Site clair (Changer
 
    Fiche livre     Connexion adhérent
La Pilule suivi de Big Girl et autres textes

Meg ELISON

Titre original : Big Girl Plus The Pill Plus Such People in It and Much More, 2020
Première parution : Oakland, Californie, USA : PM Press, 21 mai 2020   ISFDB
Traduction de Ludivine FOURNIER
Illustration de Claire MALARY

GOATER (Rennes, France), coll. Rechute précédent dans la collection n° 13 suivant dans la collection
Date de parution : 23 septembre 2022
Dépôt légal : 2ème semestre 2022, Achevé d'imprimer : août 2022
Première édition
Recueil de nouvelles, 160 pages, catégorie / prix : 15 €
ISBN : 979-1-097465-98-8
Format : 13,0 x 21,0 cm
Genre : Science-Fiction

Le titre sur la couverture comporte une petite coquille car il ne devrait pas y avoir de "e" final à "suivi". Le titre est correctement indiqué en pages intérieures.


Quatrième de couverture

Une pilule miracle permettant d’avoir un corps de rêve pour le reste de sa vie apparaît sur le marché. Les gens qui la prennent expulsent tout leur gras et leur excédent de peau grâce à leurs excréments et ce dans d’atroces souffrances. 10 % des gens en meurent, dont le père de la narratrice. Malgré cette tragédie, tout le reste de sa famille, obèses comme elle, en prend. Petit à petit, ce traitement se diffusant, les personnes en surpoids deviennent rares, puis illégales. Les corps se normalisent et se ressemblent. La narratrice, devenue une paria, vit recluse. Sa différence peut-elle s’avérer être un trésor rare et précieux ?
C’est par cette nouvelle que débute ce recueil. La suivante, « Big Girl », met en scène la vie d’une géante qui apparaît au milieu de la baie de San Francisco. Un baiBé tout à fait incroyable. S’ensuit quelques autres nouvelles, sur la taille, le poids, la place des femmes dans la société, entrecoupées d’un essai et d’une interview par Terry Bisson.

Meg Elison est une autrice et essayiste féministe américaine née en 1982. Elle aborde dans ses livres la question du corps, du genre, de la positivité corporelle, de l’autonomisation des femmes. Pour son premier roman, The Book of the Unnamed Midwife (2014), elle a obtenu le prix Philip K. Dick. En 2021, elle reçoit pour sa nouvelle « The Pill » (La Pilule), le prestigieux prix Locus de la nouvelle longue, ce même texte ayant été finaliste la même année pour les prix Nebula et Hugo.

Sommaire
Afficher les différentes éditions des textes
1 - La Pilule (The Pill, 2020), pages 5 à 54, nouvelle, trad. Ludivine FOURNIER
2 - El Hugé (El Hugé, 2017), pages 55 à 61, nouvelle, trad. Ludivine FOURNIER
3 - Big Girl (Big Girl, 2017), pages 63 à 83, nouvelle, trad. Ludivine FOURNIER
4 - Emportée par Autant en emporte le vent (Gone with Gone with the Wind, 2018), pages 85 à 99, article, trad. Ludivine FOURNIER
5 - Un tel peuple (Such People in It, 2020), pages 101 à 124, nouvelle, trad. Ludivine FOURNIER
6 - Terry BISSON, « Plonger dans l’inconnu » ("Sprawling Into the Unknown", 2020), pages 125 à 140, entretien avec Meg ELISON, trad. Ludivine FOURNIER
7 - Tripes (Guts, 2019), pages 141 à 151, article, trad. Ludivine FOURNIER
8 - (non mentionné), À propos de l'autrice, pages 153 à 153, biographie
9 - (non mentionné), Bibliographie (2020), pages 155 à 156, bibliographie
Critiques

    Pour cette première parution de Meg Elison en français, les éditions Goater nous proposent une traduction d’un recueil mêlant fiction, essais et entretien. L’ouvrage débute par « La Pilule », nouvelle récompensée par un prix Locus, et qui à elle seule justifie l’achat du livre. Sa plume précise mêle une écriture de l’intime à une certaine teinte d’angoisse. Le sujet ? Une jeune femme, grosse comme toute sa famille, voit un jour l’arrivée d’une efficace pilule amaigrissante. Malgré un taux de mortalité de 10 % et une semaine de douleurs à peine supportables, le dispositif est peu à peu adopté aux USA, puis mondialement, normalisant encore plus les corps… et faisant peser de façon démesurée la grossophobie sur cette femme qui refuse de prendre cette pilule. Véritable descente aux enfers, le récit montre le piège se refermer sur notre protagoniste déterminée à vivre, survivre, dans une société qui lui est particulièrement hostile, hormis dans ses aspects fétichisants. Au travers de cette démonstration science-fictionnelle d’une société où la grossophobie est des plus déshumanisantes, Meg Elison livre une réflexion sur l’impact de la norme dans la lignée de la nouvelle « Aimer ce que l’on voit » de Ted Chiang. Implacable et nécessaire.

    À sa suite, « El Hugé » semble bien pâle, mais se lit avec plaisir, comme une respiration avant l’étrange «  Big Girl », où l’on voit apparaître dans la baie de San Francisco une géante nue, bientôt identifiée comme une adolescente en pleine métamorphose. Avec une prose poétique ponctuée de diverses archives de blogs, journaux et posts de réseaux sociaux, l’autrice dénonce l’objectification et la sexualisation des adolescentes, jusqu’à l’étourdissement : efficace. (Un bémol : la couverture du recueil, qui semble être passée à côté du propos de la nouvelle « Big Girl », dommage.)

    L’essai « Emportée par Autant en emporte le vent » permet d’en savoir un peu plus sur Meg Elison, via ses nombreuses lectures d’un classique au fil de sa vie. Ces relectures diffèrent tels des miroirs de son vécu – personnel ou théorique – et mettent en perspective des points de tension entre la littérature et la société, entre l’intime et l’imaginaire, entre les différentes personnes qu’a été l’autrice… et que beaucoup d’entre nous peuvent expérimenter (pour peu qu’on relise).

    Dernière nouvelle, « Un tel peuple » est une autre extrapolation dystopique des USA. Anti-conte de Noël au travers du regard de son protagoniste, Omar, terrassé par un problème dentaire qu’il est trop démuni pour soigner, on (re)découvre un pays sous la coupe d’un président qui, souhaitant rendre grandeur à sa nation, n’a en réalité fait que soumettre la majorité de ses citoyens à un état de surveillance, de délation, de répression et de grande pauvreté. Une fois de plus, l’inquiétude procurée par ce puzzle dystopique se confronte à un manque d’espoir tout aussi totalitaire.

    L’entretien avec Terry Bisson, ainsi que le texte « Tripes » clôturent ce recueil en nous apportant des clés de relecture – « Tripes » précède « La Pilule » de quelques années et éclaire sur ses racines autofictionnelles – et attisent la curiosité envers les autres textes de Meg Elison… Bonne nouvelle, les éditions Goater indiquent en fin d’ouvrage que son premier roman, The Book of the Unnamed Midwife (prix Philip K. Dick 2014) est en cours de traduction. Arrivée prévue en 2024, soit dix ans après sa parution initiale : encore un peu de patience, car si ce premier roman de Meg Elison est à la hauteur de ses nouvelles, cela en vaudra la peine !

Eva SINANIAN
Première parution : 1/1/2023 dans Bifrost 109
Mise en ligne le : 2/7/2025

Prix obtenus par des textes au sommaire
La Pilule : Locus novelette, 2021

retour en haut de page

Dans la nooSFere : 87250 livres, 112059 photos de couvertures, 83684 quatrièmes.
10815 critiques, 47149 intervenant·e·s, 1982 photographies, 3915 adaptations.
 
NooSFere est une encyclopédie et une base de données bibliographique.
Nous ne sommes ni libraire ni éditeur, nous ne vendons pas de livres et ne publions pas de textes. Trouver une librairie !
A propos de l'association  -   Vie privée et cookies/RGPD