Robert FORWARD Titre original : The Flight of the Dragonfly, 1984 Première parution : Analog Science Fiction/Science Fact, décembre 1982 à février 1983. En volume : Timescape, avril 1984 (version étendue) Traduction de Jacques POLANIS Illustration de MANCHU
LIVRE DE POCHE
(Paris, France), coll. SF (2ème série, 1987-) n° 7139 Dépôt légal : septembre 1991 Roman, 448 pages, catégorie / prix : LP11 ISBN : 2-253-05766-5 Format : 11,0 x 16,5 cm Genre : Science-Fiction
Le Prométhée est le premier navire interstellaire vraisemblable : une « voile » de mille kilomètres de diamètre propulsée par un jet de lumière provenant d'une batterie de lasers installée près de Mercure. Dans un voyage sans retour, son équipage ira explorer une de nos plus proches voisines, l'étoile de Barnard.
Mais il y découvre un monde encore plus fou que tout ce qu'on avait imaginé, la planète de Roche, deux sphères accolées en forme d'haltère.
Et là, à bord de la Libellule, tel un commandant Cousteau sidéral, il fait alliance avec une incroyable forme de vie.
Dans la tradition d'Arthur C. Clarke et d'Isaac Asimov, Robert Forward, physicien et romancier, fait rimer science avec fiction, aventure avec passion.
Second roman de Forward traduit chez nous, Le vol de la Libellule ne risque guère de surprendre — au premier abord, du moins — ceux qui avaient lu L'œuf du dragon, son prédécesseur. Les deux livres sont construits sur le même schéma : une expédition scientifique — américaine, bien sûr — est envoyée étudier un astre inconnu et particulier où elle rencontrera une race extraterrestre non-humaine avec laquelle elle aura des échanges plus ou moins fructueux.
Mais il ne suffit pas de remplacer une naine blanche par un monde double relié lors des marées par une chute d'eau interplanétaire, ni les cheelas par les flouwens pour donner une idée du Vol de la libellule. La simplicité de la structure et la pauvreté psychologique des personnages s'y opposent à l'exactitude des notations scientifiques et à une imagination qui parvient à se montrer autant « réaliste » — un point sur lequel on insiste beaucoup en page quatre de couverture : la crédibilité prospective du texte — que délirante.
Car Forward, malgré ses défauts — dont la plupart relèvent du genre dans lequel il se situe — , possède une solide santé et un don pour faire passer chez le lecteur ce sentiment d'extase scientifique que l'on a pu éprouver à huit ou neuf ans face à un télescope ou à l'envoi d'une fusée pour les plus jeunes. De plus, il sait agrémenter ses idées de base — la voile photonique, Rochemonde, les flouwens — de multiples détails qui, souvent, font mouche. Comme ces « lutins » chargés de surveiller les membres de l'expédition lors du voyage, durant lequel leur intelligence va notablement diminuer suite aux effets secondaires du No-Die, une drogue de longue-vie ou la scène d'accouplement des flouwens, qui ne manque pas d'humour.
Les amateurs de hard science sauront négliger l'indigence narrative de Forward pour apprécier l'impact de ses idées ; les autres n'auront qu'à lire les cinquante pages d'annexés : tout y est. Mais un peu de poésie aurait été la bienvenue.