RETZ
(Paris, France), coll. Les Chefs-d'œuvre de Planète Dépôt légal : mai 1964 Première édition Anthologie, 480 pages, catégorie / prix : nd ISBN : néant Format : 17,5 x 20,5 cm✅ Genre : Imaginaire
1 - Jacques STERNBERG, Préface, pages 11 à 13, préface 2 - Jacques BERGIER, La Girafe, pages 21 à 23, nouvelle 3 - Fredric BROWN, L'Immortalité, pour quoi faire ? (Immortality, 1961), pages 25 à 26, nouvelle, trad. (non mentionné) 4 - Michel CALONNE, La Balle de golf, pages 29 à 43, nouvelle 5 - Arthur C. CLARKE, Pas de lendemain pour la terre (No Morning After, 1954), pages 39 à 43, nouvelle, trad. (non mentionné) 6 - Robert SHECKLEY, Une Machine Infernale (The Laxian Key, 1954), pages 55 à 61, nouvelle, trad. (non mentionné) 7 - Fredric BROWN, La Corde enchantée (Rope Trick, 1959), pages 83 à 84, nouvelle, trad. (non mentionné) 8 - Fredric BROWN, Un homme fusée (Expedition, 1957), pages 87 à 89, nouvelle, trad. (non mentionné) 9 - Fredric BROWN, Jéhovah (Solipsist, 1954), pages 293 à 293, nouvelle, trad. (non mentionné) 10 - Alfred BESTER, M. Belzébuth est en conférence (Will You Wait?, 1959), pages 361 à 365, nouvelle, trad. (non mentionné)
Critiques
Ce volume est le second d’une série d’anthologies éditées par l’équipe de Planète, la première ayant été Les chefs d’œuvre du crime et la prochaine devant être consacrée à l’érotisme. « Copieux » et « luxueux » sont les épithètes qui viennent d’emblée à l’esprit pour le qualifier. « 70 écrivains modernes, 90 récits drôles, 200 dessins exceptionnels », nous annonce la bande (chiffres d’ailleurs un peu au-dessus de la vérité). Le tout réparti sur 480 pages large format (17,5 x 20), avec reliure et gardes ornées de très belles maquettes de Jacques Noël. Quant au principal responsable du choix des textes, nommons-le puisqu’il devient de plus en plus le grand spécialiste en France de toute littérature allant de l’humour à l’insolite : il s’agit de Jacques Sternberg.
Et maintenant, pourquoi parler dans Fiction d’un tel ouvrage ? Parce que, comme on devait s’y attendre, Sternberg n’a pas manqué de saluer au passage les auteurs qu’il aime le plus, et que parmi eux on rencontre aussi bien des maîtres de l’humour noir (d’Ambrose Bierce à Roald Dahl en passant par John Collier) que des auteurs de science-fiction célèbres (Alfred Bester, Fredric Brown, Arthur Clarke, Damon Knight, C. M. Kornbluth, Arthur Porges, Robert Sheckley, etc.), ou des écrivains insolites contemporains (Boris Vian, Michel Calonne, François Valorbe, André Ruellan et – pourquoi pas ? – Sternberg lui-même).
Sur l’ensemble des récits, plus du tiers appartient donc soit au fantastique, soit à l’insolite, soit à la science-fiction. Ce sont eux qui évidemment retiennent le plus notre attention. Ce qui ne veut pas dire que l’intérêt fasse défaut au reste, où se côtoient Mark Twain, James Thurber, Cami, Tristan Bernard, Robert Benchley, Stephen Leacock et nombre d’autres humoristes célèbres. Quelques fausses notes, sans doute hélas inévitables : Sacha Guitry et Pierre Daninos, entre autres. Mais ces concessions à la facilité sont l’exception dans une anthologie dont le niveau de qualité reste constamment au-dessus de la moyenne.
Il faut dire un mot des dessins qui parsèment généreusement ces pages. Là aussi, quelques facilités, heureusement rares (Sempé, notamment). Mais en revanche, un échantillonnage des meilleurs représentants américains et européens de l’humour graphique : Steinberg, Chas Addams, Ronald Searle, Virgil Partch, Gahan Wilson, Paul Flora, Maurice Henry, Topor, Gébé, Lob, Bosc, etc. (Inutile de préciser à quel point, là aussi, les goûts et l’érudition de Sternberg ont trouvé matière à s’exercer).
En conclusion, cette anthologie offre le double avantage d’être un volume suffisamment élégant pour orner une bibliothèque et une mine de textes de base à laquelle puiser abondamment. Il faut ajouter que son prix, élevé à première vue, est largement justifié et presque modique en fonction de la générosité de sa matière et de la qualité de sa présentation.