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L'Aiguille de Costigan

Jerry SOHL

Titre original : Costigan's Needle, 1953
Première parution : Rinehart, novembre 1953   ISFDB
Cycle : L'Invention du Professeur Costigan (omnibus)

Traduction de Frances GROVE
Illustration de Greg VEZON

L'ARBRE VENGEUR (Talence, France)
Date de parution : 3 juin 2021
Dépôt légal : 2ème trimestre 2021, Achevé d'imprimer : juin 2021
Réédition
Roman, 330 pages, catégorie / prix : 18 €
ISBN : 978-2-37941-123-6
Format : 12,6 x 18,0 cm
Genre : Science-Fiction

Traduction revue et corrigée.
Bien que le livre porte un achevé d'imprimer en juin 2021, le livre a été fabriqué plus tôt (service de presse reçu en mai).

Autres éditions

Sous le titre L'Invention du professeur Costigan   Robert LAFFONT, 1967

Quatrième de couverture

Il faut toujours une invention, née du cerveau bouillonnant d'un génie, pour faire avancer l'humanité : il y a celles dont on mesure tout de suite l'utilité et d'autres qui tardent à laisser entrevoir où elles pourront mener.

Le solitaire professeur Costigan a quant à lui mis au point un improbable procédé qui téléporte tout ce qui est vivant dans une autre dimension. Sauf qu'on ignore absolument vers où... Mais peut-on résister longtemps à la tentation d’entrer dans ce qui ressemble à une aiguille temporelle pour explorer ce mystérieux ailleurs ?

Avec ce singulier roman de la SF américaine, Jerry Sohl navigue entre le farfelu et le scientifique, entre la réflexion et l'aventure, réconciliant avec brio l'imaginaire et la science.

Piquante mécanique narrative qui stimule nos neurones tout en excitant notre goût pour le merveilleux et l'utopie, cette odyssée nous offre un troublant exemple de ce qui reste la plus belle des inventions : celle qui consiste à voyager loin sans quitter son fauteuil.

Critiques

    Jerry Sohl fait partie de ces auteurs américains d’après-guerre largement oubliés aujourd’hui. De la douzaine de romans qu’il a écrits, la plupart dans les années 50, seuls La Révolte des femmes (Le Rayon Fantastique, 1954) et le thriller Sommeil de mort (Presses de la Cité, 1984) ont été traduits chez nous. Ainsi donc que cette Aiguille de Costigan, dont c’est la troisième édition française en un peu plus d’un demi-siècle (les précédentes, sous le titre de L’Invention de Costigan, furent publiées dans des collections pour la jeunesse).

    Le roman est composé de deux parties nettement distinctes. Dans la première, on découvre la fameuse invention du professeur Winfield Costigan, une machine ouvrant une porte vers… ailleurs. Monde lointain ou univers parallèle ? Impossible de répondre sans y envoyer quelqu’un, seuls les organismes vivants pouvant franchir le seuil (ceux qui s’essaieront à y passer la tête y laisseront d’ailleurs leurs plombages). Et les premiers courageux à s’y risquer ne semblent pas être en mesure de faire le chemin en sens inverse. Entre interrogations sur la nature et les capacités de l’appareil, vaines tentatives de cacher aux autorités les premières disparitions, puis interventions de quelques fous de Dieu jugeant cette expérience blasphématoire, on n’a guère le temps de s’ennuyer. La seconde moitié du récit, tout aussi réussie, se déroule de l’autre côté, et oblige ses protagonistes à mettre en œuvre toutes leurs connaissances technologiques et scientifiques, d’abord pour survivre, puis pour rebâtir une civilisation, avec toujours en ligne de mire l’espoir de regagner leur monde d’origine.

    À certains égards, L’Aiguille de Costigan marque le poids des ans, à commencer par le rôle auquel y sont reléguées les femmes ou le côté caricatural de bon nombre de personnages. Ces quelques réserves mises à part, il s’agit d’un récit fort agréable à lire, rythmé et inventif. Jerry Sohl ne s’embarrasse pas de la moindre explication pseudo-scientifique pour justifier l’invention de Costigan, allégeant ainsi son récit de nombreuses digressions inutiles. Surtout, dans la seconde partie, il sait admirablement faire vivre la petite communauté qu’il met en scène, jusqu’à les amener à se questionner sur leur nouvelle situation, comparée à celle qu’ils ont connu autrefois. Malin jusque dans sa résolution, L’Aiguille de Costigan est un roman certes mineur, mais un indéniable plaisir de lecture.

Philippe BOULIER
Première parution : 1/10/2021 dans Bifrost 104
Mise en ligne le : 7/1/2025

Critiques des autres éditions ou de la série
Edition Robert LAFFONT, Plein vent (1969)

     Lorsque ce livre parut aux U.S.A. il y a quinze ans ce fut dans une collection pour adultes. L’édition française le situe à sa véritable place : dans la littérature pour adolescents. C’est de l’excellente science-fiction pour débutants. Ce n’est pas une critique, mais la simple constatation d’un fait, sans intention péjorative, car il est plus facile d’écrire un texte à portée philosophique ou sociologique qu’un récit tirant toute sa qualité de la maîtrise de la narration, et de la rigueur dans l’invention.

     Toute la première partie est excellente et file le suspense avec maîtrise. Le professeur Costigan a inventé un appareil permettant de passer dans un autre univers. Mais le seuil de passage n’admet que la matière animée vivante. Ainsi un homme se retrouvera de l’autre côté nu, sans alliance, sans plombage ou sans verres de contact.

     Après des essais préliminaires on passe à l’exécution d’un modèle devant permettre le transfert d’êtres humains. Mais le premier volontaire ne revient pas, pas plus que le second. Et le jour où une chaîne d’explorateurs, se tenant par la main, passe le porche, c’est pour se voir aspirée, entraînée tout entière.

     L’explication qui nous sera fournie aura le double mérite de tout expliquer et d’être d’une élégante simplicité.

     Arrive alors un illuminé qui hurle que ceci est un défi à l’Éternel, et qui, avec ses fidèles, massacre les circuits, provoquant le passage instantané de toute la population d’un bloc de Chicago.

     La seconde partie reste intéressante, mais a perdu cet accent de réalisme quotidien, et de crédibilité. Nous voyons les naufragés jetés nus sur ce monde, recommencer L’île mystérieuse et rebâtir une société et une technique, avec l’usage de leurs seules mains et de leur cerveau. Que cela puisse passionner des jeunes je le crois, car l’ingéniosité des héros est sans limites. Mais qu’en dix ans, trois ou quatre cents personnes recréent une technique telle qu’il leur est possible de reconstruire la machine aux multiples circuits électroniques situe bien le côté naïf de cette robinsonnade.

Jacques VAN HERP
Première parution : 1/4/1969
Fiction 184
Mise en ligne le : 27/10/2022

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