« Château du trépas », de Benoît Becker (Fleuve Noir), se déroule en Allemagne, à Berlin d'abord, dans un château de la Forêt Noire ensuite, un château du nom de Derrenheim, où un journaliste français, Robert Marbot, curieux de nature et de profession, décide de se rendre, après avoir surpris une mystérieuse conversation, dans un nacht-lokal de l'ex-capitale allemande. Ce qu'il découvre n'est ni plus ni moins qu'un club de suicidés ou, plus exactement, de gens qui, n'ayant pas le courage de mourir de leur propre main, ont décidé de faire appel à un savant, lequel les autorise même à fixer, dans des délais raisonnables, la date de leur décès. Forme particulière d'euthanasie ? Marbot semble d'abord le croire, et pourtant… Comment expliquer qu'une personne qu'il a vue morte, exsangue, se présente de nouveau devant lui ? Comment admettre qu'un homme qu'il a vu mourir sous ses yeux ne soit pas un… véritable cadavre ?
Le roman de Becker n'est pas sans mérite, ne fût-ce qu'en raison de son « suspense » croissant de page en page. Mais la fin ne m'a pas entièrement convaincu, certaines choses n'étant pas, à mon avis, suffisamment expliquées. Si vous voulez néanmoins passer deux heures d'« angoisse » savamment distillée, vous ferez peut-être abstraction de ces petites réserves.
Igor B. MASLOWSKI
Première parution : 1/6/1956 dans Fiction 31
Mise en ligne le : 5/6/2025