Anciennement paru sous la signature de
Red Deff,
Les Psychopompes de Klash est un space-opera déclinant avec force clins d'oeil et humour les poncifs du genre. On se réjouit de trouver une étonnante galerie d'extraterrestres, des sociétés aux mœurs curieuses, d'ébouriffants talents de mutants et tout l'attirail clinquant de ce type de SF. Les Grands Anciens sont également présents, mais n'ont pas la bienveillance de ceux de
Clarke : sur Klash, où cohabitent les trois seules races guerrières de l'univers (les Terriens en font évidemment partie) ont été exhumés leurs artefacts, lesquels pourraient être des pièges.
L'intrigue ne se limite pas à une suite de rebondissements cocasses. Les tours et détours de l'enquête composent un puzzle bien agencé où chaque personnage, même secondaire, a un rôle clé à jouer. Curieusement, l'équipe hétéroclite chargée d'enquêter sur la disparition de huit agents secrets finit par composer une famille : l'enfant chronopathe qui accélère le vieillissement de la matière trouve en Léa une mère attentive et un père en Chandlier. Lit de Roses, bourru astronavigateur fait office de sympathique ancêtre. Il n'est pas jusqu'aux animaux de compagnie qui ne soient représentés avec le djugnalâmm, dévoreur de fer et le câlin, discrète boule de poils.
La patte de l'auteur est perceptible dans les tentatives pour ajouter un peu de spiritualité à ces univers technologiques et la volonté de ne pas sombrer dans la complaisance des récits sanglants et violents. On peut d'ailleurs voir en Chrystal Chandlier, pacifiste initié aux rites scorpiiques, un prototype de Tem, le privé des
Futurs Mystères de Paris. De quoi passer un agréable moment.