Des histoires de fantômes prétextes à des jeux interdits où les enfants rient pendant que leurs parents pleurent. Les studios de la M.G.M. maquillés en usine d'armement pour abuser l'ennemi en 1940.
D'étranges tours de cartes dans un train de nuit en direction de Cincinnati.
Un bien curieux voleur qui s'empare des vieilles lettres d'amour d'une femme de quatre-vingt-deux ans.
Une famille qui a acquis un broyeur à ordures d'un type tout nouveau, rugissant comme un lion dès qu'on lui donne à manger.
Camouflage, illusion, gémellité, Bradbury renverse les rôles et retourne le gant en vingt et un récits espiègles et tendres.
1 - La Maison coupée en deux (House Divided, 1997), pages 9 à 22, nouvelle, trad. Hélène COLLON 2 - Si on tue la M.G.M., qui héritera du lion ? (If MGM Is Killed, Who Gets the Lion?, 1997), pages 23 à 33, nouvelle, trad. Hélène COLLON 3 - Train de nuit pour Babylone (Night Train to Babylon, 1997), pages 34 à 47, nouvelle, trad. Hélène COLLON 4 - Salut ! Faut que je m'en aille (Hello, I Must Be Going, 1997), pages 48 à 59, nouvelle, trad. Hélène COLLON 5 - Larcin majeur (Grand Theft, 1997), pages 60 à 76, nouvelle, trad. Hélène COLLON 6 - Vous ne me reconnaissez pas ? (Remember Me?, 1997), pages 77 à 90, nouvelle, trad. Hélène COLLON 7 - Tralalalalère (Fee Fie Foe Fum, 1993), pages 91 à 108, nouvelle, trad. Hélène COLLON 8 - A l'aveuglette (Driving Blind, 1997), pages 109 à 137, nouvelle, trad. Hélène COLLON 9 - Je me demande ce qu'est devenue Sally (I Wonder What's Become of Sally, 1997), pages 138 à 150, nouvelle, trad. Hélène COLLON 10 - Rien ne change jamais (Nothing Changes, 1997), pages 151 à 168, nouvelle, trad. Hélène COLLON 11 - Un vieux chien couché dans la poussière (That Old Dog Lying in the Dust, 1997), pages 169 à 191, nouvelle, trad. Hélène COLLON 12 - Quelqu'un sous la pluie (Someone in the Rain, 1997), pages 192 à 205, nouvelle, trad. Hélène COLLON 13 - Monsieur et Madame Comparse (Madame Et Monsieur Shill, 1997), pages 206 à 217, nouvelle, trad. Hélène COLLON 14 - Le Miroir (The Mirror, 1997), pages 218 à 229, nouvelle, trad. Hélène COLLON 15 - La Fin de l'été (End of Summer, 1948), pages 230 à 237, nouvelle, trad. Hélène COLLON 16 - Tonnerre du matin (Thunder in the Morning, 1997), pages 238 à 251, nouvelle, trad. Hélène COLLON 17 - La Plus haute branche de l'arbre (The Highest Branch on the Tree, 1997), pages 252 à 267, nouvelle, trad. Hélène COLLON 18 - Vite fait mâle fait (A Woman Is a Fast-Moving Picnic, 1997), pages 268 à 285, nouvelle, trad. Hélène COLLON 19 - La Vierge ressuscitée (Virgin Resusitas, 1997), pages 286 à 300, nouvelle, trad. Hélène COLLON 20 - M. Pâle (Mr. Pale, 1997), pages 301 à 312, nouvelle, trad. Hélène COLLON 21 - Le Coucou de la pendule (That Bird that Comes out of the Clock, 1997), pages 313 à 336, nouvelle, trad. Hélène COLLON 22 - Pour conclure en un mot (A Brief Afterword, 1997), pages 337 à 340, postface, trad. Hélène COLLON
Quelqu'un publierait les notes de blanchisseur de Bradbury, on en parlerait. Parce que c'est lui. Mais ces vingt et une nouvelles ont peu à voir avec la SF. Sauf peut-être quand la Mort, lors de la destruction de la Terre, monte dans un vaisseau spatial, et meurt faute de continuer à se repaître d'agonies, donnant l'immortalité aux survivants du vaisseau et de Mars. Ou à la rigueur quand gendre et belle-mère préparent une réciproque liquidation par un broyeur d'ordures aux allures de fauve. Le rat parlant aspiré par une nettoyeuse ou l'homme qui, mort depuis quatre ans, se plaint qu'on l'oublie relèvent du fantastique. L'institutrice sinistre se dévergondant (de façon fort éthérée) une nuit d'été avant de partir au travail en retard pour la première fois de sa vie, les personnages servant de figurants dans un restaurant parisien, ou même l'homme qui vole et rend une à une les lettres envoyées vers 1920 à une vieille dame, parce qu'il en est l'auteur, peuvent relever de l'insolite, de même que ces enfants qui regardent à travers une vitre des adultes danser, et, devenus adultes et dansant, voient leurs visages d'antan derrière cette même vitre. On peut se prendre au jeu de la nostalgie de l'enfance, ou s'amuser d'Irlandais cherchant un coin point trop marécageux et hors de la vue de l'Église pour y entraîner de possibles conquêtes, ou du duel d'une demoiselle préférant rendre quelques hommes heureux plutôt qu'un seul malheureux, contre des femmes qui font l'inverse. On peut prétendre qu'il y a un ton, un style, absents du pur mainstream. On peut aussi s'exaspérer. Dire, comme Coluche, que c'est beau, qu'on prend une photo et qu'on s'en va. Regretter que la notoriété de l'auteur et l'angoisse du temps qui passe autorisent l'impression d'esquisses qu'un autre aurait retravaillées. Attendre les notes de blanchisseur. Penser qu'on aurait pu ne pas en parler ici...