LIVRE DE POCHE
(Paris, France), coll. SF (2ème série, 1987-) n° 7138 Dépôt légal : juin 1991 Roman, 192 pages, catégorie / prix : 5 ISBN : 2-253-05730-4 Format : 11,0 x 16,5 cm Genre : Science-Fiction
Vulcain III avait apporté la paix, la prospérité et dans une certaine mesure le bonheur.
Comme une pythie des temps antiques, il répondait à toutes les questions depuis sa forteresse soutairraine, situé près de Genève. Et les réponses étaient toujours les bonnes.
L'ennui, c'était que Vulcain III était une machine. Et que certains ne supportaient pas ce qu'ils considéraient comme sa dictature.
Et le pire ennui, c'était que Vulcain III avait cessé de répondre depuis quinze mois et que ses servants en étaient réduits à inventer ses messages.
Philip K. Dick est le plus célèbre auteur américain de science-fiction. Il a écrit la nouvelle qui a inspiré le film « Totall Recall » : Souvenirs garantis, prix raisonnables, parue dans Histoires de Mirages (Grande Anthologie de la Science-Fiction, au Livre de Poche).
Il y a beaucoup d'excellents écrivains de SF anglo-saxons, mais Philip K. Dick est certainement l'auteur majeur de ces cinquante dernières années : seuls les Américains l'ignorent encore !
On ne peut donc aborder Les marteaux de Vulcain comme un ouvrage autonome ; certes, il s'agit bien d'un roman mineur de l'auteur du Dieu venu du Centaure mais on peut déjà distinguer les thèmes essentiels de l'œuvre à venir.
Tel quel, Les marteaux de Vulcain n'apporte rien de très neuf à la SF des années cinquante ; Dick nous raconte en effet une histoire d'ordinateur mondial qui se substitue peu à peu à l'homme, puis finit par tenter de lui retirer ses prérogatives. Pris isolément, les divers éléments qui constituent la toile de fond du livre font partie des « tartes à la crème » du genre : Vulcain III le super computeur pensant, l'Union Terrestre et ses cadres dirigeants, le Père Fields et ses « Sauveurs » (opposants déterminés au règne de la machine), etc.
Pourtant, malgré son intérêt limité, ce livre commence à laisser entrevoir la place que l'idée de manipulation et d'illusion prendra dans les récits ultérieurs ; déjà, les choses ne sont pas tout à fait ce qu'elles devraient être : les divers directeurs de la planète s'espionnent et se dénoncent les uns les autres, le serviteur numéro un de Vulcain III est en fait son pire adversaire et Fields n'est pas en définitive un ennemi inconditionnel du machinisme...
Les marteaux de Vulcain se lit pour le reste comme un de ces romans d'aventures menés à toute allure. A cette époque, Dick est au mieux de sa forme mais son talent n'est encore qu'en germe : L'œil dans le ciel 1 et Le temps désarticulé 2 seront publiés peu après.
Un petit Dick de 1960, pas très dickien, mais plutôt vanvogtien, avec sa « machine du pouvoir », ses complots divers qui s'entremêlent, ses protagonistes qui s'aperçoivent finalement qu'ils sont des pions ; un Monde des Asimplifié, clarifié, et aussi retourné puisque la subversion contre « Vulcain III » (qui a donné pourtant la paix au monde) finit par dévoiler, puis dissiper l'aliénation (thème déjà plus dickien). Pour la traduction, l'éditeur n'est pas difficile.