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La Naissance des dieux

Charles HENNEBERG

Première parution : Paris, France : Métal, 4ème trimestre 1954

Illustration de Victor KALIN

LIBRAIRIE DES CHAMPS-ÉLYSÉES / ÉDITIONS DU MASQUE (Paris, France), coll. Le Masque Science-Fiction précédent dans la collection n° 51 suivant dans la collection
Dépôt légal : 1er trimestre 1977
Réédition
Roman, 256 pages, catégorie / prix : nd
ISBN : 2-7024-0562-2
Format : 11,0 x 16,5 cm
Genre : Science-Fiction


Quatrième de couverture
Il leva les cils et vit la bête qui dansait sur le hamac.
Une montagne de chair grise, à trompe courte, à demi émergée du néant reniflait grotesquement.
Les monstres étaient en pleine création, parfois ils s'effaçaient, puis reprenaient corps avec une netteté effroyable. Le brouillard vivant était monté comme une marée, il s'insinuait dans ses narines, entrait dans ses poumons, et Gœtz se sentait sans forces, écrasé, réduit à l'état d'éponge. Il allait mourir. Géa le dévorait comme une mante monstrueuse.
 
Ce roman, le premier de Charles HENNEBERG (1899-1959) surprit par son souffle épique et sa splendeur baroque. Il valut à son auteur le prix « Rosny Ainé ».
Critiques

     Publié en 1954 aux éditions METAL (sous la seule signature de son mari, dont l'aide lui avait été précieuse, notamment pour la paléontologie), ce premier roman de science-fiction de Nathalie Henneberg présente déjà les caractéristiques de toute l'œuvre : une prodigieuse érudition (notamment pour les noms de fleurs... et de démons) ; un style qui, selon les scènes, a tantôt la préciosité parnassienne, tantôt la vigueur hugolienne, jusque dans la beauté de l'horreur et le mariage du sublime et du grotesque ; enfin cette conviction, partagée avec Catherine Moore, que « chaque mythe a son fond de vérité ». Exilés d'une société décadente, une poignée d'hommes et de femmes très typés fait face au « Chaos de la Genèse », et en fait surgir des êtres humains ou monstrueux au gré de leurs fantasmes, de leurs luttes, de leurs amours, qui prennent dès lors une dimension olympienne et une portée éternelle. Unissant la mythologie antique aux prévisions d'avenir, ce poème épique en prose est animé d'un grand souffle romantique qui tranche avec les halètements sifflants plus communs aujourd'hui.

George W. BARLOW
Première parution : 1/3/1977 dans Fiction 278
Mise en ligne le : 1/7/2012

Critiques des autres éditions ou de la série
Edition MÉTAL, Série 2000 (1954)

[Critiques des livres suivants :

- La naissance des dieux de Charles Henneberg, Ed Métal série 2000 n° 6

- L'homme de l'espace de Jimmy Guieu, Fleuve noir Anticipation n° 45

- La révolte des femmes de Jerry Sohl, Gallimard Rayon Fantastique n° 29

- La mort aux vifs de Robert Georges-Méra, Ed de la Corne d'Or Epouvante n° 3

- Le cycle épouvantable de R. Egasel, Ed de la Corne d'Or Epouvante n° 4

- Le Monde des abîmes de Leopold Massiera, Ferenczi Mon Roman d'Aventures]

 

    Le Grand Prix du Roman d’Anticipation Scientifique (Prix Rosny aîné) a été attribué, il y a environ six semaines, à Charles Henneberg pour « La naissance des dieux » que publient les Éditions Métal. Ce résultat a été obtenu au deuxième tour de scrutin, par neuf voix contre deux à deux autres concurrents dont les ouvrages seront publiés chez le même éditeur. Nous ne trahirons point un secret en disant que nous avons voté pour M. Henneberg dès le premier tour et que nous nous réjouissons fort du résultat. Le roman primé n’est d’ailleurs pas à proprement parler un ouvrage d’A.S. ou fantastique. Il est les deux en même temps et quelque chose de plus. Imaginez une œuvre qui vous empoigne, qui vous coupe le souffle. Imaginez un déchaînement de sons, de couleurs, de sensations. Certains membres du jury ont parlé d’« épopée wagnérienne ». Oui, mais pas seulement cela. Il se dégage de ces pages, d’une écriture extraordinairement riche, un souffle d’héroïsme, de grandeur, d’immensité. Le sujet ? Très simple. Cela débute par la fin du monde. Ou, du moins, la fin d’un monde. Trois ou quatre personnes parviennent à s’échapper dans une machine mystérieuse, genre machine à voyager dans le temps, et se retrouvent dans un monde neuf, vierge. Est-ce le nôtre à ses origines ? En est-ce un autre ? Et là, au milieu d’animaux étranges, de créatures bizarres, de tribus primitives, se répètent les grandes légendes de la Mythologie. L’ouvrage, plein de symboles, a tout d’un véritable séisme. Rarement un auteur d’A.S. a pu obtenir par son style et par la structure de son ouvrage d’aussi surprenants résultats. Recommandé et plutôt deux fois qu’une.

    Un autre Grand Prix d’Anticipation Scientifique a été attribué, le même mois, par le Club des Intellectuels Français, et c’est notre ami Jimmy Guieu qui en est le lauréat. L’ouvrage primé, « L’homme de l’espace », paraît en librairie au Fleuve Noir. Contrairement à « La naissance des dieux », c’est un pur roman d’A.S., fort bien écrit comme tous les romans de Guieu, dont l’intérêt réside, côté science-fiction, dans la réaffirmation de la théorie sur l’origine extra-terrestre des soucoupes volantes et, côté symbolique, dans la lutte entre le Bien et le Mal. Nous y retrouvons des personnages déjà connus de l’auteur – Jean Kariven, Michel Dormoy et Robert Angelvin aux prises avec deux groupes d’êtres d’un autre monde, les Polariens et les Denebiens, les uns voulant le bonheur des hommes, les autres complotant leur perte. C’est aussi un excellent roman d’aventures dont on pourrait tirer un film passionnant. Nous l’avons lu avec beaucoup de plaisir.

    « La révolte des femmes » (The Haploids), de Jerry Sohl (Gallimard, Rayon Fantastique), débute à la façon d’un roman policier : on amène à l’hôpital un homme atteint d’un étrange mal, puis un autre, puis un troisième. Tous en meurent. Chose curieuse, les femmes n’en sont point atteintes. Intrigué, le journaliste Travis se met en campagne, parallèlement à la police. Mais voici que le mal s’étend, gagne des cités voisines. Et ce sont des femmes qui semblent être à la base de l’épidémie. Mais sont-ce de vraies femmes ? Non, affirme un savant. Des haploïdes, des femmes nées dans des bocaux, des femmes insensibles à l’amour, des femmes qui veulent dominer un monde qu’elles estiment mauvais par la faute des hommes. À partir de ce moment, l’ouvrage devient un véritable suspense. Pourra-t-on enrayer l’offensive des haploïdes ? L’auteur nous a semblé assez misogyne, ce qui n’empêche pas son ouvrage d’être passionnant d’un bout à l’autre, bien charpenté, bien écrit, bien traduit et méritant de retenir l’attention.

    « La mort aux vifs », de Robert Georges-Méra (Ed. de la Corne d’Or, « Épouvante »), nous décrit une croisière fantastique dans le Pacifique dont deux passagers seulement survivent, tous leurs compagnons mourant l’un après l’autre par suite de l’ire d’une divinité hindoue. Rédigé d’une façon plus littéraire, l’ouvrage eût pu concurrencer bien des thrillers anglo-saxons. Tel quel, ce n’est qu’un roman d’aventures, non dénué de qualités, écrit avec métier, jamais ennuyeux, mais s’adressant davantage au public moyen qu’à ceux qui, dans ce genre, recherchent des sensations plus raffinées.

    La même collection nous offre, sous le titre de « Le cycle épouvantable », un autre roman d’épouvante signé R. Egasel, dont la sobriété nous a agréablement surpris. C’est l’histoire d’un parachutiste qui, par suite d’un accident, atterrit dans une région inconnue du Cambodge et se retrouve parmi les lépreux. Il parviendra à s’enfuir, non sans péripéties, mais… D’une écriture dépouillée, ce roman n’est pas sans défauts – à commencer par un certain nombre de longueurs – mais l’auteur sait doser ses effets et essaie, non sans succès, de ne pas dépasser certaines limites. Son second ouvrage, « Chauffeur de morts », nous est annoncé chez le même éditeur. Nous l’attendons avec intérêt.

    Et ne terminons pas sans signaler, dans la petite collection « Mon Roman d’Aventures », (Ferenczi), une courte novelette de Léopold Massiéra « Le Monde des abîmes » qui, en 30 pages, nous raconte la découverte au fond de l’Atlantique, par un savant et sa fille, d’étranges hommes-poissons, peut-être des descendants des Atlantes. Plaira probablement au public très populaire auquel il s’adresse.

Igor B. MASLOWSKI
Première parution : 1/12/1954
Fiction 13
Mise en ligne le : 7/3/2025

Prix obtenus
Rosny aîné (1954), Roman, 1954


Cité dans les Conseils de lecture / Bibliothèque idéale des oeuvres suivantes
Annick Béguin : Les 100 principaux titres de la science-fiction (liste parue en 1981)

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