DENOËL
(Paris, France), coll. Présence du futur n° 565 Dépôt légal : avril 1996, Achevé d'imprimer : avril 1996 Roman, 224 pages, catégorie / prix : 4 ISBN : 2-207-30582-1 Format : 10,8 x 17,8 cm Genre : Science-Fiction
Pourquoi une petite société humaine est-elle confinée depuis des temps immémoriaux dans les gorges du Verdon ? Pourquoi, tout autour, prospèrent des communautés animales supérieurement évoluées qui ont tendance à empiéter de plus en plus sur le territoire réservé aux hommes ? Pourquoi, enfin, subsiste-t-il dans la mémoire humaine collective cet « Oiseau-nuage » dont le retour serait porteur de mauvaises nouvelles ? Telles sont les énigmes qu'essaie de résoudre Albin Lancelot, aide-chaman des deux villages de la Réserve, aidé par son maître Fergus, qui vient de découvrir un mirobolant « trésor ». Jusqu'au jour où se matérialisera dans le ciel cet « Oiseau-nuage » mythique, dont le curieux passager transformera l'avenir sans issue des hommes...
L'auteur
Bernard Villaret a parcouru le monde pendant des années et publié de nombreux livres de voyages — en particulier sur le Mexique, le Pérou et les îles de PoIynésie, où il a longtemps résidé avant d'entreprendre de nouveaux périples par le biais de la science-fiction. Depuis 1970, il a écrit dans cette veine six romans dont l'inspiration renoue avec celle des Barjavel, des Wul et autres artisans d'une S.-F. française inventive, poétique, servie par un plaisir de conter communicatif.
L'action se passe dans une Réserve humaine comptant 816 habitants et située dans les Gorges du Verdon. Après la traditionnelle guerre nucléaire et une période de glaciation, l'humanité a été réduite à moins que rien et, suite à une mystérieuse Grande Transformation datant du XXXe siècle, la plupart des mammifères supérieurs ont évolué brusquement vers une quasi-humanité. Et la Fédération Animale Mondiale, qui se méfie avec raison du bipède humain, chasseur et carnivore, le maintient prisonnier dans d'étroites portions de territoires. Le récit se veut une fable, racontée avec nonchalance et non sans humour, non sans ambiguïtés non plus : qu'on n'aille pas croire à un nouveau « tract écologique » — les sympathies de l'auteur vont manifestement à l'Homme, qui finira par fuir sa planète avec l'aide des Galactiques qui, autrefois, et pour le punir d'avoir saccagé son monde, avaient été à l'origine de la Grande Transformation...
Villaret n'est pas Swift, ni Orwell. Sa chronique contient beaucoup de naïvetés, et son ton verse parfois dans le mièvre. Mais peut-être le roman a-t-il été conçu à l'origine pour une collection pour la jeunesse ? (les deux précédents ouvrages de l'auteur étaient parus chez Nathan, dans une série pour adolescents aujourd'hui défunte). Surtout, le livre est terriblement bavard, et consiste principalement en un enchaînement de révélations, d'explications et de discours moralisateurs (la seule incidente qui aurait pu donner lieu à une péripétie intéressante : la découverte d'hommes du XXe siècle cryogénés, est évacuée sans développements). Ceci précisé, sa lecture n'est pas désagréable pour autant : par son côté exagérément didactique, mais sans pesanteur, ce roman pourrait être un livre des années 30 ou 40 échappé du temps. Et c'est cet aspect rétro qui fait l'essentiel de son charme léger.