Erotisme et fantastique, désir et terreur, amour et frissons... Vingt-deux des meilleurs romanciers américains de l'épouvante et du fantastique, au premier rang desquels Stephen King, se sont piqués au jeu d'écrire une nouvelle sur « l'amour noir ». Ils ont puisé au plus obscur de l'âme humaine, où se côtoient le fantasme, la pulsion de mort, la perversion. Ou bien, plus loin encore, dans les ténèbres du surnaturel.
Il en résulte cette exceptionnelle anthologie, d'une surprenante variété de style et d'inspiration. 22 histoires de chair, de sang et d'horreur ; une vision inédite de l'amour, troublé par la peur et les délices du tabou.
Ces vingt-deux chroniques ténébreuses, qui semblent vouloir prouver qu'il n'y a point d'amour sans obsession, sont à déguster avec modération. Surtout si, en ce moment, vous aimez quelqu'un à la folie.
Olaya Gonzalez, Le Matin (Lausanne).
Un recueil où ne figure aucun texte médiocre ou tout simplement moyen, et qui décline les formes monstrueuses que peut prendre l'amour.
« Érotisme et fantastique, désir et épouvante, amour et frissons... les vingt-deux auteurs de ce recueil ont puisé leur inspiration au plus obscur de l'âme humaine. » proclame le texte en quatrième de couverture de cette anthologie. Et il faut reconnaître que la plupart ont magistralement réussi. Si l'on excepte la bien pâle introduction de T.E.D. Klein, les vingt-deux nouvelles oscillent entre le bon et le sublime. Chaque écrivain joue de sa différence, de son imaginaire et de ses obsessions avec bonheur, même lorsque l'idée de départ est bien éloignée de la thématique de l'ouvrage, au demeurant fort vague et heureusement ouverte.
Difficile de citer tous les textes qui électrisent, déstabilisent et enchantent les lecteurs les plus blasés et les plus exigeants mais il faut absolument retenir Déjeuner au Gotham Café, un éclat de violence sauvage de Stephen King digne de son roman Misery ; Réfrigérateur céleste, une sublimation de la douleur de David Show ; Waco, une nouvelle hilarante de George Chesbro : Le pénitent, la révélation de ce recueil, le plus extraordinaire texte de sado-masochisme de l'histoire du fantastique de John Peyton Cooke ; Confinée, un texte torride du regretté et scandaleusement ignoré Karl Edward Wagner et En boucle de Douglas Winter. Seuls John Lutz, Robert Weinberg, Richard Laymon et Stuart Kaminsky jouent un peu sur la simplicité mais en restant efficaces.
L'autre grande force de ce recueil, au-delà de la grande qualité de son contenu, est de faire découvrir aux lecteurs français la nouvelle génération montante du fantastique américain : Kathe Koja, Wendy Webb, Katryn Ptacek et Lucy Taylor. Même la présence de Stephen King au sommaire n'éclipse pas le talent de ces jeunes femmes pleine d'avenir.
Saluons enfin l'initiative des éditions Albin Michel qui semblent vouloir redonner à la nouvelle une place qu'elle mérite amplement, la sortie de plusieurs autres anthologies étant déjà programmée. Si elles se révèlent du même niveau qu'Eros Vampire et du présent recueil, le pari sera aux trois-quarts gagné. Pour conclure, Noircomme l'amour est une anthologie réussie et indispensable que se doit de posséder tout amateur de fantastique qui se respecte.