Opération Ganymède
Robert SILVERBERG
Titre original : Invaders from Earth, 1958 Première parution : États-Unis, New York : Ace Books, 1958 (publié avec "Across Time" de David Grinnell dans la collection Ace Double) Traduction de Axelle ARNAUT-KABOU Illustration de Jeffrey RIDGE
FLEUVE NOIR / FLEUVE Éditions
(Paris, France), coll. Les Best-sellers n° 10
Dépôt légal : mai 1983, Achevé d'imprimer : 20 mai 1983 Première édition Roman, 192 pages, catégorie / prix : 1 ISBN : 2-265-02344-2 Format : 10,9 x 17,5 cm Genre : Science-Fiction
Quatrième de couverture
Cosmodrome numéro 7. Le grand jour était arrivé. Le jour du grand voyage. Un voyage que Kennedy redoutait. Les réacteurs soufflaient un vent chaud sur la vaste plaine aride du New Jersey, où se tenait, solitaire, le vaisseau spatial.
Lugubre, il fixait l'engin qui, bientôt, l'emmènerait dans l'espace, en pensant au dernier voyage... à la mort !
Critiques
Si cette collection de « best-sellers » poursuit au Fleuve Noir un sain travail de défrichage en ce qui concerne sa face soviétique, on ne peut guère tenir le même langage pour les ouvrages anglo-saxons. Le réveil du dieu de pierre de Farmer n'était pas très fameux, mais ce Silverberg atteint des profondeurs insoupçonnées dans le domaine de l'insignifiant ! Certes, certes, il s'agit d'un livre publié chez Ace en 1958, et l'on connaît bien le peu d'intérêt des débuts de carrière de Silverberg. La question n'est pas de s'étonner du livre lui-même, mais bien de sa publication ! L'édition des fonds de tiroir se porte décidément bien. Soyons franc : Opération Ganymèden'est pas totalement dénué d'intérêt. Le début laisse espérer une variation sur le thème de Planète à gogos. Mais, très vite, on assiste à un engluement du récit, qui pour être relativement bref n'en parvient jamais à décoller réellement. Oui, les intentions sont sympathiques (d'affreux capitalistes US désireux de coloniser Ganymède en opérant un génocide total de la population indigène seront contrés par le jeune publiciste qui a ouvert les yeux à temps). Mais l'on sait que les bonnes intentions ne font pas nécessairement de la bonne littérature. Et pour le lecteur de Silverberg qui se souvient de L'oreille interne, ce petit roman frise carrément la catastrophe. Rien ne semble même en germe, ici, de ce que Robert Silverberg sera quelques années plus tard. L'écriture est terne, abusant de formules toutes faites, complètement diluée dans des recettes du type « comment faire vous-même votre roman de SF série B ». Il n'y manque ni le simplisme des caractères ni l'intrigue amoureuse triangulaire. Ne parlons pas de la structure du livre, dont toute la recherche consiste, à partir d'une situation calme, à monter vers un crescendo dramatique et revenir ensuite à un monde serein. Et notre beau héros de devenir le premier ambassadeur terrien auprès de Ganymède — après avoir failli être responsable de l'extermination de ses habitants. Qui a dit : « la morale est sauve » ? Dominique WARFA (lui écrire) (site web) Première parution : 1/12/1983 nooSFere 346 Mise en ligne le : 1/6/2006
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