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Austral

Paul J. McAULEY

Titre original : Austral, 2017
Première parution : Londres, Royaume-Uni : Gollancz, octobre 2017   ISFDB
Traduction de Sébastien BAERT

BRAGELONNE (Paris, France), coll. Science-fiction précédent dans la collection suivant dans la collection
Date de parution : 5 janvier 2022

Première édition
Roman, 384 pages, catégorie / prix : 20,00 €
ISBN : 979-10-281-2021-4
Format : 15,4 x 23,8 cm
Genre : Science-Fiction


Quatrième de couverture

Fin du XXIe siècle. Suite aux ravages causés par le réchauffement climatique, la péninsule Antarctique héberge désormais les populations survivantes. Un groupe d’activistes a génétiquement modifié l’écosystème afin de survivre, avant de faire de même pour ses propres enfants.

Austral Morales Ferrado est une husky : une personne modifiée pour s’adapter au climat impitoyable du pôle Sud, redoutée et méprisée par la majeure partie de la population. Elle a été détenue, puis surveillante d’un camp de travail, avant de frayer avec un criminel. À présent, par désespoir, elle vient de commettre l’enlèvement politique du siècle.

Mais, avant de pouvoir récupérer la moindre rançon et espérer entamer une nouvelle vie ailleurs, il lui faut fuir un gang de criminels visant lui aussi l’adolescente qu’elle a prise en otage.

Mêlant le récit de la fuite d’Austral et l’histoire mouvementée de sa famille et de son rôle dans la colonisation de l’Antarctique, ce roman décrit de manière saisissante un nouveau monde issu du changement climatique et façonné par les trahisons et les erreurs du passé.

Austral sera adapté en série sur le petit écran par les studios Circle of Confusion (The Walking Dead) et ITV Studios America.

Critiques

    Si l’on fait abstraction de la novella Le Choix (2016, critique in Bifrost n°82), éditée au Bélial’ dans la collection « Une heure-lumière », Paul J. McAuley s’est montré plutôt discret dans nos contrées ces derniers temps. Il faut en effet remonter à 2010 pour trouver trace d’un roman inédit, en l’occurrence La Guerre tranquille (critique in Bifrost n°61), premier épisode d’un cycle éponyme laissé en jachère, faute de succès (chez Bragelonne, comme le présent roman, éditeur assez coutumier du fait). La traduction d’Austral apparaît donc comme un retour en grâce, même si la perspective de son adaptation sur le petit écran, annoncée en quatrième de couverture, n’est sans doute pas complètement étrangère à cette initiative…

    Délaissant l’échelle cosmique du space opera, l’auteur britannique enracine son récit dans le proche avenir, en territoire hostile. Nous nous retrouvons ainsi immergés aux antipodes, en terre Antarctique, à la fin du xxie siècle. Le changement global impulsé par l’élévation des températures a balayé la planète, bouleversant les milieux bioclimatiques et la géopolitique mondiale. Exit la domination de l’hémisphère Nord, ravagé par les guerres et les catastrophes naturelles. Place aux nations australes, désormais confrontées au défi de l’aménagement de la péninsule Antarctique. Après l’expiration du traité international garantissant le statu quo sur le continent austral, les lieux sont naturellement devenus un enjeu disputé par les uns et les autres. Pendant un temps, les États ont cru pouvoir compenser les déprédations des multinationales contre leur participation à des projets de géo-ingénierie. Les bonnes intentions ont fait long feu face à la tyrannie du court terme et à la course au profit. Les tenants de l’écopoïèse ont ainsi dû remiser leur rêve de démocratie technocratique dans les cartons de l’utopie, laissant en jachère les biomes aménagés sur les terrains découverts par la fonte des glaciers. Leurs enfants huskies, une descendance génétiquement améliorée pour pouvoir vivre au Pôle Sud, sont devenus des parias, en butte aux vexations et discriminations de politiques peu enclins à la bienveillance, comme Austral Morales Ferrado a pu le constater dès sa plus tendre enfance. Mais, la jeune husky compte bien prendre sa revanche, mettre à profit le savoir-faire acquis auprès de sa mère, des écopoètes libres et de la pègre locale pour s’affranchir de son existence terne et sans espoir.

    Course-poursuite sur fond de moraines glacées et de forêts subarctiques, entrecoupée de digressions en forme de flashback, Austral ne déroge pas aux codes et poncifs du thriller. L’amateur de roman noir y trouvera tout ce qui fait le sel de ce genre, en particulier la dimension critique et sociale. Le post-apo’ y apparaît presque secondaire. Certes, on croise bien quelques espèces génétiquement transformées pour survivre dans un milieu restant fondamentalement hostile en dépit du réchauffement, notamment des oiseaux et des souris. On côtoie aussi des chimères, en particulier des mammouths utilisés comme animaux de trait. La science- fiction dont se prévaut le roman reste cependant un décor dont Paul J. McAuley tire profit pour dérouler un récit portant surtout sur les conséquences du changement global. De ce point de vue, Austral est une réussite, l’auteur proposant une anticipation post-réchauffement très convaincante. Mais les coïncidences paraissent parfois un tantinet forcées, et l’amateur de thriller trouvera sans doute le dénouement inachevé, voire abrupt, la fin restant ouverte.

    Austral n’en demeure pas moins un roman efficace, certes peut-être parfois un peu trop plan-plan pour susciter l’enthousiasme. Mais, la climate fiction est suffisamment bien rendue pour séduire l’amateur de ce sous-genre. À voir.

Laurent LELEU
Première parution : 1/4/2022 dans Bifrost 106
Mise en ligne le : 10/3/2025

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