Edmond HAMILTON Première parution : Paris, France : Opta, Club du livre d'anticipation, juin 1975 Traduction de Bruno MARTIN Illustrations intérieures de Philippe CAZA
OPTA
(Paris, France), coll. Club du livre d'anticipation n° 56 Dépôt légal : 2ème trimestre 1975, Achevé d'imprimer : 16 juin 1975 Première édition Recueil de romans, 468 pages, catégorie / prix : nd ISBN : 2-7201-0018-8 Format : 13,8 x 20,0 cm✅ Genre : Science-Fiction
Couverture cartonnée toilée, estampage à chaud or et jaquette. Tirage limité à 5000 exemplaires numérotés de 1 à 5000 et à 120 exemplaires hors-commerce de collaborateurs marqués H.C.. Il existe des exemplaires non numérotés.
Quatrième de couverture
[texte de la quatrième de jaquette]
Peut-être êtes-vous de ceux qui sont venus à la science-fiction au début des années 50, à bord des astronefs d’or des Barons de la Grande Ourse. Le triomphe sur la lumière, vous l’avez partagé avec les Princes des Nébuleuses. Sous des cieux violets ou amarantes, dans les jungles de fleurs carnivores, vous avez désintégré au rayonneur les effroyables entités venues des Mondes Noirs.
En est-il bien ainsi ? Etes-vous prêt à venir prêter serment dans la Grande Salle des Etoiles de Canopus II ?
S'il subsiste le moindre doute en votre esprit de Terrien du Second Millénaire, ne vous lancez pas dans le cosmos spatio-féerique d'Edmond Hamilton, dans l’univers de la Patrouille Interstellaire où chaque soleil est un orage d’énergie qui cache les nefs ennemies.
Mais si vous gardez ce "sense of wonder" qui caractérisait le lecteur des space-operas de l’Age d’Or, cet amour du merveilleux cosmique qui ne connaît pas l’incrédulité, venez rejoindre les armadas de vaisseaux prodigieux qui montent la garde entre les planètes et les soleils de la Fédération des Humanités.
1 - Hors de l'univers (Outside the Universe, 1929), pages 5 à 198, roman, trad. Bruno MARTIN, illustré par Philippe CAZA 2 - Les Voleurs d'étoiles (Crashing Suns, 1965), pages 199 à 460, recueil de nouvelles, trad. Bruno MARTIN, illustré par Philippe CAZA 3 - Conflit de soleils (Crashing Suns, 1928), pages 201 à 271, nouvelle, trad. Bruno MARTIN 4 - Les Voleurs d'étoiles (The Star Stealers, 1929), pages 273 à 326, nouvelle, trad. Bruno MARTIN 5 - Au sein de la Nébuleuse (Within the Nebula, 1929), pages 327 à 378, nouvelle, trad. Bruno MARTIN 6 - Les Meneurs de comètes (The Comet Drivers, 1930), pages 379 à 424, nouvelle, trad. Bruno MARTIN 7 - Le Nuage cosmique (The Cosmic Cloud, 1930), pages 425 à 460, nouvelle, trad. Bruno MARTIN
Critiques
Le binôme Hors de l’Univers / Les Voleurs d’étoiles est l’une des rares occasions en France d’avoir un aperçu du Edmond Hamilton des débuts (il avait commencé à publier deux ans plus tôt). Parus dans Weird Tales entre 1928 et 1930, ces récits constituent la quasi-totalité des aventures de la Patrouille Interstellaire, groupe d’intervention chargé d’éliminer tout danger susceptible de menacer la galaxie et évoqué plusieurs fois plus haut dans le présent dossier (cf. l’article de Francis Valéry, notamment).
Hors de l’Univers est un modèle du genre pour l’époque. Débutant par une simple escarmouche spatiale, le récit va très rapidement prendre une ampleur démesurée et opposer la totalité des forces spatiales de trois galaxies. Hamilton ne fait pas dans la demi-mesure : les scènes de combat se succèdent à un rythme frénétique, des milliers de vaisseaux sont anéantis d’une seule phrase, des soleils sont projetés les uns sur les autres comme dans une délirante partie de pétanque cosmique. Il y a quelque chose de jubilatoire à voir le romancier enchaîner les morceaux de bravoure, augmenter sans cesse les enjeux et se lancer dans des descriptions dantesques d’holocaustes cosmiques. En fin de compte, on estimera sans mal à quelques centaines de milliards les victimes de ce jeu de massacre à l’échelle de l’univers, mais on ne pourra pas dire que ses héros n’auront pas mérité leur jolie médaille.
Les nouvelles au sommaire de Les Voleurs d’étoiles nous proposent chacune une version condensée du roman Hors de l’univers. Le problème, comme on s’en rend rapidement compte à la lecture de ce recueil, est que toutes fonctionnent exactement sur le même schéma : le narrateur, Dur Nal / Jan Tor / Ran Rarak / Ker Kal, héros de la Pa-trouille Interstellaire, est convoqué par le Conseil Suprême / Bureau des Connais-sances Cosmiques / Grand Conseil des Soleils / Quartier Général de la Patrouille à Bétel-geuse, qui l’informe que la Terre / la galaxie est menacée par une étoile géante / une nébuleuse / une comète / un nuage cosmique qui se dirige vers elle. En compagnie de son équipage / quelques vaisseaux d’exploration / une armada de plusieurs milliers de navires, notre héros se rend sur place et découvre que le phénomène en question n’a rien de naturel mais qu’une intelligence extraterrestre est à l’œuvre : d’horribles créatures sphériques / coniques / informes / reptiliennes / invisibles, originaires d’un monde mourant et décidées à le sauver à n’importe quel prix. Après avoir été capturés, nos héros parviennent à s’échapper et, à quelques minutes de l’issue fatale, à éviter l’apocalypse, éventuellement grâce au sacrifice d’un personnage secondaire dont on saluera la bravoure lors d’un émouvant mais viril hommage posthume. Dans le genre, Hamilton avait trouvé une formule gagnante, mais réunir ces nouvelles dans un même recueil est probablement le pire service que l’on pouvait leur rendre.
Pourquoi avoir sorti, et qui plus est sous la luxueuse et chère enveloppe du CLA ce roman (Hors de l'univers)et ces cinq longues nouvelles (Les voleurs...),dont les copyrightde 1964 et 1965 n'abuseront personne, puisqu'il s'agit là de textes des débuts de la carrière d'Hamilton (années 30) ? Pour les nostalgiques ? Sans doute, mais même eux feront grise mine devant ces échantillons d'aventures galactiques si cruellement datées, si impitoyablement dépassées qu'elles ne peuvent même plus intéresser comme archétypes patinés par la mode rétro (que seules réussissent à évoquer les beaux hors-textes de Caza, pastichant adroitement les illustrations d'Amazing stories).Etoiles baladeuses, combats d'armadas titanesques, monstres épouvantables défilent avec monotonie au fil des pages, mais la vision est si étriquée, si dénuée de toute poésie, de tout sens de l'épique, que tout paraît se passer dans une mare à canards. Il y a une distance interstellaire entre ces platitudes et Ville sous globe...