus intelligentes
et inventives de ces dernières décennies. » Locus
Critiques
En France, avril 2019 aura été le mois Tade Thompson, avec la parution quasi simultanée des Meurtres de Molly Southbourne au Bélial’ (cf. critique de Xavier Mauméjean ci-avant) et de Rosewater, son premier roman, en « Nouveaux Millénaires ». Et l’un comme l’autre figurent parmi les œuvres les plus intéressantes à lire en ce moment. Les deux livres ont pourtant peu de choses en commun, même si, au détour d’une scène, on retrouve parfois cette horreur organique qui se déploie dans Les Meurtres de Molly Southbourne. Rosewater se déroule en 2066 au Nigéria, dans une ville qui s’est développée autour d’un dôme dont on ne sait pas grand-chose, si ce n’est qu’il est d’origine extraterrestre. Son apparition a radicalement transformé le monde. Parmi ses manifestations les plus spectaculaires, sa capacité, une fois par an, à guérir de tous leurs maux les hommes et femmes qui se réunissent autour de lui. Un phénomène qui n’a rien d’une science exacte, certains « miraculés » n’offrant plus guère de ressemblance avec un être humain au sortir de cette session, sans parler des morts ramenés à la vie et errant sans but dans les rues alentour. Le dôme est également à l’origine de la xénosphère, un espace mental auquel seul un petit nombre d’individus particulièrement réceptifs ont accès. Kaaro est de ceux-là. Il partage son temps entre un travail de pare-feu humain dans une banque et des missions plus confidentielles pour le S45, les services secrets nigérians. Malgré ses dons, il mène une existence aussi discrète que possible. Jusqu’à sa rencontre avec une femme qui va bouleverser sa vie. Et qu’il découvre que les individus dotés des mêmes capacités que lui meurent les uns après les autres…
Avec Rosewater, Tade Thompson a créé un univers dont l’originalité n’a d’égale que la richesse. L’impact du dôme sur cette société future est profond, et l’auteur l’étudie dans ses moindres détails. Il le fait en premier lieu à travers l’histoire de Kaaro, témoin privilégié des bouleversements en cours, qu’il revisite par le biais d’une succession de flashbacks. Un personnage complexe, contradictoire souvent, dont l’auteur nous fait vivre l’évolution au plus près, partager les doutes et les craintes.
L’univers de Rosewater est à ce point riche que l’auteur semble parfois ne plus savoir où donner de la tête ni par quel bout le prendre pour nous le présenter. La construction du récit prend souvent un aspect chaotique, les informations semblent par moments nous parvenir dans le plus grand désordre, donnant au bout du compte au livre une impression de trop-plein. Il s’agit certes d’un premier roman, et Tade Thompson semble parfois dépassé par son sujet. Il n’empêche : même s’il n’évite pas certaines maladresses formelles, Rosewater est l’un des ouvrages les plus enthousiasmants que vous pourrez lire cette année. Vivement la suite en septembre.