POCKET
(Paris, France), coll. Science-Fiction / Fantasy n° 5253 Dépôt légal : avril 1987, Achevé d'imprimer : 13 avril 1987 Première édition Roman, 192 pages, catégorie / prix : 4 ISBN : 2-266-01936-8 Format : 10,8 x 17,8 cm✅ Genre : Science-Fiction
Quatrième de couverture
Quand elle émergea du coma, elle vit que son sauveur était en proie à une angoisse mortelle. Il se détourna d'elle.
« Vous êtes ici depuis trois jours. Complètement nue. Vous n'êtes absolument pas humaine. Ne faites pas semblant. Seule votre peau est humaine. Alors, qui êtes-vous ? »
D'une voix égale, elle répliqua : « Je suis un observateur. Je viens de Dirna. C'est une planète lointaine. Etes-vous satisfait ?
— Une vraie histoire de fous. Sauf que vous êtes réelle. Ou êtes-vous aussi une hallucination ?
— Touchez-moi » , dit-elle.
Elle rejeta la couverture. Il ferma les paupières, comme aveuglé par un afflux de lumière. Puis il s'approcha.
Robert Silverberg, né à New York en 1936, est depuis 1954 un des auteurs majeurs de la S.F. américaine. La quête de soi, la quête d'autrui, la quête du contact et du rachat sont les thèmes majeurs de romans comme Le Fils de l'homme (son œuvre préférée) ou Le Livre des crânes. Philippe Hupp lui a consacré un excellent Livre d'Or.
Critiques
Dans ce roman qui date de la fin des années soixante, Silverberg s'attaque à son tour à l'énigme des O.V.N.I. Existent-ils ou n'existent-ils pas ?
Dans Les guetteurs des étoiles, ils existent. Rendues invisibles par un opacifiant, des milliers de soucoupes volantes nous observent, nous surveillent, nous dissèquent. Elles appartiennent à deux races à la fois alliées et rivales, les dirnans et les kranazoïs. Ce voyeurisme à l'échelle d'une civilisation dure depuis des millions d'années. Mais voilà qu'un vaisseau dirnan explose, catapultant ses trois occupants sur la planète. Une unité kranazoï s'en aperçoit et lance aussitôt un fureteur à leur trousse, car des accords stipulent qu'aucun contact ne doit être pris avec les autochtones. Chaque dirnan sera accueilli par un terrien (un enfant indien, un colonel du Centre d'Etudes des Objets Atmosphériques et une jeune veuve) avec lequel ils vont lier des amitiés particulières, finalement assez conventionnelles.
Conventionnel, le roman l'est, bien sûr. Le résumé en donne un aperçu. Les guetteurs des étoiles fait partie des œuvres alimentaires de Silverberg. L'idée n'est pas nouvelle et son traitement fleure la naïveté et la gentillesse. En un mot, l'ensemble souffre d'une légèreté que les sentiments des différents personnages ne peuvent amoindrir. Le rythme de l'action s'avère mou, l'action elle-même réduite à sa plus simple expression, sans menaces et sans réelles incertitudes sur le devenir des trois dirnans. On sait depuis le début qu'il survivront et qu'ils ne risquent rien. L'épisode du justicier kranazoï équivaut à une diversion qui ne rime à rien et que l'auteur escamote bien vite.
Un tantinet condensé et dynamisé, Les guetteurs des étoiles aurait pu donner un bon roman de littérature jeunesse.