Les Imaginales d'Épinal fêtaient cette année leur dixième anniversaire. Chaque année, on demande à des artistes de peindre une murale. Comme les autres années, celle-ci (tout comme d'ailleurs l'affiche du festival) annonce clairement la couleur : les Imaginales traitent des genres dits "de l'imaginaire" (comme si toute fiction n'était pas de l'imaginaire...) mais surtout de fantasy. Même si la SF est en bonne place, tout comme le fantastique proprement dit (les vampires ont encore pas mal la cote en France).
Un des aspects sympathiques des Imaginales, c'est qu'il y a beaucoup d'auteurs, et surtout beaucoup de livres. Beaucoup de BDs aussi, (et donc de dessinateurs), car ce festival attire un public de jeunes ; on travaille en collaboration avec les écoles de la ville et la fort belle bibliothèque où eu lieu, pour la deuxième année consécutive un atelier d'écriture que j'ai animé avec mes collègues Lionel Davoust et Jean-Claude Dunyach. On envisage d'ailleurs un atelier pour les jeunes aspirants-écrivains l'an prochain.
 |
Un autre aspect sympathique, c'est que toute la ville (et pas seulement l'administration) semble participer. Il y a des bannières et des affiches partout, les gens vous hèlent dans la rue ou dans les restaurants, et les Spinaliens viennent visiter les lieux en nombre. Il y a des habitués aussi bien parmi les citadins que parmi les auteurs -- en particulier Robin Hobb (alias Megan Lindholm) considérée comme la bonne fée-marraine du festival. Elle assure la publicité bouche-à-oreille du festival auprès de ses collègues anglo-saxons, qui ne renâclent jamais à venir faire un tour (le Canadien Robert Charles Wilson l'an dernier, l'Étatsunien Peter Brett cette année...)
Mais l'aspect le plus plaisant pour moi, c'est le lieu : dans un grand parc autrefois de château, sous de vieux arbres splendides, au bord de la Moselle... Quand il fait beau, cela donne un festival d'allure pique-nique tout à fait unique parmi les congrès de SF. Les festivités du samedi incluent d'ailleurs ce pique-nique, où tout le monde apporte des victuailles préparées avec délectation et dégustées de même.
Les lieux où se déroulent les activités étant dispersés dans plusieurs tentes (et dans le très kitsch Magic Mirror, une sorte de dancing-bar style nouille), on a du mal à évaluer combien de monde se presse aux Imaginales, mais cela se chiffre à au moins 20 000 personnes cette année.
Certaines tables-rondes font le plein, en tout cas et, compte tenu de la bravura bien française (ou suisse ; il y a toujours un fort contingent de Suisses...) des participants, elles sont en général fort animées. Les titres n'en sont parfois pas très évocateurs ('"La fantasy, c'est rien que du bonheur"...) mais il suffit d'examiner la liste des participants de telle ou telle activité pour en évaluer le potentiel, et elles en ont toutes. Il en est une, plus ou moins récurrente, que je ne manque pas, celle où Carole Escoffet vient parler de son travail de scientifique établissant des ponts entre le public et les sciences. Car si les Imaginales se concentrent principalement sur la fantasy, elles n'en abordent pas moins la science-fiction, et de lmanière toujours intéressante. Cette année on en a évoqué le renouveau, par exemple (voir mon éditorial), ce qui m'a semblé des plus bienvenu...
Voici donc, un peu en vrac, quelques photos des Imaginales, avec les suspects habituels : auteurs, éditeurs, artistes, et tout le bataclan...
La Bibliothèque d'Épinal
|
 |

Les sept valeureux participants, et, de dos, deux des animateurs
|

écrivains en proie à la technologie (et, ah, cette table violette !)
|
|

Les trois animateurs, non moins valeureux... (Lionel Davoust, Jean-Claude Dunyach, Elisabeth Vonarburg)
|

Robin Hobb
|

Peter Brett et sa traductrice, Annaïg Houesnard
|

Ellen Kushner, Francis Berthelot, Charlotte Bousquet
|
|
|
|

encore la visite états-unienne, (Ellen Kushner)
|

Des anciens : les écrivains Francis Berthelot et Ayerdhal
|

Delia Sherman
|
Jacques Baudou (entre autres, critique au journal Le Monde )
|

L'éditeur Stéphane Marsan (Bragelonne) et Ayerdhal
|

Pierre Pevel, avec tout l'attirail obligatoire de l'écrivain (moins une cigarette...)
|
Catherine Dufour, bisous aux copains Québécois
|

Carole Escoffet et Jean-Claude Dunyach
|
Johann Héliot
|

Fabrice Colin, l'Écrivain Qui Pense
|
Ayerdhal-san et Olivier Paquet
|
Henri Loewenbruck (avec l'écharpe et l'air songé de l'Écrivain en bonne et due forme, mais pas de verre à la main...)
|
Aliette de Bodard, écrivaine bilingue
|

Sylvie Laîné, Jean-Claude Dunyach, Adriana Lorusso
|
Pierre Pelot (l'écharpe, l'écharpe ! Et les lunettes de Garbo...)
|

Beaucoup de Bédéistes et illustrateurs en plein travail
|
|
|
|
 |

(mmm... il me rappelle quelqu'un, mais qui...?)
|
 |

Les images d'Épinal au goût de la fantasy du jour
|

Un impressionnant collage de couvertures de notre ami Gilles Francescano
|

Charlotte Bousquet (décidément, les écharpes...)
|
Marianne Lecompte, éditrice, grande ancienne de la SFF... et toujours écrivaine !
|
Nathalie Dau
|

Pierre Bordage
|
Priscilla
|

Le décoratif Sire Cédric (son nom de plume), roi des vampires goths
|
Les Suisses, les Suisses ! Jean-François Thomas, écrivain, et Sylvain Rivière, lecteur émérite lors de la soirée de lecture dans un chais à vins de la ville --bien sûr : on est en France
|

... et Anthony Vallat
|

.. et Vincent Gessler (lauréat du Grand Prix de l'Imaginaire 2010 avec Cygnis (recommandé), avec Sylvain Rivière
|

et la Suissesse : Laurence Suher
|
Je ne puis pas ailleurs résister au plaisir de rappeler le vélo de L'écrivain et illustrateur François Rouiller, l'an dernier. J'ignore s'il était venu en vélo de Suisse, cependant... |
|
un fan de Sire Cédric...
|
Dans le publc, des très jeunes...
|

Chez les auteurs, des moins jeunes...( Gilles Laporte)
(mmm... il me rappelle quelqu'un...)
|

Des tonnes de livres...
|

... des livres usagés...
|

... des livres en anglais...
|

... des livres qui ne sont pas encore tous numérisés, ouf !
|

... des soldats d'Empire, qu'on avait tirés des images classiques d'Épinal
|
|
 |

Une des activités essentielles d'un festival ou d'un congrès : MANGER !
|
Mais à la fin du congrès : DORMIR !
|
|
 |
|
Ma dernière image du festival n'existe que dans ma mémoire ; une créature étrange, peinte en bleu (un de ces deux-là, peut-être?), qui se promenait dans une allée sur des échasses, avec une nonchalance royale, à quatre mètres au-dessus des festivaliers. Sur le départ, j'avais (enfin !) rangé mon appareil photo.
Mais la mémoire, c'est encore ce qui se souvient le mieux, tant qu'elle dure -- parce qu'elle doit tout recréer par elle-même...
|