La Tour de Verre, c'est l'histoire de Siméon Krug, le créateur des androïdes et le promoteur de la tour de verre qui se veut un pont entre la Terre et les autres mondes peuplés. Etrange aventure que celle de cet homme qui, faute de savoir communiquer sainement avec ses contemporains, se met en tête de bavarder avec des extra-terrestres qui n'existent peut-être pas. Son ambitieux projet semblait réalisable mais c'était oublier la fragilité d'une tour de verre conçue comme un château de cartes.
C'est aussi l'histoire malheureuse des androïdes, ces presque-humains à la peau rouge qui ne peuvent enfanter. Krug les enferme dans un esclavage désespérant dont ils veulent secrètement briser le carcan. Et pourtant, ils adorent Krug comme un dieu...
« Ce ne sont pas des démons... Ce sont simplement des êtres humains, aveuglément et bêtement égoïstes. Il nous faut les éduquer pour qu'ils comprennent ce que nous sommes et ce qu'ils nous font. »
La Tour de Verre est — n'en déplaisent aux apparences — un roman humain. Il ne s'agit peut-être pas de l'une des œuvres majeures de Silverberg. Néanmoins, le lecteur peut en savourer l'incontestable réussite.
L'univers décrit par l'auteur mêle le tendre, et le fou, comme dans le nôtre, aux androïdes près. L'incompréhension entre les êtres ne saurait être effacée par l'érection d'une tour de verre dont les hommes voulaient faire un téléphone cosmique ; la leçon n'est sans doute pas imaginaire.