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À l’état de nature

Damon KNIGHT

Titre original : Natural State, 1954
Première parution : Galaxy Science Fiction, janvier 1954   ISFDB
Traduction de Xavier KEMMLEIN

LE PASSAGER CLANDESTIN (Paris, France), coll. Dyschroniques précédent dans la collection suivant dans la collection
Date de parution : 4 octobre 2024

Nouvelle, 176 pages, catégorie / prix : 10 €
ISBN : 978-2-36935-609-7
Format : 11,0 x 17,0 cm
Genre : Science-Fiction

Une version "augmentée" de cette novella paraîtra en 1959 sous le titre "Masters of Evolution" (non traduite). Design de couverture : Xavier Sebillotte.

Autres éditions
   in Galaxie (1ère série) n° 7, NUIT ET JOUR, 1954
   in Les Univers de Damon Knight, OPTA, 1976
Sous le titre À l’état de nature
   LE PASSAGER CLANDESTIN, 2019
   in Science-Fiction 1940-1980 : Quand les futurs d'hier rencontrent notre présent, 2022

Quatrième de couverture

« Alvah ne comprenait pas : comment un être humain pouvait-il survivre à l’ennui abyssal et à l’absurdité indescriptible de ce genre de paysage ? Il savait bien que des milliards de personnes l’avaient fait avant lui, mais il lui avait semblé qu’au cours de l’histoire, toutes les populations qui n’avaient pas de Ville cherchaient à se perfectionner jusqu’à ce qu’elles puissent en construire une… ou en prendre une à quelqu’un d’autre. Tout le monde, sauf les Bourbeux… ».

2064. Le monde moderne a bien failli disparaître. Seules 22 mégacités sont parvenues à préserver leur mode de vie. Face à elle, les Bourbeux, une civilisation rurale et tribale qui vit en coproduction avec la nature. Lorsque Grand New York vient à manquer de métaux, ses dirigeants envoient Alvah Gustad, un acteur de cinéréel, troquer tel un colon ses gadgets sophistiqués contre des matières premières. Mais la cocotte éternelle et le vibromasseur multi-usages feront-ils le poids face à la « pousse de maison » et aux spores métallophages ?

Une utopie truculente où la modernité se construit dans un équilibre fragile entre science et nature.

Sommaire
Cacher les différentes éditions des textes
1 - (non mentionné), Synchronique du texte, pages 145 à 153, notes
19 autres éditions de ce texte dans nooSFere :
- in Où cours-tu mon adversaire ? (PASSAGER CLANDESTIN (LE), 2013)
- in 37° centigrades (PASSAGER CLANDESTIN (LE), 2013)
- in Le Pense-bête (PASSAGER CLANDESTIN (LE), 2014)
- in Les Gaspilleurs (PASSAGER CLANDESTIN (LE), 2015)
- in Les Retombées (PASSAGER CLANDESTIN (LE), 2015)
- in Audience captive (PASSAGER CLANDESTIN (LE), 2016)
- in Traverser la ville (PASSAGER CLANDESTIN (LE), 2016)
- in A voté (PASSAGER CLANDESTIN (LE), 2016)
- in À l’état de nature (PASSAGER CLANDESTIN (LE), 2019)
- in L'Examen (PASSAGER CLANDESTIN (LE), 2019)
- in A voté (PASSAGER CLANDESTIN (LE), 2020)
- in Destination fin du monde (PASSAGER CLANDESTIN (LE), 2020)
- in 37° centigrades (PASSAGER CLANDESTIN (LE), 2020)
- in Le Pense-bête (PASSAGER CLANDESTIN (LE), 2021)
- in Audience captive (PASSAGER CLANDESTIN (LE), 2021)
- in Traverser la ville (PASSAGER CLANDESTIN (LE), 2022)
- in L'Examen (PASSAGER CLANDESTIN (LE), 2023)
- in Les Gaspilleurs (PASSAGER CLANDESTIN (LE), 2024)
- in Histoire illustrée du XXe siècle (PASSAGER CLANDESTIN (LE), 2025)

Critiques des autres éditions ou de la série
Edition LE PASSAGER CLANDESTIN, Dyschroniques (2019)

    À première vue, on pourrait croire à un récit basé sur l’opposition entre la ville et la campagne, sujet de rédaction bien connu des collégiens. Le contexte est ici poussé jusqu’à la caricature, avec d’une part des villes-États à l’image de Sparte ou d’Athènes, prospères, hyper technologiques, et une ruralité composée de Bourbeux forcément sales et malodorants, à la nourriture infecte, qui ont appris à se passer des villes et même s’en méfient.

    L’argent étant le nerf de la guerre, une ville comme Grand New York a cependant besoin de développer le commerce à l’extérieur de ses frontières, et ses concurrentes bien dotées ne sont pas la cible idéale. Aussi a-il été mis en place un plan marketing en direction de la ruralité, qui n’a jamais vu revenir ses émissaires. C’est pourquoi on demande à un acteur de cinéréel, séduisante image iconique, d’aller porter la bonne parole à bord d’un aérobarge, avec quelques gadgets. Le début du récit justifie le fait qu’il est pratiquement impossible à Alvah Gustad de refuser la mission malgré le préjudice sur son activité, et qu’il voyage seul, quand bien même il ne connaît rien de l’extérieur.

    Une première partie s’amuse de difficultés d’adaptation à l’environnement et aux codes sociaux, la seconde, des efforts d’Alvah Gustad pour survivre à présent que son appareil endommagé lui retire toute possibilité de retour à moins de chercher plus loin de quoi le réparer.

    Ses efforts ne sont pas couronnés de succès : ses articles se révèlent inutiles et mêmes dérisoires face aux outils locaux, qui font, à partir de produits naturels, mieux et moins cher. Il ne s’agit pas à proprement parler d’un retour à la nature, car on rencontre des insectes métallophages, des oiseaux index, récipients de la mémoire encyclopédique, chaque individu récitant comme un perroquet le savoir dont il est porteur. L’opposition technologie contre écologie n’est pas tout à fait pertinente : c’est davantage la machine que la technologie qui est ici critiquée. Du reste, certaines avancées sur le plan biologique ne sont probablement pas envisageables sans un appareillage technologique.

    Un autre effet délétère du modernisme est le conditionnement qui réduit les chances de survie : quelqu’un de la campagne s’adapte partout. L’homme de la ville ne s’adapte qu’en ville, est-il écrit. Mais la symbiose avec la nature est tout aussi artificielle : provoquée, manipulée, il s’agit davantage d’une exploitation sans machine que d’un respect écologique. Il n’en reste pas moins que le récit anticipe les effets de l’urbanisation sans contrôle qu’on constate actuellement : « Les grandes Villes ont englouti les petites, comme les insectes mangent leur propre corps quand la nourriture vient à manquer . »

    Situé quelque part entre la fable de La Fontaine du « Rat des villes et du rat des champs » ou des Lettres persanes de Montesquieu, ce récit vite écrit, mené tambour battant avec une bonne dose d’humour, se laisse lire sans déplaisir.

Claude ECKEN (lui écrire)
Première parution : 1/10/2019
Bifrost 96
Mise en ligne le : 9/11/2023

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