Alika-Drove est un jeune habitant d'une planète qui, par bien des côtés, ressemble à la Terre. Avec cependant des différences : ainsi ses gobelins des glaces, son curieux lorin velu, son eau épaississante et ses marées fantastiques. Pour Alika-Drove, qui se prépare à des vacances au bord de la mer, ces étrangetés ne sont que la normale.
Mais ses vacances vont être tout autres que ce qu'il pense. Rax est à l'ascendant. Rax, le second soleil froid, est maléfique, l'équivalent de Satan et de l'Enfer. Et à mesure qu'approche son temps, presque tout prend un aspect faussé et sinistre... Jusqu'à ce que, pour Alika-Drove, il ne reste plus d'autre choix que la fin brutale de son innocence ou la fin de son monde pour toujours.
Michael G. Coney est un auteur dont le talent plein d'imagination a littéralement éclaté en ces quelques dernières années. Depuis Syzygie, que nous avons déjà présenté dans cette collection, il a publié une dizaine de romans de « vraie » science-fiction, dont Rax est l'un des tout récents, peut-être le meilleur et le plus original. « Cela fait plaisir », n'a pas hésité à écrire le grand Theodore Sturgeon, qui est orfèvre en la matière, « de voir un bon écrivain devenir excellent. »
Du même auteur, dans la même collection : Syzygie, Les Enfants de l'hiver.
Critiques
LA DERNIERE PHRASE
Michael Coney joue à fond et sans complexe le jeu du roman pour adolescents en prenant pour héros et narrateur un tout jeune garçon, Pastour. Ce qui ne l'a pas empêché d'écrire son meilleur livre. Oui, je verrais volontiers dans ce Raxun petit ou grand chef-d'œuvre du roman d'aventures.
L'auteur réussit là une extraordinaire osmose entre la hard science, qui sert de base à son intrigue, et la sensibilité écologique qui constitue l'âme et le moteur du récit. La double chute finale est admirable et les lorins et Rax prennent rang parmi les extraterrestres les plus attachants et les plus convaincants de l'histoire de la science-fiction.
Pour le jeune Pastour, tout commence par un départ en vacances, il quitte avec ses parents la capitale de l'Erto, Alika. La famille (le père est un haut fonctionnaire) part avec un char à vapeur pour Pallahaxi, un lointain port de pêche : là, une mystérieuse conserverie attend le père et la jolie Prunelles d'Or attend le fils. Mais leurs préoccupations ne tarderont pas à se rejoindre. Il y a la guerre entre Arta et Erto. Elle teinte de mystère et de peur les jeux des adolescents. Les événements se centrent bientôt sur la conserverie. Arta semble triompher ; les réfugiés arrivent. Et dans le ciel, Rax et Phu s'affrontent dans une formidable lutte astronomique.
La chute finale n'est pas double ; elle est triple. Un modèle du genre. On a presque l'impression que le livre tout entier a été écrit pour la dernière phrase. Le dénouement, très ouvert, très logique et chargé d'émotion tient en six mots tranquilles. Qui dit mieux ?