Alfred Elton VAN VOGT Titre original : The Man with a Thousand Names, 1974 Première parution : DAW Books, collection DAW Collectors n° 114, août 1974ISFDB Traduction de Michel DEUTSCH Illustration de Barclay SHAW
Né en 1912 au Canada, Van Vogt vit aujourd'hui en Californie. Il a écrit plus de trente romans, pour la plupart des best-sellers mondiaux : Le Cycle des A, Les armureries d'Isher, A la poursuite des Slans...
Steven Masters était prétentieux, lâche, menteur et persuadé de sa supériorité. Il avait pourtant été contraint de participer à une expédition sur la planète Mittend. Là, les complexes organismes dominés par la Mère tentèrent de s'emparer de lui ; mais en une fraction de seconde, son esprit fut transféré, depuis le monde lointain jusque sur la Terre, dans le corps de Marc Broehm.
Comment Steven allait-il se faire reconnaître sous cette nouvelle enveloppe charnelle ? Comment, surtout, allait-il recouvrer son corps abandonné sur Mittend ?
C'est alors que le phénomène de transfert va se reproduire et le transformer en un homme multiplié, aux pouvoirs presque infinis.
Comme de coutume, van Vogt fonce, le nez collé à son sujet : même s'il n'est pas très cohérent de nous présenter une Terre que rien ne différencie de celle de 1974 (date de parution de ce dernier-né) mais envoie néanmoins vers les étoiles des vaisseaux sub-luminiques, les mésaventures du jeune Steven Masters, qui est l'enjeu génétique du conflit millénaire que se livrent deux races stellaires et dont l'esprit est constamment projeté d'un hôte à un autre, sont menées tambour battant, au rythme haletant d'un récit qui sacrifie tout, vraisemblance comprise, aux rebondissements et au suspens. Un humour épisodique mais assez sarcastique (et fort inhabituel chez l'auteur), le dessin d'un personnage principal complétement « inversé » (non pas surhomme investi d'une grande mission, mais milliardaire antipathique, fat et borné qui ne voit ce qui lui arrive que par le petit bout de la lorgnette), achèvent de rendre sympathique cette série B, voire cette série Z, dont le final n'a pas du être compris de l'auteur lui-même, et qui peut être oubliée aussitôt que consommée.