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Les Chiens de Skaith

Leigh BRACKETT

Titre original : The Hounds of Skaith, 1974
Première parution : New York, U.S.A. : Ballantine, 1974   ISFDB
Cycle : Skaith  vol. 2 

Traduction de Mary ROSENTHAL
Illustration de Bruce PENNINGTON

LIBRAIRIE DES CHAMPS-ÉLYSÉES / ÉDITIONS DU MASQUE (Paris, France), coll. Le Masque Science-Fiction précédent dans la collection n° 63 suivant dans la collection
Dépôt légal : 4ème trimestre 1977
Première édition
Roman, 256 pages, catégorie / prix : nd
ISBN : 2-7024-0652-1
Format : 11,0 x 16,5 cm
Genre : Science-Fiction

L'illustrateur n'est pas mentionné sur l'ouvrage, seul l'atelier Pascal Vercken l'est.

Autres éditions
   ALBIN MICHEL, 1987
   in Stark et les Rois des étoiles, BÉLIAL', 2014

Quatrième de couverture
Stark avait vaincu le Chien-Roi, Ecorcheur sur la Plaine du Cœur-du-Monde.
La meute de molosses télépathes lui obéissait donc. Mais il savait qu'au moindre signe de faiblesse elle serait plus implacable que tous ses autres ennemis sur cette planète hostile.
lldann se pencha en avant.
« Les Fallarins sont encore plus puissants que tes Chiens-Démons. S'ils se prononcent contre toi, tu finiras dans les flammes du Bûcher de Printemps. »
 
NICHAKA, l'homme sans tribu, le jeune terrien élevé par les indigènes de Mercure, est un des anciens héros de Leigh BRACKETT qui le promena jadis de Mercure à Mars. Après une éclipse de près de vingt ans elle le ressuscite pour animer la trilogie de SKAITH.
Critiques
UNE NOUVELLE SAGA POUR L'HOMME SANS TRIBU

     Le retour de Leigh Brackett à l'épopée se devait d'être signalé et, surtout, largement évoqué dans les pages d'une revue qui tente de débroussailler le jardin sauvage de la science-fiction en France. Tous les lecteurs ont d'ailleurs sans doute vibré voilà quelques années aux aventures de N'Chaka dans les déserts de Mars et les venelles des cités des Bas-Canaux. Et voici que la grande ancienne nous ressuscite Eric John Stark à l'autre bout de la Galaxie, sur un monde aussi sauvage, aussi moribond que l'astre rouge de nos nuits. Amateurs des grandes épopées stellaires, ne vous privez pas plus longtemps de ce délicieux brouet concocté par une authentique faiseuse d'univers au mieux de sa forme. Le cycle de Skaith est un régal.
     LES CHIENS DE SKAITH commence là où finit « Les Voix de Skaith » (même éditeur, même collection n° 50) alors que Stark vient de délivrer son ami Ashton prisonnier dans la Citadelle des Seigneurs Protecteurs. [ Malgré quelques flashes-back, il faudra néanmoins un certain temps au lecteur qui n'aurait pas lu le volume précédent pour s'y retrouver dans ce monde aussi multiforme que les sociétés qui s'y disputent.]
     Sans aller jusqu'à l'égaler au Tschaï de Jack Vance, je me permettrai néanmoins de saluer très bas la superposition des castes et le processus d'un itinéraire qui étonne par son relief, ses couleurs locales et ses multiples chausse-trapes. Le cycle de Skaith est une manière de chef d'œuvre et foin de ceux qui font la fine bouche aux combats mortels entre races étranges, aux inventions les plus folles, aux mutations les plus extravagantes. Seraient-ils, ceux-là, capables de nous donner des récits de cette envergure ? Mais peut-être est-il moins facile qu'on veut bien le dire d'imaginer un univers presque de toutes pièces et, par conséquent, plus aisé de critiquer ceux qui le tentent ? La pseudo-heroïc-fantasy aux enfers, d'accord, mais au nom de quelle nouvelle dictature des lettres ?
     Pour en revenir aux « Chiens de Skaith » ; il faudrait rapidement poser les bornes de la région que va traverser N'Chaka, soucieux de rejoindre la base où sont stationnés les astronefs de l'Union Galactique et permettre ainsi à son ami Ashton de regagner Pax.
     Au sommet de la hiérarchie, si l'on peut dire, les Seigneurs Protecteurs, êtres que l'on croit immortels et dont les membres actifs, les Hérauts, étendent leur domination jusqu'aux villes du sud.. Dans leur citadelle blottie dans la plaine glacée du Cœur-du-Monde, bien protégés par les Chiens du Nord — sorte de mutants androcanins télépathes — ils président aux destinés de la planète mourante.
     Disséminées un peu partout sur le monde désertique, des cités, plus ou moins indépendantes et interdépendantes, abritent des peuples plus divers qu'il n'y a de races sur Terre. Certains sont aussi des produits mutants d'une humanité autrefois très technique mais que les éléments ont fini par réduire à la semi-barbarie. Parmi eux, les Harsenyi, les Enfants de Skaith à la cité labyrinthique, les Fallarins qui peuvent commander aux vents, sans oublier les Ochars, les Tarfs, les Etrangers qui adorent la Déesse des Ténèbres, le Peuple des Tours, les Coureurs qui suivent les tempêtes, affamés comme des piranhas...
     Pour les Imariens, un rêve s'est concrétisé en Eric John Stark : la possibilité d'atteindre un monde plus hospitalier du côté des étoiles. Mais les Hérauts qui ne veulent pas perdre leur domination du monde de Skaith s'emploient à contrarier les beaux projets de ce peuple et de quelques autres. Ils ont capturé Ashton, l'ambassadeur de la Confédération. A présent, ils doivent entraver la marche de N'chaka, malgré la prophétie de Gerrith, malgré l'évidence d'un avenir de plus en plus proche : la mort de Skaith et la poussée inévitable du monde du Dehors dans les cieux du sol agonisant.
     Le premier épisode nous Iaissait devant les ruines de la Citadelle, Stark ayant vaincu les Hérauts et les Chiens du Nord et ayant délivré son ami. Au terme du second volet, nous voyons Ashton rejoindre Pax avec un premier contingent d'émigrés, tandis que N'Chaka et Gerrith restent pour attendre les premiers vaisseaux et tenter d'enrayer la guerre que les Hérauts ne peuvent manquer de déclencher.
     Mouvement irrépressible succédant au choc brutal de deux civilisation ! Rien de bien nouveau, rien de particulièrement surprenant ? Peut-être ! Mais c'est aussi dans ce cheminement fataliste que Leigh Brackett fait montre du :meilleur de son art. Plus qu'une conteuse épique — qualité peut-être acquise ou renforcée dans les scénarii de westerns de son époque hollywoodienne — , elle est avant tout la poétesse des causes perdues, Elle chante la mort, les ténèbres, ou, plus exactement, les agonies et les crépuscules. Eric John Stark lui-même n'est qu'un héros en sursis, un mort en puissance. Les lecteurs de Michel Zévaco se rappelleront sans doute ce personnage touché par la fatalité et véritable âme errante en quête du destin fatal qu'était le chevalier de PardaiIIan, l'un des plus beaux héros de notre littérature romanesque. N'Chaka, lui, est un digne successeur. Chevalier sans fortune, presque sans armes et sans patrie, il est un peu le défenseur des causes perdues et c'est en cela qu'iI arrache l'adhésion plus que comme représentant du bon droit ou de la justice. Il y a aussi un peu de Tarzan en lui, homme animal qui vit dans un présent sans futur. Héros, d'accord, mais, dirai-je, sans gloire,
     Un héros ! Ce mot fera frémir plus d'un, tant il est vrai aussi que l'on a, voilà quelque temps, vilipendé ce type de personnage, comme il se doit d'odeur réactionnaire. Je rétorquerai que je me fous bien des empêcheurs de rêver en couleurs. Et ce héros-là me fait du grand cinémascope aux teintes violines d'un vieux soleil lointain. Alors je laisse les amateurs de noir et blanc à leur échiquier de politique-fiction-révolutionnaire et je crie : « Lumière », tandis que va se dérouler sur mon écran rectangulaire la troisième époque de ce cycle au parfum d'ailleurs.

     J.-P. Fontana (texte d'origine sensiblement revu)

Jean-Pierre FONTANA (site web)
Première parution : 1/3/1978 dans Fiction 288
Mise en ligne le : 18/11/2003

Cité dans les Conseils de lecture / Bibliothèque idéale des oeuvres suivantes
Annick Béguin : Les 100 principaux titres de la science-fiction (liste parue en 1981)  pour la série : Skaith
Jean-Bernard Oms : Top 100 Carnage Mondain (liste parue en 1989)  pour la série : Skaith

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