L'illustrateur n'est pas mentionné sur l'ouvrage, seul l'atelier Pascal Vercken l'est. L'illustration est reprise de la couverture de "Camp Concentration" de Thomas M. Disch (Heyne, 1974).
L'intelligence artificielle appelée Vulcain III dirigeait la race humaine. C'était plus qu'une machine et moins qu'un Dieu. Il avait sorti le genre humain de l'âge sombre qui avait précédé le machinisme. Il avait mis fin à la guerre, au chômage et à la pauvreté... mais il n'avait pas mis fin à la plus corrosive des craintes, celle de Vulcain III lui-même.
Au début, ceux qui avaient peur de lui étaient écartés comme extravagants et fanatiques religieux. Puis le monde apprit ce que la terreur signifiait lorsque les implacables et brillants messagers de la mort apparurent, montant en flèche dans les airs, pour redescendre frapper de la même manière amis et ennemis de Vulcain III. Qui les dirigeait ? Quelle était la force étrange qui maniait... Les Marteaux de Vulcain ?
« Les Marteaux de Vulcain » sont un des premiers romans de Philip K. Dick. Il y exploite et renouvelle le thème de l'humanité qui démissionne, abdique ses pouvoirs entre les cristaux d'une machine omnisciente et omnipotente. (Jacques Van Herp.)
Critiques
Un petit Dick de 1960, pas très dickien, mais plutôt vanvogtien, avec sa « machine du pouvoir », ses complots divers qui s'entremêlent, ses protagonistes qui s'aperçoivent finalement qu'ils sont des pions ; un Monde des Asimplifié, clarifié, et aussi retourné puisque la subversion contre « Vulcain III » (qui a donné pourtant la paix au monde) finit par dévoiler, puis dissiper l'aliénation (thème déjà plus dickien). Pour la traduction, l'éditeur n'est pas difficile.
Il y a beaucoup d'excellents écrivains de SF anglo-saxons, mais Philip K. Dick est certainement l'auteur majeur de ces cinquante dernières années : seuls les Américains l'ignorent encore !
On ne peut donc aborder Les marteaux de Vulcain comme un ouvrage autonome ; certes, il s'agit bien d'un roman mineur de l'auteur du Dieu venu du Centaure mais on peut déjà distinguer les thèmes essentiels de l'œuvre à venir.
Tel quel, Les marteaux de Vulcain n'apporte rien de très neuf à la SF des années cinquante ; Dick nous raconte en effet une histoire d'ordinateur mondial qui se substitue peu à peu à l'homme, puis finit par tenter de lui retirer ses prérogatives. Pris isolément, les divers éléments qui constituent la toile de fond du livre font partie des « tartes à la crème » du genre : Vulcain III le super computeur pensant, l'Union Terrestre et ses cadres dirigeants, le Père Fields et ses « Sauveurs » (opposants déterminés au règne de la machine), etc.
Pourtant, malgré son intérêt limité, ce livre commence à laisser entrevoir la place que l'idée de manipulation et d'illusion prendra dans les récits ultérieurs ; déjà, les choses ne sont pas tout à fait ce qu'elles devraient être : les divers directeurs de la planète s'espionnent et se dénoncent les uns les autres, le serviteur numéro un de Vulcain III est en fait son pire adversaire et Fields n'est pas en définitive un ennemi inconditionnel du machinisme...
Les marteaux de Vulcain se lit pour le reste comme un de ces romans d'aventures menés à toute allure. A cette époque, Dick est au mieux de sa forme mais son talent n'est encore qu'en germe : L'œil dans le ciel 1 et Le temps désarticulé 2 seront publiés peu après.