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(Paris, France), coll. Le Livre d'or de la science-fiction n° 5110 Dépôt légal : 2ème trimestre 1981, Achevé d'imprimer : 18 mai 1981 Première édition Recueil de nouvelles, 352 pages, catégorie / prix : 4 ISBN : 2-266-01031-X Format : 10,6 x 17,6 cm✅ Genre : Science-Fiction
Richard Matheson, né en 1926, devint célèbre d'emblée avec son premier récit : Journal d'un monstre (1950). En quelques pages, il va droit à l'essentiel, traitant la science-fiction et même le fantastique comme des alibis, créant un climat d'angoisse extrême rompu par un "choc", une chute excessivement brutale. L'art de la nouvelle courte, implanté en science-fiction par Kuttner, est à son apogée dans son œuvre comme dans celle de Sheckley. Mais le romancier de Je suis une légende devient le scénariste de Jack Arnold, de Roger Corman, de Jacques Tourneur, de Terence Fisher, de Steven Spielberg (Duel), de Dan Curtis. Parallèlement, son œuvre s'intériorise : derrière la hantise de l'anéantissement, il découvre l'intimité de l'inconscient et la banalité du quotidien. S'il frappe fort, c'est qu'il élimine tout superflu ; son efficacité, son économie de moyens font penser à Hitchcock.
1 - Daniel RICHE, Itinéraire de l'angoisse, pages 9 à 32, préface 2 - Journal d'un monstre (Born of Man and Woman, 1950), pages 33 à 37, nouvelle, trad. Alain DORÉMIEUX 3 - La Chose (The Thing, 1951), pages 38 à 51, nouvelle, trad. Daniel RICHE 4 - Les Déshéritiers (The Disinheritors, 1953), pages 52 à 65, nouvelle, trad. Daniel RICHE 5 - Paille humide (Wet Straw, 1953), pages 66 à 73, nouvelle, trad. Bruno MARTIN 6 - Le Dernier jour (The Last Day, 1953), pages 74 à 92, nouvelle, trad. Arlette ROSENBLUM 7 - Lazare n°II (Lazarus II, 1953), pages 93 à 106, nouvelle, trad. Daniel RICHE 8 - L'Homme qui a fait le monde (The Man who Made the World, 1954), pages 107 à 112, nouvelle, trad. Daniel RICHE 9 - Le Zoo (Being, 1954), pages 113 à 146, nouvelle, trad. Michel DEUTSCH 10 - Le Test (The Test, 1954), pages 147 à 169, nouvelle, trad. Roger DURAND 11 - Le Conquérant (The Conqueror, 1954), pages 170 à 190, nouvelle, trad. Daniel RICHE 12 - Funérailles (The Funeral, 1955), pages 191 à 200, nouvelle, trad. Paul HEBERT 13 - Moutons de Panurge (Lemmings, 1958), pages 201 à 203, nouvelle, trad. P. J. IZABELLE 14 - Le Distributeur (The Distributor, 1958), pages 204 à 224, nouvelle, trad. Alain DORÉMIEUX 15 - Rien de tel qu'un vampire (No Such Thing as a Vampire, 1959), pages 225 à 235, nouvelle, trad. Nathalie DUDON 16 - Deadline (Deadline, 1959), pages 236 à 242, nouvelle, trad. Daniel RICHE 17 - Le Pays de l'ombre (From Shadowed Places, 1960), pages 243 à 266, nouvelle, trad. René LATHIÈRE 18 - Appuyez sur le bouton (Button, Button, 1970), pages 267 à 276, nouvelle, trad. René LATHIÈRE 19 - Bobby (Bobby, 1977), pages 277 à 325, nouvelle, trad. Daniel RICHE 20 - Ce que je crois (What I Believe, 1980), pages 326 à 330, article, trad. Nathalie DUDON 21 - ANONYME, Bibliographie de Richard Matheson, pages 331 à 340, bibliographie
Critiques
Richard Matheson n'est en apparence pas un grand écrivain au sens où on l'entend généralement : il n'a pas bouleversé les genres qu'il a illustrés, il n'a pas inventé de nouveaux procédés littéraires. Au contraire, sa démarche est celle des stylistes : économie, précision, finesse... Il n'invente pas une écriture révolutionnaire mais un art de l'efficacité. Ce qui ne veut pas dire un art de l'effet (aussitôt lu, aussitôt oublié) ; au contraire, ses textes étonnants laissent une empreinte indélébile, comme des restes de traumatisme qui refusent de s'effacer. Cette économie de moyens engendrant un impact maximum (mais durable) implique une grande délicatesse. C'est pour cela, je crois, que les réussites vraiment impressionnantes de Matheson se situent dans le registre fantastique, où il se livre à une fascinante manipulation du lecteur. Si la paranoïa avait besoin d'un poète moderne, ce ne serait pas un écrivain lyrique, inventeur de géniales métaphores, mais plutôt un bricoleur discret, attentif aux mécanismes de la réversibilité. Ce serait Matheson, car l'esthétique du complot et de l'angoisse passe par les formes les plus ordinaires. Le vrai poison, c'est le banal.