Des histoires de fantômes prétextes à des jeux interdits où les enfants rient pendant que leurs parents pleurent. Les studios de la M.G.M. maquillés en usine d'armement pour abuser l'ennemi en 1940. D'étranges tours de cartes dans un train de nuit en direction de Cincinnati. Un bien curieux voleur qui s'empare des vieilles lettres d'amour d'une femme de quatre-vingt-deux ans. Une famille qui a acquis un broyeur à ordures d'un type tout nouveau, rugissant comme un lion dès qu'on lui donne à manger. Camouflage, illusion, gémellité, Bradbury renverse les rôles et retourne le gant en vingt et un récits espiègles et tendres.
Du scénario de Moby Dick aux Chroniques martiennes, Ray BRADBURY demeure un des plus grands conteurs du XXe siècle. Il est né en 1920 dans l'Illinois et ses livres de science-fiction comme Fahrenheit 451 ont fait de lui un auteur vendu à des millions d'exemplaires de par le monde.
1 - A l'aveuglette (Driving Blind, 1997), nouvelle, trad. Hélène COLLON 2 - Le Coucou de la pendule (That Bird that Comes out of the Clock, 1997), nouvelle, trad. Hélène COLLON 3 - La Fin de l'été (End of Summer, 1948), nouvelle, trad. Hélène COLLON 4 - Je me demande ce qu'est devenue Sally (I Wonder What's Become of Sally, 1997), nouvelle, trad. Hélène COLLON 5 - Larcin majeur (Grand Theft, 1997), nouvelle, trad. Hélène COLLON 6 - M. Pâle (Mr. Pale, 1997), nouvelle, trad. Hélène COLLON 7 - La Maison coupée en deux (House Divided, 1997), nouvelle, trad. Hélène COLLON 8 - Le Miroir (The Mirror, 1997), nouvelle, trad. Hélène COLLON 9 - Monsieur et Madame Comparse (Madame Et Monsieur Shill, 1997), nouvelle, trad. Hélène COLLON 10 - La Plus haute branche de l'arbre (The Highest Branch on the Tree, 1997), nouvelle, trad. Hélène COLLON 11 - Pour conclure en un mot (A Brief Afterword, 1997), postface, trad. Hélène COLLON 12 - Quelqu'un sous la pluie (Someone in the Rain, 1997), nouvelle, trad. Hélène COLLON 13 - Rien ne change jamais (Nothing Changes, 1997), nouvelle, trad. Hélène COLLON 14 - Salut ! Faut que je m'en aille (Hello, I Must Be Going, 1997), nouvelle, trad. Hélène COLLON 15 - Si on tue la M.G.M., qui héritera du lion ? (If MGM Is Killed, Who Gets the Lion?, 1997), nouvelle, trad. Hélène COLLON 16 - Tonnerre du matin (Thunder in the Morning, 1997), nouvelle, trad. Hélène COLLON 17 - Train de nuit pour Babylone (Night Train to Babylon, 1997), nouvelle, trad. Hélène COLLON 18 - Tralalalalère (Fee Fie Foe Fum, 1993), nouvelle, trad. Hélène COLLON 19 - Un vieux chien couché dans la poussière (That Old Dog Lying in the Dust, 1997), nouvelle, trad. Hélène COLLON 20 - La Vierge ressuscitée (Virgin Resusitas, 1997), nouvelle, trad. Hélène COLLON 21 - Vite fait mâle fait (A Woman Is a Fast-Moving Picnic, 1997), nouvelle, trad. Hélène COLLON 22 - Vous ne me reconnaissez pas ? (Remember Me?, 1997), nouvelle, trad. Hélène COLLON
Critiques
Quelqu'un publierait les notes de blanchisseur de Bradbury, on en parlerait. Parce que c'est lui. Mais ces vingt et une nouvelles ont peu à voir avec la SF. Sauf peut-être quand la Mort, lors de la destruction de la Terre, monte dans un vaisseau spatial, et meurt faute de continuer à se repaître d'agonies, donnant l'immortalité aux survivants du vaisseau et de Mars. Ou à la rigueur quand gendre et belle-mère préparent une réciproque liquidation par un broyeur d'ordures aux allures de fauve. Le rat parlant aspiré par une nettoyeuse ou l'homme qui, mort depuis quatre ans, se plaint qu'on l'oublie relèvent du fantastique. L'institutrice sinistre se dévergondant (de façon fort éthérée) une nuit d'été avant de partir au travail en retard pour la première fois de sa vie, les personnages servant de figurants dans un restaurant parisien, ou même l'homme qui vole et rend une à une les lettres envoyées vers 1920 à une vieille dame, parce qu'il en est l'auteur, peuvent relever de l'insolite, de même que ces enfants qui regardent à travers une vitre des adultes danser, et, devenus adultes et dansant, voient leurs visages d'antan derrière cette même vitre. On peut se prendre au jeu de la nostalgie de l'enfance, ou s'amuser d'Irlandais cherchant un coin point trop marécageux et hors de la vue de l'Église pour y entraîner de possibles conquêtes, ou du duel d'une demoiselle préférant rendre quelques hommes heureux plutôt qu'un seul malheureux, contre des femmes qui font l'inverse. On peut prétendre qu'il y a un ton, un style, absents du pur mainstream. On peut aussi s'exaspérer. Dire, comme Coluche, que c'est beau, qu'on prend une photo et qu'on s'en va. Regretter que la notoriété de l'auteur et l'angoisse du temps qui passe autorisent l'impression d'esquisses qu'un autre aurait retravaillées. Attendre les notes de blanchisseur. Penser qu'on aurait pu ne pas en parler ici...