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La Centrale d'énergie

John BUCHAN

Titre original : The Power House, 1913/1916   ISFDB
Traduction de Théo VARLET
Illustration de Jean-Claude CLAEYS

NOUVELLES ÉDITIONS OSWALD (NéO) (Paris, France), coll. Le Miroir obscur précédent dans la collection n° 2 suivant dans la collection
Dépôt légal : 3ème trimestre 1979, Achevé d'imprimer : août 1979
Première édition
Roman, 180 pages, catégorie / prix : nd
ISBN : 2-7304-0025-7
Format : 13,5 x 21,5 cm
Genre : Hors Genre


Quatrième de couverture
     Leithen, un jeune avocat anglais, familier du monde politique – proche de Richard Hanny, héros des Trente-neuf marches, et de l'essentiel de l'œuvre de John Buchan – se trouve mêlé malgré lui à une série de phénomènes étranges  : autour de lui des hommes importants disparaissent qui tous ont partie liée avec un certain Andrew Lumley. Ayant fui la capitale pour un « tour  » dans la campagne anglaise, Leithen fait la rencontre inopinée de cet étrange personnage, dont les propos sont assez inquiétants  : « La civilisation est une conjuration... Voyez-vous, les plus grands esprits sont en dehors de ce que l'on nomme civilisation  ». A n'en pas douter, Leithen a mis le doigt sur un complot mettant en péril l'équilibre du monde moderne  : la « Centrale d'Energie  » dont parle Lumley est une sorte de confrérie – la plus audacieuse de toutes – qui tente de s'approprier dans un but sacrilège la part pensante de l'impondérable destinée humaine... Au fil d'avatars dignes d'un film d'Hitchcock, Leithen parviendra à déjouer ce complot sans pareil.
 
     John Buchan est né à Perth en 1875 et mort à Montréal en 1940. Eduqué à Oxford, juriste puis diplomate, ses héros sont un reflet exact de lui-même  : il fut ministre de l'information de Llyod George avant d'occuper un poste clef dans l'Intelligence Service... Parallèlement à cette carrière, il écrivit un grand nombre de romans d'aventures, d'espionnage (annonçant avec de belles longueurs d'avance l'œuvre des Fleming et Le Carré), fantastiques et historiques. Prolifique auteur, il joua toute sa vie un rôle social éminent. En 1939, il fut fait Baron Tweedsmuir of Elsfield, puis Gouverneur Général du Canada.
Critiques

     Pierre Versins a piqué une crise quand il a appris que les Nouvelles Editions Oswald rééditaient ce livre de John Buchan dans leur série policière, car il est persuadé que La Centrale d'Energie appartient à la science-fiction. Moi aussi, encore que je me moque bien de ce genre de classification.
     Une Centrale d'Energie, c'est une société secrète dans le style Planète des bonnes années (savez-vous que je relis de temps en temps Le matin des magiciens, réédité en folio-Gallimard, et que je jette parfois un œil intéressé sur Question de, la revue éditée par Retz ? Ça vous étonne ?) qui part à la conquête du monde. Car la civilisation est chose fragile (des gens comme Lem ou Ballard le disent à longueur de livre), et il suffirait d'une intelligence diabolique « antisociale » pour la détruire... C'est Buchan qui le dit, pas moi. Nul doute que ces autres maîtres secrets, ceux des multinationales (et si c'était les mêmes ?), défendraient chèrement leur bout de gras...
     Malheureusement le Maître Lumley (« une pure intelligence, un cerveau dénué de toute trace d'humanité »... c'est tout à fait mon genre, on en frissonne) trouve sur sa route un jeune avocat qui tient du Bob Morane et de Monsieur Tout-Le-Monde. Il enquête, il se débat, et il contre l'abominable Maître Secret... Ce qui prouve que celui-ci n'était pas si intelligent que ça... C'est la revanche de l'homme de la rue contre les fanas de pouvoir occulte ou, si l'on veut, de la démocratie sur l'élitisme ésotérique. Ce n'est pas pour nous déplaire...
     L'éditeur parle « d'avatars dignes d'un film d'Hitchcock ». N'exagérons rien. Sous prétexte que le défunt a tourné l'un des romans de Buchan, Les 39 marches, on lui fait cautionner un peu facilement ce livre qui ne lui arrive quand même pas à la cheville. Assez de surenchère sur la 4 de couverture des livres !
     La Centrale d'Energie est simplement un bon thriller, efficace, classique, et c'est déjà pas mal. Quant à l'idée de SF qui le soutient, ce complot à l'échelle mondiale, elle n'est pas si bien exploitée que ça, mais fera sûrement saliver les amateurs d'apocalypse.
     L'intérêt de cette réédition, aussi, que l'on doit à François Rivière, est de remettre en lumière cet écrivain anglais qu'on ne lit pas assez, précurseur du roman d'espionnage contemporain, d'Eric Ambler (j'imagine que vous vous êtes précipités sur ses œuvres rééditées par les Humanoïdes Associés, et vous avez eu raison) à John Le Carré. On se replongera dans le célèbre Les 39 marches (Artaud) et dans Le camp du matin (Livre de Poche), et surtout on regrettera qu'une grande partie de l'œuvre de Buchan soit encore inédite en français, en particulier dans le domaine fantastique. Alors, les éditeurs ?

Bernard BLANC (lui écrire)
Première parution : 1/4/1981 dans Fiction 317
Mise en ligne le : 15/3/2009

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