Robert SHECKLEY Titre original : Time Killer / Immortality, Inc. (version abrégée sous le titre "Immortality Delivered" en 1958), 1958 Première parution : New York, USA : Avalon Books, 1958ISFDB Traduction de Dominique HAAS & Ben ZIMET Illustration de Wojtek SIUDMAK
POCKET
(Paris, France), coll. Science-Fiction / Fantasy n° 5007 Dépôt légal : mai 1992, Achevé d'imprimer : mai 1992 Réédition Roman, 256 pages, catégorie / prix : 7 ISBN : 2-266-05239-X Format : 10,6 x 17,7 cm✅ Genre : Science-Fiction
Egalement traduit sous le titre "Le temps meurtrier".
Un soir d'été 1958, Thomas Blaine est tué dans un accident de voiture, mais son destin ne s'arrête pas à cette mort banale. Son esprit, miraculeusement sauvegardé, va revivre dans un corps d'emprunt. Lorsqu'il reprend conscience, près d'un siècle et demi s'est écoulé. En l'an 2110, plus rien n'existe de ce qu'il avait aimé et connu, mais la science a tenu les promesses de la religion et l'on peut devenir immortel par contrat. Au terme d'un long périple fait de réincarnations successives, Thomas Blaine finira par rencontrer l'autre victime de l'accident qu'il avait eu en 1958.
Une idée splendide, où Sheckley a trouvé la matière de son premier roman, Le temps meurtrier. Puis il a pensé à quelques menus changements qui rendraient l'idée encore meilleure et il en a tiré Éternité société anonyme. Restait à faire le film : c'est chose faite avec Freejack, où Anthony Hopkins et Mick Jagger accomplissent des prouesses. Qui dit mieux ?
Critiques
Eternité société anonyme
Oui, déclare Sheckley l'humoriste, il existe une vie après la mort. Mais pas à la portée de toutes les bourses.
Dans le futur capitaliste imaginé par l'auteur, les savants ont bel et bien découvert le moyen d'assurer l'immortalité des âmes. Leurs coûteux appareils à prélever les esprits garantissent aux mortels fortunés le salut éternel. Et, si l'accès au paradis n'est pas une priorité pour leurs clients à l'agonie, ils se chargent de leur trouver un corps d'emprunt où greffer leur conscience. Les églises se sont ainsi reconverties en multinationales de la réincarnation et l'Etat encourage les suicides afin d'alimenter le commerce florissant de la chair d'occasion.
C'est dans cette société, qui a apprivoisé la mort pour le bénéfice des vivants (surtout les riches), que débarque Thomas Blaine, fraîchement réssuscité par la puissante Rex Corporation. Décédé en 1958 d'un banal accident de voiture, le héros se réveille quelques siècles plus tard, vivant dans un corps qui n'est pas le sien, pour apprendre que sa résurrection n'est due qu'à une opération publicitaire ratée. Prémisses d'aventures pour le moins singulières.
L'humour noir de Robert Sheckley — qui a récemment inspiré le film Free Jack — excelle dans la description de mondes aussi désopilants que mal fréquentés. Avec Eternité S.A., il réussit la fusion de la science-fiction et du surnaturel et l'assaisonne d'idées-choc délicieusement infernales.