En Thaery, lorsque vous naissez cadet d’une maison noble, vous ne pouvez compter que sur vos qualités pour vous faire une place au soleil. Jubal Droad l’a bien compris et prend très vite le chemin de la capitale pour solliciter un emploi dans l’administration. Hélas, là encore les bonnes places sont occupées par des citoyens « mieux nés » que lui et Jubal doit se contenter d’un modeste poste au service de la santé et de l’hygiène. Fort heureusement, un litige d’ordre privé qui l’oppose à un grand seigneur va le faire remarquer par Nai le Hever, le chef des services secrets thariotes…
Jack Vance (1916-2013) a révolutionné la littérature imaginaire du XXe siècle. Avec plus de 60 titres, dont le fameux cycle de Tschaï, il nous emmène dans des contrées exotiques vivre des aventures rocambolesques au sein de civilisations inconnues.
Avec Un tour en Thaery, Jack Vance nous invite à l’un de ses meilleurs voyages imaginaire, baroque, aventureux et dépaysant.
Ce roman est le plus récent de cette partie de l'œuvre de Vance classée sous la rubrique « General Culture » et qui comprend les séries de Durdane, de la Planète Géante, d'Alastor et des romans comme Emphyrio ou Les domaines de Koryphon. Comme toujours, Vance nous convie à un fabuleux voyage xénologique et xénographique sur la planète Maske (et plus particulièrement dans le pays de Thaery), avec pour prétexte une histoire d'espionnage interstellaire. Le plaisir évident que prend Vance à inventer de nouveaux mondes jusque dans les moindres détails se retrouve aussi dans le voyage qu'effectue le héros dans un monde voisin appelé Eiselbar : Vance s'y paie le luxe de décrire même un catalogue touristique et, une fois de plus, c'est un vrai régal de fraîcheur et de dépaysement. L'aspect historique et géographique y est peut-être plus développé encore que dans les autres histoires citées plus haut. On ne compte plus les notes en bas de page, sans parler des deux cartes et du glossaire qui encadrent ce roman qui est incontestablement un des meilleurs de Vance. Et, contrairement à ce qu'on pourrait croire, tout n'est pas là que pour le plaisir des sens (ce qui nécessite déjà une maîtrise extraordinaire de la part de l'auteur), mais derrière la fabuleuse vitrine de Maske et d'Eiselbar se dresse une réflexion sur le pouvoir et sur les hommes qui en sont drogués. A noter enfin que ce volume bénéficie d'une longue postface de Jacques Goimard où celui-ci m'a volé le jeu de mot que je voulais faire sur Thaery et Féerie...